lundi 15 mars 2021

Henri Dagan. Superstitions politiques et phénomènes sociaux (1901). Un des 5 exemplaires sur papier de Hollande. Exemplaire de la bibliothèque de l'éditeur de l'ouvrage P.-V. Stock, offert par l'auteur, avec lettres autographes ajoutées. Très rare.


Henri Dagan.

Superstitions politiques et phénomènes sociaux.

Paris, P.-V. Stock, 1901

1 volume in-12 (20 x 13 cm) de XXIII-296 pages.

Reliure de l'époque à la bradel demi-percaline marron glacé à coins, étiquette de titre de cuir rouge au dos, fleuron doré au dos, tête dorée, non rogné, plats de couvertures imprimées conservés (en très bon état). Les deux coins inférieurs de la reliure ont anciennement subi l'humidité (décoloration). Pièce de titre frottée. Intérieur très frais.


Exemplaire de dédicace offert par l'auteur à l'éditeur de l'ouvrage Paul-Victor Stock "à M. P. V. Stock très cordialement Henri Dagan".

Un des 5 exemplaires sur Hollande (seul grand papier), non numéroté (les exemplaires sur grand papier réservé à l'éditeur P.-V. Stock sont la plupart du temps numérotés et signés par lui - ce qui n'est pas le cas ici).


Exemplaire truffé par P.-V Stock de plusieurs lettres et billets autographes (5) de l'auteur relatifs à cet ouvrage.







"Henri Dagan avait été signalé dans les réunions anarchistes dès le début des années 1890. En 1896 Henri Dagan participait à diverses réunions anarchistes, notamment celles tenues rue de la Montagne Sainte Geneviève. Il était également avec Octave Veret membre de la rédaction de la première série du journal Sur le trimard (Paris, 4 juillet 1895-mars 1896) organe de revendication des "sans travail" dont le gérant était Emile Dodot. Il participait aux réunions du groupe Les Négateurs proche de Mecislas Goldberg.. En 1898 il s’engagea dans l’affaire Dreyfus et participait aux réunions publiques où il traitait souvent du thème de l’antisémitisme. Il fut l’un des collaborateurs de la première série de L’ Homme libre (Paris, 24 juin – 1et décembre 1899), hebdomadaire Dreyfusard « révolutionnaire » publié par E. Girault, Devaldes et Malato, et fondé en réaction contre la dérive jugée trop républicaine du Journal du peuple de Sébastien Faure. En 1903 il fonda le journal L’œuvre nouvelle (1903-1905) et collabora à la seconde série de L’homme libre (Paris, 14 novembre 1903-26 mars 1904) toujours publié par Girault. Il fut ensuite l’un des principaux rédacteurs des Cahiers de l’université populaire (janvier 1906- novembre 1907)." in Dictionnaire des militants anarchistes, en ligne, consulté le 15 mars 2021.



"Voici un livre nouveau tant par l'esprit que par la forme, et le choix des sujets; Sans préoccupation doctrinale, sans arrière-pensée politique, mais avec un vif souci de clarté, de précision et d'exactitude, l'auteur examine d'abord le contenu réel des idées de Justice, Liberté, Patrie, Révolution et Césarisme, idées si confuses et si dangereuses à notre époque ; puis il étudie les divers syndromes de la Révolution silencieuse que nous traversons ; chômage universel, crise des agriculteurs, décroissement de la natalité, impuissance de l'anti-alcoolisme, signification des grèves actuelles, etc. Livre clair et sobre, qui sera lu avec plaisir par tous ceux qui ont su conserver le goût de la pensée autonome, dans la mêlée des partis." (compte-rendu de l'époque).

Jean Grave donne sont avis sur cet ouvrage : "Assemblage d'articles parus dans différentes revues, où l'auteur se moque agréablement des socialistes, des politiciens, des économistes et de leur prétention à changer ou à réformer la société. A l'aide d'arguments sérieux, nourris, très étudiés le plus souvent, il démontre l'inanité de leurs efforts, leur méconnaissance des causes réelles des troubles sociaux, et le peu d'efficacité des remèdes qu'ils prétendent y apporter. [...]". Jean Grave de poursuivre de manière très nettement moins compréhensive cette fois : "s'armant des théories de Marx sur la prépondérance des phénomènes économiques dans l'histoire, ils arrivent à nier que l'évolution intellectuelle et morale puissent, à leur tour, influer sur l'évolution énonomique. [...] Si l'homme a un ventre, il a aussi un cerveau. S'il faut que le ventre soit d'abord satisfait pour que fonctionne le cerveau, ce dernier n'en réagit pas moins sur le premier lorsqu'il travaille. Tous deux agissent sur l'évolution de l'individu et, par ricochet, sur l'évolution sociale. [...]". Et Jean Grave de conclure : "M. Dagan n'envisage la révolution que comme le fait d'une catégorie d'individus. [...] Lorsque le ventre parle, le cerveau se tait. C'est pourquoi, nous anarchistes, voudrions voir évoluer le cerveau, avant que les besoins du ventre aient complètement annihilé la faculté de réfléchir." (Jean Grave, Les Temps Nouveaux, supplément littéraire, pp. 695-696 - l'article est joint au volume).

Très bon exemplaire.

Tirage rarissime sur papier de Hollande provenant de la bibliothèque de l'éditeur P.-V. Stock.

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