Henri Dagan.
Superstitions politiques et phénomènes sociaux.
Paris, P.-V. Stock, 1901
1 volume in-12 (20 x 13 cm) de XXIII-296 pages.
Reliure de l'époque à la bradel demi-percaline marron glacé à coins, étiquette de titre de cuir rouge au dos, fleuron doré au dos, tête dorée, non rogné, plats de couvertures imprimées conservés (en très bon état). Les deux coins inférieurs de la reliure ont anciennement subi l'humidité (décoloration). Pièce de titre frottée. Intérieur très frais.
Exemplaire de dédicace offert par l'auteur à l'éditeur de l'ouvrage Paul-Victor Stock "à M. P. V. Stock très cordialement Henri Dagan".
Un des 5 exemplaires sur Hollande (seul grand papier), non numéroté (les exemplaires sur grand papier réservé à l'éditeur P.-V. Stock sont la plupart du temps numérotés et signés par lui - ce qui n'est pas le cas ici).
Exemplaire truffé par P.-V Stock de plusieurs lettres et billets autographes (5) de l'auteur relatifs à cet ouvrage.
"Voici un livre nouveau tant par l'esprit que par la forme, et le choix des sujets; Sans préoccupation doctrinale, sans arrière-pensée politique, mais avec un vif souci de clarté, de précision et d'exactitude, l'auteur examine d'abord le contenu réel des idées de Justice, Liberté, Patrie, Révolution et Césarisme, idées si confuses et si dangereuses à notre époque ; puis il étudie les divers syndromes de la Révolution silencieuse que nous traversons ; chômage universel, crise des agriculteurs, décroissement de la natalité, impuissance de l'anti-alcoolisme, signification des grèves actuelles, etc. Livre clair et sobre, qui sera lu avec plaisir par tous ceux qui ont su conserver le goût de la pensée autonome, dans la mêlée des partis." (compte-rendu de l'époque).
Jean Grave donne sont avis sur cet ouvrage : "Assemblage d'articles parus dans différentes revues, où l'auteur se moque agréablement des socialistes, des politiciens, des économistes et de leur prétention à changer ou à réformer la société. A l'aide d'arguments sérieux, nourris, très étudiés le plus souvent, il démontre l'inanité de leurs efforts, leur méconnaissance des causes réelles des troubles sociaux, et le peu d'efficacité des remèdes qu'ils prétendent y apporter. [...]". Jean Grave de poursuivre de manière très nettement moins compréhensive cette fois : "s'armant des théories de Marx sur la prépondérance des phénomènes économiques dans l'histoire, ils arrivent à nier que l'évolution intellectuelle et morale puissent, à leur tour, influer sur l'évolution énonomique. [...] Si l'homme a un ventre, il a aussi un cerveau. S'il faut que le ventre soit d'abord satisfait pour que fonctionne le cerveau, ce dernier n'en réagit pas moins sur le premier lorsqu'il travaille. Tous deux agissent sur l'évolution de l'individu et, par ricochet, sur l'évolution sociale. [...]". Et Jean Grave de conclure : "M. Dagan n'envisage la révolution que comme le fait d'une catégorie d'individus. [...] Lorsque le ventre parle, le cerveau se tait. C'est pourquoi, nous anarchistes, voudrions voir évoluer le cerveau, avant que les besoins du ventre aient complètement annihilé la faculté de réfléchir." (Jean Grave, Les Temps Nouveaux, supplément littéraire, pp. 695-696 - l'article est joint au volume).
Très bon exemplaire.
Tirage rarissime sur papier de Hollande provenant de la bibliothèque de l'éditeur P.-V. Stock.
VENDU