LE SIRE DE CHAMBLEY (Edmond H...) [Edmond HARAUCOURT]
LA LÉGENDE DES SEXES. POÈMES HYSTÉRIQUES.
Imprimé à Bruxelles pour l'auteur. 1882 (date sur la couverture et le titre). Achevé d'imprimer le 15 avril 1883 (colophon).
1 volume in-8 (23 x 15 cm) de 147-(1) pages.
Reliure postérieure demi-maroquin prune à coins, dos à nerfs, tête dorée, non rogné (relié sur brochure). Couverture conservée. Texte imprimé sur papier vergé teinté (Ch. Septier).
Il a été tiré de cet ouvrage deux cents exemplaires, en deux séries, et douze exemplaires sur Japon. Ces volumes, tous numérotés et paraphés par l'auteur, ne pourront être vendus.
Celui-ci est signé par l'auteur mais ne porte aucun numéro. Il s'agit d'un des 200 exemplaires sur vergé teinté.
Exemplaire offert à Paul Fremy avec le "souvenir affectueux" de l'auteur et accompagné d'un joli poème autographe (énigmatique) signé et daté du 7 novembre 1891. Paul Frémy était le fils de Louis Frémy, homme politique (député) originaire de St-Fargeau (Yonne) et ancien gouverneur du Crédit Foncier (mort en 1891). "Paul Frémy est très répandu et connu dans la grande société parisienne". (Gazette anecdotique, 1891). Paul Frémy était né en 1848 et était officier de cavalerie.
Provenance : Paul Fremy (dédicace) ; Gaston Héliot (ex libris gravé), n°3429.
La Légende des Sexes est le premier ouvrage de l'auteur. Haraucourt a 26 ans lorsqu'il publie de manière confidentielle à 212 exemplaires seulement (il existe plusieurs contrefaçons publiées ensuite) ces poèmes hystériques, véritable "épopée du bas-ventre". "Donc, dans le coït, rien ; à côté, rien. Avons-nous essayé les premiers la force contractile du sphincter anal ? (...) Avons-nous inventé le travail des langues, et le baiser adultère des taureaux ou des cygnes ? Rien ! nous n'avons rient fait, et nous ne ferons rien ! Il ne nous reste qu'un espoir, qu'un rêve irréalisé encore : l'application de l'envahissante électricité au travail voluptueux de nos sens. Et même doutons-nous, misérables que nous sommes, dans notre espérance dernière : car peut-être l'amour et le désir ne sont-ils que ces phénomènes dynamo-électriques , nos sexes, des accumulateurs ou des piles chargés de voltes et d'ampères, et desquels jaillit, par l'approche d'un pôle contraire, la resplendissante électricité de l'amour. (...)" (extrait de la Préface).
Élaboré en contre pied de la Légende des Siècles du grand Hugo, ce livre eut le succès du soufre. Du coït des atomes en passant par le Sonnet pointu ou le Sonnet honteux, ce volume composé de 39 poèmes est une aventure textuelle au pays des libertés curieuses. Plus tard (assez rapidement en fait), Haraucourt, afin de ménager sa carrière professionnelle, reniera cet ouvrage de jeunesse pour lequel cependant on se souvient encore de lui aujourd'hui.
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