vendredi 20 juin 2014

Deux ouvrages sur la question du divorce en France par de Bonald (1805) et Chrestien de Poly (1815). Très bel exemplaire relié à l'époque.



Louis-Gabriel-Ambroise DE BONALD

DU DIVORCE, CONSIDÉRÉ AU XIXe SIÈCLE RELATIVEMENT A L'ETAT DOMESTIQUE ET A L'ETAT PUBLIC DE SOCIÉTÉ ; Par M. de Bonald. Seconde édition, revue, corrigée et augmentée par l'auteur.

A Paris, chez Adrien Leclere, imprimeur-libraire, 1805.

(4)-307 pages.

SUIVI DE :

J. P. CHRESTIEN DE POLY

DU DIVORCE ET DE LA SÉPARATION, considérés dans leurs rapports avec la Charte, l'essence du mariage, l'intérêt des familles, la morale et la politique.

Paris, Le Normant, Petit et Adrien Leclerc, septembre 1815. [imprimerie de Le Normant].

VIII-239-(1) pages.

2 ouvrages reliés en 1 volume in-8 (20,5 x 13,5 cm), pleine basane fauve racinée, dos lisse orné d'une fleuron, d'une fleur de lis et de filets et roulettes dorés, pièce de titre rouge, doublures et gardes de papier blanc, tranches marbrées (reliure de l'époque, 1815 ou peu après). Très bel exemplaire très frais, tant au niveau de la reliure que du papier. Quelques infimes marques sans gravité.


Le premier ouvrage par le vicomte de Bonald sur la question du divorce ou plutôt sur la question d'interdire le divorce pour des raisons qu'il avance être salutaires pour le bon fonctionnement de la société et la morale, a paru pour la première fois en 1801. Ce livre était adressé aux législateurs du code civil. Il y affirme l'indissolubilité du mariage et condamne le divorce comme étant une des principales causes de dépravation de la société. Ce fut l'un de ceux qui combattit le plus violemment les lois sur le divorce et le 26 décembre 1815 il proposa finalement aux chambres nouvellement composées avec le retour de la monarchie, d'en promulguer l'abolition. cette proposition fut adoptée par la chambre et donna lieu à la loi du 27 avril 1816. Cette seconde édition de 1805 est la plus complète et la plus aboutie de ce vaste projet d'abolition du divorce.


Le deuxième ouvrage, publié quant à lui en septembre 1815, seulement quelques mois avant la proposition d'abolition du divorce déposée par de Bonald en décembre de la même année, traite la question dans le même sens. Ici en édition originale, l'auteur, juriste, ainsi que de Bonald, va à contre-courant de l'idée même de l'émancipation des femmes. Ainsi on peut lire : "Toute femme séparée de son époux, même pour violence et mauvais traitements, devrait se retirer dans le sein de la société religieuse, seule société à laquelle elle appartienne encore ; cet asile, ouvert au repentir, à la faiblesses, au malheur (...)" extrait des notes page 118. "Le poison révolutionnaire" ne sera à nouveau autorisé (dans certains cas seulement) qu'en 1884 après bien des atermoiements notamment dès 1848 et les premières revendications féministes.

Dans le présent exemplaire, l'affirmation du retour à la monarchie des Bourbons, se fait même, outre les deux textes, jusqu'à la fleur de lis dorée qui orne le dos de la reliure.

Provenance : de la bibliothèque De Gaudart d'Allaines avec ex libris armorié (XIXe s.).

TRÈS BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE DE L'EPOQUE DE CES DEUX OUVRAGES IMPORTANTS DANS L'HISTOIRE LÉGISLATIVE ET CIVILE DU DIVORCE.

VENDU