SAINT-AGUSTIN [AUGUSTIN D'HIPPONE]
Les confessions de S. Augustin. Traduites en français, par Monsieur Arnauld d'Andilly. Seconde édition.
A Paris, chez la Veuve Jean Camusat et Pierre Le Petit, 1649 [de l'imprimerie d'Antoine Vitré]
1 volume petit in-8 (16 x 9 cm - Hauteur des marges : 157 mm) de (2)-1 frontispice gravé par Poilly d'après Philippe Champaigne, (16)-600-(16) pages.
Reliure strictement de l'époque plein parchemin souple, titre à l'encre au dos (époque). Parchemin légèrement fripé, quelques infimes taches, intérieur d'une fraîcheur remarquable. Quelques infimes mouillures marginales à quelques feuillets, sans aucune gravité. Papier très blanc et de qualité.
Edition originale de cette traduction avec fausse mention de seconde édition.
Saint Augustin (13 novembre 354 - 28 août 430) est un philosophe et théologien chrétien de l’Antiquité tardive, évêque d’Hippone, et un écrivain berbère. Il est l’un des principaux pères de l’Église latine et l’un des 33 docteurs de l’Église. Après saint Paul, il est considéré comme le personnage le plus important dans l’établissement et le développement du christianisme occidental.
Les Confessions de Saint-Augustin (rédigées entre 397 et 401) sont trop connues et appréciées pour en faire ici l'explication et l'éloge. Nous dirons simplement que cette édition achevée d'imprimer le 1er avril 1649 est un modèle de beauté de notre langue du Grand Siècle. Dans son Port-Royal, Sainte-Beuve écrit que Robert Arnauld d'Andilly a littérairement rendu de vrais services à la langue. Il rappelle ainsi que La Rochefoucauld, l'auteur des Mémoires, envoyait des copies afin d'obtenir de lui les corrections nécessaires, particulièrement sur la pureté du style (Sainte-Beuve, Port-Royal, Volume 2, pp. 275 et suiv.)
Cependant cette traduction est à classer parmi les belles infidèles du Grand Siècle comme le sont également les traductions de Perrot d'Ablancourt dans ses traductions des auteurs antiques.
« M. Arnaud d'Andilly, ayant donné au public sa traduction des Confessions de saint Augustin en 1649, Messieurs de l'Académie Française la trouvèrent si belle, firent tant d'estime de cet ouvrage qu'ils résolurent d'agréer l'auteur dans leur Académie. Les députés furent offrir une place à M. Arnaud d'Andilly, qui les remercia absolument. Ces messieurs fâchés décidèrent de rendre un statut qui porte que dorénavant on ne recevra personne dans le corps qu'il n'ait postulé d'y être admis. » Notes du Père Léonard sur les Académies. (Archives nationales, M. 763, n° 3.).
A propos du frontispice d'après Philippe de Champaigne ; il s'avère qu'on n'avait répertorié aucune toile de ce peintre répondant à ce sujet avant qu'on ne finisse par trouver une "Conversion de Saint-Augustin" en 1940 (lire à ce sujet Recherches sur les Confessions de saint Augustin de Pierre Courcelle, pp. 495-499.
Reste à signaler que cette "seconde édition" mentionnée au titre n'est en réalité qu'une remise en vente des exemplaires invendus avec un nouveau titre portant pour seul changement cette mention de "seconde édition". Le tirage comparé avec minutie est strictement identique en tous points (fautes typographiques, justification et ornements compris). Lire à ce sujet notre article paru dans le Bibliomane moderne du 10 juin 2022. Cette particularité qui n'avait, semble-t-il, jamais été signalée avant nous, confirme qu'il n'existe qu'une seule et même édition portant la date de 1649.
"Qui eu pu, Seigneur, modérer alors mes peines en me faisant user légitimement des beautés fuyantes et passagères des créatures sensibles et corporelles, et en renfermant dans de justes bornes la liberté vague et indiscrète de jouir de ce qu'il y a de doux et de délicieux à nos sens, afin qu'au moins les flots impétueux de ma jeunesse ne s'étendissent point au delà des bords et du rivage de l'union conjugale, si je ne pouvais encore jouir du calme et de la tranquillité dont jouissent les personnes vertueuses qui n'ont pour but dans l'usage du mariage que la génération des enfants selon que votre loi nous l'a ordonné, Seigneur, vous qui ne dédaignez pas de former nos corps pour conserver la race des hommes, et dont la main favorable peut adoucir la pointe des épines de notre concupiscence lesquelles on n'aurait point connues dans le Paradis terrestre." (p. 49-50).
Provenance : une note manuscrite de l'époque sur la première garde indique que ce volume a été donné par la défunte Mère Louyse de la Passion pour l'usage de Sœur Marguerite de la Ste Passion "comme un gage de son amitié précieuse devant son partement à Lyon. Sœur Marguerite a été la petite novice de Mère Louyse aux carmélites de Bourges (le volumes est ensuite passé aux carmélites de Bourges comme l'indique une autre note manuscrite).
Agréable exemplaire en condition d'époque très séduisante et d'une belle fraîcheur de la libre traduction du Solitaire-Jardinier de Port-Royal, Robert Arnauld d'Andilly.
Prix : 1.100 euros