Octave UZANNE - Paul AVRIL, illustrateur
L'OMBRELLE, LE GANT, LE MANCHON par Octave Uzanne, illustrations de Paul Avril.
Paris, A. Quantin, 1883
1 volumes grand in-8 (26,5 x 17,5 cm) de 143-(1) pages pour l’Éventail et de 138-(1) pages pour l'Ombrelle . Illustrations dans le texte imprimées dans différentes teintes, autour du texte (ici toutes mises en couleurs à la main, voir plus bas).
Reliure demi-maroquin avec coins bleu nuit (reliure de l'époque signée Moscovitz). Dos lisse orné mosaïqué d'une ombrelle et d'ornements divers. Exemplaire du tirage à petit nombre du vélin de Hollande. Excellent état de la reliure, intérieur immaculé.
EXEMPLAIRE UNIQUE ENTIÈREMENT AQUARELLÉ A LA MAIN.
Les exemplaires sont normalement imprimés dans différents tons de sépia, bleu, noir, sanguine, etc.
Plusieurs hypothèses peuvent être émises pour cet exemplaire. Soit il peut s'agir de l'exemplaire de Paul Avril lui-même, aquarellé pour lui ou pour un ami. La qualité de la mise en couleurs, l'exactitude des coloris choisis nous fait pencher pour cette hypothèse. Soit il pourrait s'agir d'une commande par un amateur à un aquarelliste connu et reconnu à Paris à l'époque comme le fut, par exemple, Chauvet, spécialiste de ce genre de travaux. La qualité de mise en couleurs est époustouflante (voir photos). On compte 1 page de titre et plus de 70 feuillets aquarellés.
A notre connaissance, même l'auteur de l'ouvrage, Octave Uzanne, ne possédait pas dans sa bibliothèque un tel exemplaire unique ! Lui qui pourtant aimait avoir de ses propres ouvrages des exemplaires "hors ligne" comme il l'écrivait lui-même.
MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE UNIQUE DE L'UN DES DEUX OUVRAGES QUI ONT LANCÉ LA CARRIÈRE DE LITTÉRATEUR DU JEUNE OCTAVE UZANNE.
Belle et intéressante étude documentaire sur ces indispensables ornements de ces dames à travers le temps. Ouvrages, au style empreint d'une certain préciosité et non dénué d'auto-dérision sur la légèreté de ces bluettes, dans lesquels Uzanne, d'ailleurs très déçu voire marqué à vie d'avoir été considéré par trop de monde comme "le Monsieur de ces dames à l'éventail, à l'ombrelle, etc" (dixit Antoine Laporte, bouquiniste et auteur d'un violent pamphlet contre Uzanne publié en 1893), donnera en 1892 une édition bon marché, de format in-12, et sans illustration, dans laquelle il expliquera en préambule souhaiter donner à un public de lecteurs, et non plus à un public d'esthètes bibliophiles, ces textes pour pouvoir les apprécier à leur juste valeur. "cette fois-ci, écrit-il, ce n'est plus aux iconophiles que je m'adresse, mais à ces lettrés qui prétendent lire, apprendre et connaître...".
Au delà du contenu, ce livre est avec L’Éventail paru un an plus tôt (1882), l'un des premiers essais d'impression en couleur autour du texte. Les essais et les tâtonnements furent nombreux avant d'arriver à un résultat satisfaisant. Octave Uzanne s'explique sur ces difficultés dans une lettre datant de décembre 1881 qu'il adresse à un Ami des Livres :
"[...] Comment résumer l’établissement d’un ouvrage qui est si compliqué et dont la fabrication – sans parler du texte – m’a demandé de si longues recherches et m’a fait franchir tant d’obstacles ? Le lecteur ou le curieux n’a pas à s’inquiéter de toute cette cuisine terrible d’un beau livre, et je vais tâcher de répondre succinctement à votre obligeante demande, dans le sens de l’insertion que vous pouvez faire. Les illustrations de ce livre offrent cette originalité qu’elles contournent le texte et l’encadrent ingénieusement. L’auteur et l’illustrateur ne font qu’un, le dessin interprète dans les marges les idées de l’auteur, et ces dessins sont d’une variété et d’une finesse d’exécution dont l’héliogravure seule pouvait rendre en les fac-similant les divers caractères : fusain, gouache, crayon, sépia, camaïeu, croquis au trait, sanguine, esquisses à la plume très poussées, tous les procédés en un mot dont un artiste peut se servir pour réaliser ses conceptions. Toutes ces illustrations gravées sur cuivre et tirées suivant les « manières » en différentes couleurs, ont d’abord été imprimées sur des presses en taille douce et il a fallu repérer ensuite, sur des presses à bras typographiques, le texte noir de l’ouvrage ; travail difficultueux au possible, si l’on songe au retrait du papier mouillé, aux inégalités du pointage, au foulage « à rendre imperceptible » dans la « retiration », à tous ces labeurs d’impression dont le public se rend malaisément compte. Pour arriver à la possibilité réelle de cette mise en œuvre originale, il a fallu que l’auteur fut à la fois inventeur, calculateur, artiste, chromiste, taille-doucier, typographe metteur en page et le reste – car ses idées même devaient se repérer dans les dessins déjà imprimés, alors que pour le lecteur, les dessins ne font que paraphraser le texte. Il faudrait plus de dix pages de détails techniques pour conter l’histoire de ce livre qui ouvre la série des ornements de la femme et qui ne pouvait être exécuté que par celui qui en a conçu la nouvelle manière. [...]". (Octave Uzanne)
UNICA DE TOUTE BEAUTÉ.
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