Abbé Esprit (Antoine)
Panégyrique de Trajan par Pline second. De la traduction de Monsieur l'Abbé Esprit.
A Paris, chez Pierre Le Petit, imprimeur et libraire, 1677
1 volume petit in-8 (153 x 88 mm) de (24)-242-(3) pages.
Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge décoré à la Du Seuil, dos richement orné aux petits fers dorés, décor de filets d'encadrement sur les plats avec fleurons dorés dans les angles, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure (reliure attribuable à Luc-Antoine Boyet). Exemplaire en excellent état de conservation. Petite marque au second plat (sans gravité et peu visible). Intérieur très frais. Bien complet du feuillet d'errata.
Edition originale de cette traduction.
En l’an 100 de notre ère, Pline le Jeune est nommé consul suffect et prononce à cette occasion devant le Sénat un discours pour remercier l’empereur de l’avoir choisi. Repris, augmenté et intitulé Panégyrique de Trajan, ce texte de prose oratoire deviendra, pour plusieurs siècles, le modèle du genre. Pour la première fois, la célébration de l’excellence d’un empereur vivant était l’unique sujet d’un livre. Dans cet éloge courtisan, Pline loue les vertus du prince pour mieux critiquer les vices de ses prédécesseurs, en particulier Domitien. La liberté retrouvée après l’assassinat du dernier Flavien tranche avec les années de despotisme qu’il avait instauré et que Pline fustige inlassablement. Document de première importance pour les historiens de Rome, ce panégyrique est la source la plus riche sur le principat de Trajan. Qu’il s’agisse de la fonction impériale, des mesures d’assistance sociale inédites, des grands travaux d’embellissement de Rome, de diplomatie ou des conquêtes, Pline nous livre des informations pécieuses sur l’Empire romain au moment où se réalisait le rêve d’une domination universelle. (Présentation de l'édition Les Belles Lettres, 2019)
Pline le Jeune est un homme politique et écrivain célèbre du Ier siècle après J.-C., dont on peut supposer qu’il est né à Côme entre 61 et 62 de notre ère, et mort vers 112. Notable de rang équestre dans son municipe, C. Plinius L. f. ouf. Caecilius Secundus fit son cursus honorum grâce à l’obtention du laticlave lui donnant accès à une carrière sénatoriale. Sans entrer dans les détails que développe très bien l’introduction de l’ouvrage, il plaida de nombreuses causes, gravit les échelons en tant que président des decemvirs, tribun de la plèbe, questeur, préteur, préfet du Trésor, consul suffect et enfin administrateur de la province de Pont-Bithynie sous Domitien et Trajan. Habile orateur et écrivain, il put profiter de certaines périodes d’otium (loisir) et de desidia (retraite) pour se consacrer aux studii (les études savantes) et exercer sa plume. L’authenticité des Lettres n’est aujourd’hui plus à douter, même si certaines missives semblent servir davantage de morceaux de bravoure stylistique que de lettres informatives. (Hadrien A. Chino, in Panégyrique de Trajan, édition Les Belles Lettres, 2019)
La plus ancienne traduction française du Panégyrique de Trajan est celle de Jacques Bouchart, qui parut en 1632. Elle suit le texte d'assez près, et le langage, un peu vieux, a une naïveté qui plaît quelquefois. L'année suivante, Pilet de la Mesnardière en publia une nouvelle. Elle prend beaucoup de libertés avec le texte original de Pline. L'abbé Esprit (Antoine) jugea donc avec raison que le Panégyrique était encore à traduire, et sa version, qui porte la date de 1677, est rédigée d'après un système tout différent, et dans un style qui ne manque pas de naturel. Mais l'abbé Esprit ne savait pas assez le latin. Sa traduction contient de nombreux contresens. Louis de Sacy donne en 1709 une nouvelle traduction qui est considérée comme la meilleure (Préface la nouvelle traduction du Panégyrique de Trajan par M. Burnouf, troisième édition, Paris, Delalain, 1845).
Superbe exemplaire relié à l'époque en maroquin à la Du Seuil, condition des plus désirables pour ce texte classique.
Bijou bibliophilique.
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