mardi 26 février 2019

Antoine Varillas. Les anecdotes de Florence, ou l'Histoire secrète de la Maison de Médicis (1687). Exemplaire relié plein maroquin pour le bibliophile Amédée Rigaud. Bel exemplaire.


Antoine Varillas

Les anecdotes de Florence, ou l'Histoire secrète de la Maison de Médicis. Par le Sieur de Varillas.

A La Haye, chez Arnout Leers, 1687

1 volume in-12 (15,3 x 10 cm) de 20 feuillets non chiffrés (titre et préface) et 323 pages.


Reliure plein maroquin noir janséniste de la seconde moitié du XIXe siècle, chiffre doré au centre des plats, dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées (reliure non signée dans le goût de Duru). Reliure très bien conservée malgré quelques petites marques sans gravité. Intérieur frais.


Nouvelle édition. La première édition date de 1685 chez le même libraire. La pagination et la mise en page est quasi identique à quelques détails de la justification des lignes près.


Antoine Varillas (1624-1696), né à Guéret (Creuse) obtint à Paris la charge d'historiographe de Gaston d'Orléans. Admis à l'intimité du savant Pierre Dupuy, garde de la bibliothèque de Paris, il profita de sa complaisance pour examiner une foule de manuscrits dont il fit des extraits. Dupuy, charmé de son application, le demanda pour son adjoint, et Varillas continua d'exercer cet emploi sous les successeurs de ce bibliothécaire. Remercié pour s'être mal acquitté d'une tâche que lui avait confié Colbert, il obtint néanmoins une pension de 1.200 livres qui lui permit de se retirer dans la communauté de Saint-Côme pour y rédiger son Histoire de France. « II habitait, dit un contemporain, un véritable galetas. Un lit, Une table, quatre sièges, une lampe, une écritoire et quelques livres composaient tout son ameublement ; il passait l'hiver sans feu, et il était vêtu si pauvrement que Richelet n'a pu s'empêcher de se moquer de son manteau, dont on voyait les cordes. (Mélanges de Vigneul-Marville) ». Ses premiers ouvrages, qui circulèrent en manuscrit, eurent l'approbation générale et furent très recherchés. Son style, quoique incorrect, parut vif, piquant et très agréable. La réputation de Varillas s'étendit bientôt dans les pays étrangers. Les États de Hollande lui offrirent, en 1669, une pension pour qu'il écrivît l'histoire des Provinces-Unies. Quoique assez pauvre, il n’hésita pas à la refuser, ne voulant pas prêter le secours de sa plume aux ennemis de la France. Ce fut ce moment-là même que Colbert, prévenu contre Varillas, choisit pour supprimer la pension dont il jouissait comme ancien employé de la bibliothèque royale. L’archevêque de Paris, Mgr de Harlay, informé qu'il préparait une Histoire des hérésies, voulut réparer l’injustice du ministre en lui faisant accorder une pension par l’assemblée du clergé. Convaincu de plagiat et surtout d'avoir été presque toujours inexact dans ses affirmations, ses livres tombèrent en disgrâce. Cependant, Vigneul-Marville regardait la vanité de Varillas comme la véritable cause du mépris où ses ouvrages sont tombés. II avait dit-il, des jaloux de sa gloire qu'il aurait gagnés avec un peu de déférence et de soumission ; mais il ne prenait conseil de personne.


Les Anecdotes de Florence et sur la Maison de Médicis a cet insigne honneur d'être le livre le plus décrié de Varillas pour les inexactitudes et les faussetés dont il est rempli. Bayle en a signalé plusieurs dans son journal et dans ses lettres (voir ses Œuvres diverses).


Provenance : Chiffre et ex libris d'Amédée Rigaud, financier (agent de change) et bibliophile dont la belle bibliothèque (environ 1.500 ouvrages choisis) fut vendue à sa mort survenue en 1874 (Catalogue de la bibliothèque de monsieur Amédée Rigaud, Paris, Aubry, 1874, n°1.327). Signature ex libris ancienne sur la page de titre (Ste Colombe, 1701 avec une cote de bibliothèque privée biffée en marge basse).


Bel exemplaire finement relié vers 1870.

Prix : 850 euros