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jeudi 20 décembre 2018
Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]. La Famille vertueuse (1767). Premier ouvrage de l'auteur.
Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
La Famille vertueuse. Lettres traduites de l'anglais par M. de la Bretone.
A Paris, Chés la Veuve Duchesne, 1767 [de l'imprimerie de Quillau]
4 parties en 4 volumes in-12 (17 x 10 cm) de XXXVI-251, 288, 300 et 299-(13) pages.
Reliure de l'époque plein veau brun, dos lisses ornés. Le quatrième volume est dans une reliure différente. Quelques usures aux reliures néanmoins solides. Galeries de vers et manques de cuir sur les plats de la 4eme partie. Intérieurs très frais. Les 3 premières parties ont les tranches rouges tandis que la 4e partie a les tranches mouchetées bleues.
Edition originale.
Tirage à 2.000 exemplaires (J. Rives Childs / Lacroix)
Premier ouvrage de l'auteur. Celui par lequel tout a commencé.
"J'entrai, dit Restif, chez F.-A. Quillau pour régir son imprimerie, vers le 2 juillet 1764 ... Je remplis mon devoir comme aucun prote de Paris ne l'a rempli ... Je réussis, à force de travail et d'exactitude. Je montai, en trois années d'administration, son imprimerie de quatre à douze presses ... Tous mes moments de loisir, sous la charge accablante de soixante-six ouvriers, furent employés à la composition de mon premier ouvrage, intitulé la Famille vertueuse [...]" (Monsieur Nicolas, éd. Liseux, IX, p. 195-196).
"Je vendis la Famille vertueuse à la dame veuve Duchesne, quinze livres la feuille ; l'ouvrage en fit cinquante et une ; et je me crus très riche ! Jamais si grosse somme ne m'avait appartenu. On imprima, sous ma double direction de prote et d'auteur, chez F.-A. Quillau, dans les six premiers mois de 1767, mais l'ouvrage ne parut qu'à la Saint-Martin ... [...] J'avais achevé le manuscrit de la Famille vertueuse, avec la fin de 1766 ... on commença l'impression le 20 janvier 1767. J'étais ivre de joie de me voir imprimer. Les quatre volumes furent achevés au mois de mai ... je résolus de me consacrer tout entier à la littérature. [...]" (Monseur Nicolas).
"Tous les romans de Restif ont une base et une muse. Il disait dans la Revue des ouvrages de l'auteur (p. CLXX-CLXXI) :". Tous ses romans, dont on va parler, ont un fond vrai (c'est leur principal mérite), qu'il a été obligé d'altérer légèrement ... La Famille vertueuse est le premier de ses ouvrages qui ait vu le jour ... Ce roman, qui n'est pas traduit de l'anglais, comme le titre l'annonce, présente d'abord l'histoire véritable d'un négociant de Lyon, déguisé sous le nom de sir Kirch. Henriette, fille de cet homme, eut réellement de M. Dulisse [Rétif] une fille nommée Léonore, etc. Les historiettes rapportées dans ces quatre parties sont des aventures bourgeoises arrivées à Paris, à l'exception de celle de Laurenza, fille du jésuite Llamas, qui est espagnol, et que l'auteur tenait d'un neveu de ce jésuite. Tout l'ouvrage ne respire que la vertu. L'orthographe, qui est conforme à la prononciation, fit tort à la vente." D'autre part, il ajoute : "Je n'ai jamais pu me soumettre à l'orthographe ordinaire ; je l'ai plus ou moins contrariée toute ma vie." (Mes ouvrages, p. 4-8) Sa muse fut Mlle Rose Bourgeois qui lui donna le courage d'écrire. "En 1766, au moyen de l'énergie que Rose m'avait donnée et de la honte que je ressentais, qu'une ex-blanchisseuse comme la lyonnaise Benoit fit des romans que je n'aurais pas faits, je me mis à composer la Famille vertueuse." (J. Rives Childs, p. 198).
"Cet ouvrage, publié sans nom d'auteur, fut tiré à 2,000 exemplaires et n'a pas été réimprimé, ni contrefait. Il en restait encore des exemplaires, en 1784, lorsque Restif rédigea la Revue des ouvrages de l'Auteur, pour faire suite aux Figures du Paysan perverti. Il expliquait alors la lenteur de la vente de son livre, en disant : « L'orthographe, qui est conforme à la prononciation, fit tort à la vente. » (P. Lacroix, p. 80
Provenance : les 3 premiers volumes proviennent de la bibliothèque de monsieur De Fauconpret de Thulus (ex libris armorié gravé du XVIIIe siècle dans la 3e partie - arraché dans les parties 1 et 2). Supra libris encadré gratté sur le premier plat des 3 premières parties.
Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Bibliographie. p. 197-198 ; P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Restif de la Bretonne, p. 78-81
Bon exemplaire du premier ouvrage de Rétif de la Bretonne. Il ne fut ni contrefait ni réimprimé.
Prix : 1.000 euros