jeudi 3 mai 2018

Hérault (Agde). Pillages commis dans cette ville contre M. Guy négociant. Cent jours et exactions. Très intéressant.


[Hérault - Agde - Cent jours] [Hippolyte Rumilly].

Exposé des faits relatifs au pillage commis par les habitants de la ville d'Agde, département de l'Hérault, sur les propriétés de M. Guy, ancien négociant de cette ville ; avec pièces justificatives à l'appui, consultation, et pétition à la chambre des députés.

A Paris, chez Brissot-Thivars, 1819

1 volume in-8 (21 x 13,5 cm) broché de 121 pages. Couverture muette en papier gris. Carte de visite de l'auteur épinglée sur le premier plat de couverture : "Hippolyte Rumilly, avocat". Très bon état, non coupé, jamais lu.

Édition originale.


Monsieur Guy fut victime des pillages et des fureurs qui eurent lieu dans le midi de la France pendant l'année 1815. M. Guy était un négociant d'envergure à Agde et l'un des 25 notables commerçants de l'arrondissement de cette ville. C'est sa réussite, l'envie et la jalousie qu'il suscita, qui lui valut ce pillage. Le peuple l'accusa de conspirer pour Bonaparte et l'on cria et placarda dans la ville : Guy à la potence ! En juin la place d'Agde fut déclarée en état de siège avec autorité des "cent jours". Le 28 juin, à la nouvelle de la bataille de Waterloo, l'autorité royale fut reconnue et le pavillon blanc hissé. Des attroupements se portèrent alors sur la maison de M. Guy qui fut pillée ainsi que ses magasins le 1er juillet. M. Guy accusa la commune d'Agde d'avoir été responsable de ce pillage. Le 16 juillet 1821, un jugement condamna la commune d'Agde à payer au sieur Guy la somme de 120,000 fr., pour la valeur double des objets perdus, et celle de 60,000 fr. pour les dommages-intérêts, et les condamna, en outre, à 60,000 fr. à titre d'amende. Appel par le maire. — Le 19 mars 1822, arrêt par défaut de la cour de Toulouse qui prononce la décharge complète des habitants. Guy fut débouté : attendu les pouvoirs pendant les cent jours, n'existait plus ; que l'ancienne municipalité royale n'était pas encore reconstituée ; qu'il n'existait, en conséquence, dans cette commune, aucune autorité réellement investie de la force nécessaire pour faire respecter les lois, les personnes et les propriétés, — Attendu que dans des circonstances aussi extraordinaires de désorganisation sociale, la loi du 10 vendém. an IV ne pouvait recevoir son application, et qu'ainsi l'arrêt attaqué n'a aucunement violé ladite loi, en prononçant la décharge de la responsabilité réclamée contre ladite commune d'Agde, par le demandeur en cassation, — REJETTE, etc. (extrait du Recueil général des lois et arrêts).


Les pièces justificatives occupent les pages 35 à 109. A la fin se trouve la consultation de l'avocat Rumilly (10 mai 1819).

Bon exemplaire, peu commun.

Prix : 220 euros