SOULAGES, Gabriel. CARLEGLE (illustrateur).
Le malheureux petit voyage, illustrations en couleurs de Carlègle.
Paris, se vend chez Valère, 1936
1 volume in-8 (25,3 x 16,5 cm) broché de 184-(3) pages. 101 compositions en couleurs aquarellées au pochoir dont celle de couverture, 86 figures dans le texte et 14 lettres ornées. Couverture refaite en papier Japon fin, dos muet, premier plat original contrecollé sur le premier plat de couverture. Excellent état. Quelques pointes rousses mais néanmoins très frais.
Tirage à 1050 exemplaires.
Celui-ci, un des 50 exemplaires hors-commerce, un ces 5 exemplaires sur Annam réservés aux collaborateurs (exemplaire du photograveur de l'ouvrage pour l'éditeur Valère).
Cet ouvrage de Gabriel Soulages (1876-1930) a paru pour la première fois en 1909. Gabriel Soulages fut maire d’Albi de 1877 à 1888. Cet avocat républicain convaincu, passionné d’histoires locales, de littérature et d’archéologie, consacra les dernières années de sa vie à recueillir de la bouche des membres de sa famille et de son entourage, ce qu’il nomma « Chansons et poésies populaires recueillies dans l’Albigeois ». On lui doit plusieurs ouvrages notamment l'Idylle vénitienne, Des Riens, une traduction des Pastorales de Théocrite, Graffiti d'amour. On luit doit également ce bon mot qui donne assez une idée de son esprit badin : « Une femme vertueuse est celle qui, avant d'entrer chez son amant, ôte son alliance et enlève de sa chaîne sa petite médaille sainte. »
"Ce n'est point un livre nouveau, mais ce galant pastiche fleure déjà les grâces et les hardiesses du siècle suivant, est d'une saveur si piquante et si gentiment pimentée qu'on ne se lasserait guère de le relire. Certes, la folle escapade de la gente Marie Toinon Cerisette et de sa jeune maîtresse, la maréchale de la Marsaille, n'est point à proposer en exemple aux filles sages, et Mme de Maintenon, si elle l'eût connue, fût entrée en grande colère. Mais Mme de Sévigné s'en fût fort divertie sans doute. Le récit qu'en fait M. Gabriel Soulages plaira aux lettrés. Il les mènera en Avignon en compagnie de la plus exquise des chambrières et de la plus sensible des princesses et il les associera à leurs jeux libertins jusqu'au jour où une noyade tragique mettra fin à ce malheureux petit voyage si joyeusement commencé et qui eût mérité de ne point s'achever dans les larmes, tant il est vrai que l'esprit né saurait jouer longtemps le personnage du cœur." (Le Figaro littéraire).
L'illustration légère de Carlègle (1877-1937) est très réussie. Cet ouvrage est avec La Maison Tellier de Maupassant, l'un des deux derniers ouvrages qu'il illustra. Charles Émile Egli naît le 30 mars 1877 à Aigle, en Suisse. À partir de 1895, il fréquente, et ce durant quatre ans, l'école des arts industriels de Genève, dans la classe d'Alfred-Louis Martin, avant de partir pour Paris où il arrive en 1900. Il a une belle pratique de la xylographie et s'en sert pour vendre des illustrations à des périodiques. Sous le nom de « Carlègle », il illustre des journaux satiriques tels que L'Assiette au beurre, Le Rire, Demain ou La Vie parisienne, mais aussi L'Illustration, Cocorico, Fantasio, et de nombreux livres et textes, classiques ou contemporains comme La Fontaine, Ronsard, Verlaine, Henri de Régnier, etc. À compter de 1905, il commence à publier des albums de gravures comme L'Automobile 217-UU, et Une histoire qui finit mal. En 1908, il commence à réaliser des illustrations destinées à des ouvrages. En 1909, il participe à des expositions internationales de dessinateurs humoristiques (Paris, Copenhague). Sa production ne faiblit pas dans les années 1920, et il reste à la fois chic et populaire, produisant pour la Gazette du Bon Ton et La Vie Parisienne. Charles Émile Egli meurt dans le 13e arrondissement de Paris le 9 novembre 1937.
Provenance : exemplaire de la bibliothèque du photograveur de l'ouvrage l'éditeur Valère. Source non mentionnée non documentée (nous pourrons fournir des informations à l'acquéreur de l'ouvrage).
Très bon exemplaire.
Prix : 350 euros