Hubert Morus MEURIER
LE PREMIER CONCILE PROVINCIAL TENU A RHEIMS, L'AN 1583. Par Monseigneur l'Illustrissime et Reverendissime Cardinal de Guyse, Archevesque Duc de Rheims, premier Pair de France, Légat né du Saint Siège Apostolique. Le tout corrigé et approuvé par notre Saint Père le Pape Grégoire XIII. Et mis en François par M. H. Meurier doyen et chanoine théologal de Rheims, et l'un des assistants audit concile.
A Rheims, Par Jean de Foigny, imprimeur de mondit Seigneur le Cardinal, à l'enseigne du Lionn, 1586.
1 volume petit in-8 (170 x 110 mm) de 8 feuillets non chiffrés (titre, épîtres), 138-(2) feuillets (soit 279 pages).
Reliure de l'époque plein veau brun, fer ombilic doré au centre des plats, fleurs de lys au dos, filets dorés en encadrement des plats, tranches dorées. Reliure avec d'anciennes traces de restaurations aux coiffes, mors fendus avec manque de cuir, petit manque de cuir sur un nerf et une coupe, lacets absents). Reliure décorative encore solide avec quelques petites restaurations à prévoir. Papier fort. Quelques salissures sans gravité à l'intérieur. Cahiers légèrement déréglés. Exemplaire réglé à l'encre rouge.
ÉDITION ORIGINALE.
Edition bilingue latin (page de gauche) et français (page de droite).
Ce concile s'était tenu en mai 1583 à l'initiation du cardinal Louis de Guise qui décide de suivre et appliquer les directives du concile de Trente (1545-1563) qui fixait la doctrine du catholicisme et limitait un certain nombre d'abus. On y trouve les chapitres suivants : Du service divin - Du bréviaire - Des fêtes - Des sorcelleries et autres maléfices contraires à la religion chrétienne - Des sacrements - Du baptême - De la pénitence - De la sainte eucharistie - De l'ordre - Du mariage - Des sépultures - Des séminaires - Du clergé - Des religieux et de leurs monastères - Des curés - Des chapitres et chanoines - Des évêques - Des simoniaques et confidentiaires - De l'usure - De la juridiction - De la visitation - etc.
Le chanoine Hubert Meurier (1535-1602), assistant lors de ce concile et compilateur du texte imprimé publié en 1586, était un infatigable orateur. Il profita de la prédication du jubilé de 1575 à Reims pour relayer la doctrine catholique réaffirmée à Trente. Meurier en 1535 à Amiens, fit ses études à l'université de Paris dont il devint docteur ; il enseigna la théologie au collège des Cholets. Protégé par les archevêques de Reims, il devint successivement chanoine du chapitre de cette ville, théologal (1570), doyen (1574), promoteur au concile provincial (1583), grand maître du collège des Bons-Enfants (1590). Ligueur acharné, il fut emprisonné par arrêt du Parlement, le 16 mars 1595. Libéré, il passa en Lorraine malgré les efforts de ses amis pour le retenir à Reims et vécut à Saint-Dié où il mourut chanoine et doyen le 10 mai 1602. Dans le cadre de la réforme catholique de l'archidiocèse rémois, entreprise par les cardinaux Charles de 1132 Lorraine et Louis de Guise, Meurier publie une Chrestienne et catholique exposition des saints et sacrez mystères de la messe… (3 vol. in-8°, Reims, 1584, 1586, 1598). Dans cet ouvrage comprenant quatre-vingt huit sermons, il veut donner un traité complet du sacrifice de la messe considéré comme le « vrai fondement de toute la communion chrétienne ». Il étudie chaque partie de la messe en se référant à l'enseignement du concile de Trente. Son traité constitue une pièce importante dans l'étude de la spiritualité eucharistique : il donne l'état de la théologie en France à la fin du 16e siècle et témoigne des premiers efforts tentés pour introduire les décrets conciliaires dans ce pays. Meurier formule des voeux en matière de pastorale : il demande un renouvellement de la prédication qu'il veut claire et en langue française. Il considère comme fondamentale la création de séminaires, dans lesquels il voit l'avenir de l'Église. On doit encore à Meurier, outre des discours de circonstance, la traduction du procès-verbal latin du concile de Reims rédigé par lui (Le premier concile provincial tenu à Reims, l'an 1583.., Reims, 1586), un Petit traité de l'antiquité, vrai usage et vertu tant des indulgences ecclésiastiques que des Agnus Dei (1587), un Traité de l'institution et vrai usage des processions (1584), trois sermons à l'occasion des processions blanches de Champagne (du 22 juillet au 25 octobre 1583), et le De sacris unctionibus (Paris, 1593) (source : Raymond Darricau, Article Meurier, Ed. Beauchesne, Tome 10, Col. 1131).
BELLE IMPRESSION RÉMOISE DU XVIe SIÈCLE.
VENDU