vendredi 21 février 2020

Hector et François Chaussier. Contre-poisons etc (1819). Consultations médico-légales etc (1811). Observations légales etc (1790). Très bel exemplaire finement relié à l'époque.


Hector Chaussier. François Chaussier.

[Toxicologie - Médecine légale]. Recueil de trois ouvrages de Chaussier père et fils.

1. Hector Chaussier (Chaussier fils). CONTRE-POISONS, ou moyens reconnus les plus efficaces dans les différents cas d'empoisonnement, mis à la portée des personnes étrangères à l'art de guérir : suivis de l'indication des secours à donner aux noyés, aux asphyxiés, aux enfants naissants, et aux personnes mordues par des animaux enragés et serpents ; à celles piquées par des insectes venimeux ; et des précautions à prendre dans les cas de mort apparente. Par H. Chaussier. Troisième édition.

A Paris, chez l'auteur, et chez Bergerat, Méquignon père, Treuttel et Wurtz, Corréard, etc. 1819 [de l'imprimerie stéréotype Herhan]

(4)-2-2-III-196 pages.

2. [François Chaussier]. CONSULTATIONS MÉDICO-LÉGALES sur une accusation d'empoisonnement par le sublimé corrosif, ou Muriate de Mercure suroxydé ; Suivies d'une Notice sur les moyens de reconnaître et de constater l'existence de ce poison.

A Paris, chez Didot, 1811

XVII-(1)-167 pages.

3. [François Chaussier]. OBSERVATIONS CHIRURGICO-LÉGALES, sur un point important de la juridiction criminelle. Lues à la séance publique de l'Académie des Sciences de Dijon, le 20 décembre 1789. Par le professeur Chaussier.

A Dijon, chez l'auteur (rue Musette, n°587) et se trouve à Paris, chez Barrois le jeune, 1790

62-(1) pages.

3 ouvrages reliés en 1 volume in-8 (20 x 13 cm).

Reliure de l'époque (1820) pleine basane fauve racinée, dos lisse richement orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches marbrées, doublures et gardes de papier caillouté. Excellent état de l'ensemble. La reliure est très fraîche. L'intérieur est très frais.



Le premier ouvrage est signé par l'auteur (signature autographe). Ce premier texte est ici dans sa troisième édition (la première édition date de 1818, un an auparavant). L'auteur, Hector Chaussier (né en 1775), fils du célèbre professeur François Chaussier (1746-1828), dijonnais, dédie cet ouvrage à son père dans cette édition corrigée, comme le fruit de ses savantes leçons et un témoignage de profond respect. L'épilogue indique que cet ouvrage avait paru en 1818, au même moment que celui de Monsieur Orfila qui avait paru trois mois avant, traitant du même sujet. Hector Chaussier explique que la ressemblance entre les deux ouvrages était si grande que même les erreurs étaient communes aux deux ouvrages. Cependant Hector Chaussier se défénd d'avoir copié sur M. Orfila, pour la simple et bonne raison que son texte est antérieur de trois mois à celui de M. Orfila.



Le deuxième ouvrage est de François Chaussier. Il est en édition originale. Le faux-titre manque. Il s'agit de l'exposé d'un cas pratique (Pierre Bridon) d'empoisonnement survenu en mars 1810. C'est un des premiers ouvrages de médecine légale pratique. On y trouve les constations du médecin légiste Chaussier quant au fait d'empoisonnement avec les étapes pour parvenir à identifier les causes criminelles du décès. 



Le troisième et dernier ouvrage, enfin, imprimé en 1790 (édition originale - probablement à Dijon chez Frantin ou Causse), est le discours lu par François Chaussier à l'Académie des sciences de Dijon (20 décembre 1789) à propos de la médecine légale. Elle établit les règles à suivre lors d'une expertise de médecine légale. Le médecin (les chirurgiens) doit s'astreindre à suivre une formule ou méthode constante et immuable dans la rédaction des rapports. La visite du blessé ou décédé doit toujours être faite en présence de deux témoins, et le rapport doit toujours être écrit sur le lieu même de la visite. A la fin du discours, le docteur Chaussier énonce une liste de 12 articles à suivre pour la bonne exécution de l'expertise de médecine légale. Ce petit livret est à la base de tous les préceptes futurs énoncés touchant à la médecine légale. Cette impression provinciale (Dijon) est importante dans l'histoire de la médecine légale et est devenue fort rare (probablement imprimée à petit nombre).

C’est à la demande des Etats de Bourgogne, que François Chaussier publia en 1785 une instruction populaire portant sur ma morsure des animaux enragés : « Méthode de traiter les morsures des animaux enragés, et de la vipère ; suivie d’un précis sur la pustule maligne » (avec Joseph Enaux 1726-1798). En 1789, il publia une étude sur les muscles du corps humain, dans laquelle il proposait une classification plus rationnelle que celle jusqu’alors enseignée : « Exposition sommaire des muscles du corps humain suivant la classification et la nomenclature méthodiques adoptées au cours public d'anatomie de Dijon » ; cet ouvrage connut une réédition en 1797 : cette nomenclature n’a pas été conservée. C’est également, en 1789, qu’il lut à l’Académie de Dijon un mémoire « Sur un point important de la jurisprudence criminelle » (Observations chirurgico-légales sur un point important de la jurisprudence criminelle, lues à la séance publique de l'Académie des sciences de Dijon, le 20 décembre 1789, par M. le professeur Chaussier ) dans laquelle il démontrait le rôle que pouvait jouer le médecin pour éclairer la justice ; cet ouvrage fut remarqué et Chaussier, ouvrit, l’année suivante à Dijon, un cours de Médecine Légale. Chaussier fut l'éditeur principal des articles consacrés à la Pharmacie par l'Encyclopédie méthodique. En 1799, parurent « Les tables synoptiques » qui furent un grand succès : François Broussais les déclara "remarquables par la précision, la netteté et l’étendue des vues" ; elles constituent, en réalité, un résumé de physiologie, de pathologie et de thérapeutiques des divers appareils anatomiques du corps humain. Entre 1824 et 1827, il sortit plusieurs ouvrages de médecine légale: « Manuel médico-légal des poisons, précédé de considérations sur l'empoisonnement », « Recueil de mémoires, consultations, et rapports sur divers objets de médecine légale », « Mémoire médico-légal sur la viabilité de l'enfant naissant, présenté à Mgr le garde des sceaux, ministre de la Justice ». Chaussier constitue, assurément, une des belles figures de la Médecine et selon Réveillé-Parise". Chaussier restera dans les fastes de la Science ; son nom a droit de cité dans l’étroite enceinte où se trouvent inscrits ceux des médecins illustres ; il a enrichi la science et honoré son pays …".



Ensemble très intéressant touchant à plusieurs domaines de la toxicologie et de la médecine légale primitive.

Superbe exemplaire finement relié à l'époque.

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