mardi 9 février 2016

Bibliophilie - Les Oeuvres diverses du Sieur Nicolas Boileau-Despreaux (1685). Superbe exemplaire relié en maroquin signé Hardy de la quatrième édition collective, en partie originale.


Nicolas BOILEAU DESPREAUX

ŒUVRES DIVERSES DU SIEUR D * * * AVEC UN TRAITÉ DU SUBLIME ET DU MERVEILLEUX DANS LE DISCOURS, traduit du grec de Longin. Nouvelle édition revue et augmentée.

A Paris, chez Claude Barbin, 1685

2 tomes en 1 volume petit in-8 (167 x 94 mm - Hauteur des marges : 163 mm), de [6 ff. n. ch.]-298-[7 ff. n. ch. de table]- 1 p. d'extrait du privilège (décembre 1683), 190 pp. ch. et 4 ff. n. ch. de table. 5 figues hors-texte d'après Landry et Paillet, gravées par Vallet.

Reliure plein maroquin rouge vermillon, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, tranches dorées sur marbrure, triple-filet doré en encadrement des plats, jeu de roulettes et filets dorés en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne (reliure du milieu du XIXe siècle signée HARDY). Exemplaire lavé et réencollé au moment de la reliure. Parfait exemplaire, d'une fraîcheur remarquable.

QUATRIÈME ÉDITION COLLECTIVE, EN PARTIE ORIGINALE.



Edition en partie originale des Oeuvres poétiques de Boileau, contenant cinq épigrammes de plus que les précédentes ainsi que le Remerciement à l'Académie Française. Ce volume contient les Satires (Satires I à IX, ainsi que le Discours sur la Satire), les Epîtres (Epîtres I à IX, ainsi que la Lettre à Monseigneur le Duc de Vivonne sur son entrée dans La Fare de Messine, l'Art poétique en vers (Chants I à IV), Le Lutrin, Poème héroïque (Chants I à VI), les Epigrammes, le Traité du Sublime et du Merveilleux dans le Discours traduit du grec de Longin, et enfin, les Remarques sur ce Discours.

Notre exemplaire est un des rares exemplaires qui portent l'adresse du libraire Claude Barbin. Boileau avait cédé sont privilège au libraire Denis Thierry qui lui-même a dû partager des exemplaires avec le libraire Claude Barbin.



Nicolas Boileau était le quinzième enfant de Gilles Boileau, greffier de la Grand' Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau est, dès son plus jeune âge, destiné au droit. Il a deux frères : Gilles Boileau et Jacques Boileau. Nicolas Boileau est d'abord un enfant de constitution fragile qui doit se faire opérer de la taille à l'âge de onze ans. Il commence ses études au collège d'Harcourt. Ce n'est qu'en troisième, après avoir rejoint le collège de Beauvais pour étudier le droit, qu'il se fait remarquer par sa passion pour la lecture des grands poètes de l'Antiquité. Boileau, aidé de sa famille, a probablement forgé de toutes pièces une généalogie qui lui accordait un titre de noblesse et qu'il faisait remonter jusqu'au xive siècle, à Jean Boileau, un notaire royal anobli par Charles V. Nicolas Boileau revendiquait un blason dont les armes étaient « de gueules à un chevron d'argent accompagné de trois molettes d'or ». Cependant, rien dans la condition de Boileau ne laisse à penser qu'il ait pu avoir de véritables titres nobiliaires. Les premiers écrits importants de Boileau sont les Satires (composées à partir de 1657 et publiées à partir de 1666), inspirées des Satires d'Horace et de Juvénal. Il y attaque ceux de ses contemporains qu'il estime de mauvais goût, comme Jean Chapelain, Philippe Quinault ou encore Georges de Scudéry. Au contraire, il est un admirateur de Molière et, plus tard, de La Fontaine et de Jean Racine. Sa première satire paraît dans un temps où, malgré les succès de Pierre Corneille et de Molière, Jean Chapelain est encore la principale autorité en littérature. Les sept premières satires, qui paraissent en 1666, obtiennent un succès considérable qu'accroit encore la haine maladroite des auteurs que le jeune poète avait critiqués. Il leur répond dans une nouvelle satire, la neuvième, où se trouvent réunies élégance du style et plaisanterie piquante. Toutes ses Satires sont violemment attaquées par l'abbé Charles Cotin qui lui reproche son manque de tact et de diplomatie face aux autres poètes. Inversement l'abbé Cotin fait partie des cibles les plus fréquentes des Satires. La douzième satire, Sur l’Équivoque, a été interdite par Louis XIV sur l'intervention du père Le Tellier, confesseur du roi, malgré les démarches contraires du duc de Noailles. Elle circula cependant, après avoir été imprimée clandestinement sur instruction de l'abbé Boileau qui se vengeait ainsi des Jésuites, en même temps que pour venger son frère. Parvenu à l'âge de la maturité, il compose ses Épîtres, parues de 1669 à 1695 dans un style peut-être plus mûr et plus serein. Parallèlement, il traduit en 1674 le Traité du sublime du pseudo-Longin. Il commence la même année son Art poétique ainsi que Le Lutrin, œuvre entreprise sur un défi du président de Lamoignon où Boileau fait référence à Accurse. Il définit les différents genres avec précision, et donne les règles du beau en même temps qu'il en offre le modèle. Il est au xviie siècle l'un des principaux théoriciens de l'esthétique classique en littérature, ce qui lui vaudra plus tard le surnom de « législateur du Parnasse ». Il est l'un des chefs de file du clan des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, une polémique littéraire et artistique qui agite l'Académie française à la fin du xviie siècle, et qui oppose deux courants antagonistes sur leurs conceptions culturelles. Comme poète, Boileau entreprend de définir le goût, et cherche à fixer d'une manière claire et précise les lois et les ressources de la poésie classique. Prenant modèle auprès des grands poètes de l'Antiquité, qu'il défend et qu'il admire, il travaille avec une lente rigueur et cherche à ne pas être injuste dans ses satires. Malgré la prévention des philosophes du XVIIIe siècle, Boileau est aujourd'hui encore souvent pris comme référence scolaire pour la justesse, la solidité et le goût, l'art de conserver à chaque genre la couleur qui lui est propre, l'objectivité dans ses tableaux comme dans ses jugements, l'art de faire valoir les mots par leur arrangement, de relever les petits détails, d'agrandir son sujet, d'enchâsser des pensées fortes et énergiques dans des vers harmonieux mais toujours dominés par la raison. Mme de Sévigné dit de lui qu’il était « tendre en prose et cruel en vers. » (source : Wikipédia).

"Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément."

(Chant I de l'Art poétique, extrait)

Provenance : aucune marque d'appartenance.

Références : Rochebilière, 508 ; Tchémerzine II, 274. On lit dans la notice bibliographique de l'édition de Paris, Philippe, 1837 : "Des commentateurs ont nié l'existence de cette édition ; d'autres l'ont citée quelquefois, mais la plupart d'entre eux sans l'avoir vue." (n°48, note).

SUPERBE EXEMPLAIRE.

VENDU