MARC-AURELE (Marcus Aurelius Antoninus). M. de JOLY, traducteur.
Pensées de l'empereur Marc-Aurele-Antonin ; ou Leçons de vertu que ce prince philosphe se faisait à lui-même. Nouvelle traduction du grec, distribuée en chapitres, suivant les matières, avec des notes et des variantes. Par M. de Joly. Seconde édition à laquelle on ajoutera, dans le même ordre, le texte grec, et la version latine de Gataker corrigée.
A Paris, de l'imprimerie de L. Cellot, 1773
1 volume petit in-12 (14,6 x 8,7 cm) de XLVIII-376 pages.
Reliure de l'époque plein veau marbré, dos lisse orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches marbrées bleues. Très bon état de conservation, reliure fraîche et intérieur frais malgré quelques feuillets jaunis ou avec quelques rousseurs. Légers frottements et marques à la reliure.
Seconde édition.
Cette version a paru pour la première fois chez le même imprimeur trois ans plus tôt en 1770. Elle n'est pas commune. On trouve au début du volume un résumé de la vie de Marc-Aurèle ainsi que l'histoire de ce texte.
Marc-Aurèle était un empereur philosophe paraît-il. En effet, à la lecture de ses pensées, on ne peut guère en douter. Marc Aurèle (en latin : Marcus Aurelius Antoninus) est un empereur, philosophe stoïcien et écrivain romain né le 26 avril 121 à Rome et mort le 17 mars 180 à Sirmione (selon Tertullien) ou à Vindobona. Il est le dernier des souverains connus sous le nom des « cinq bons empereurs » et le dernier empereur de la Pax Romana, une époque de paix et de stabilité relatives pour l'Empire romain. Il est consul romain en 140, 145 et 161. Au début du livre VIII, Marc Aurèle dit « Une considération bien faite pour te détourner de la présomption de la vaine gloire, c’est que tu ne peux pas te flatter d’avoir passé ta vie entière, du moins à partir de ta jeunesse, comme un vrai philosophe. Bien des gens l’ont su ; et toi-même, tu sais aussi bien que personne que tu étais alors très-loin des sentiers de la philosophie. Le règne de Marc Aurèle est marqué par des conflits militaires. En Orient, l'Empire romain combat avec succès un Empire parthe revitalisé et le royaume rebelle d'Arménie. Marc Aurèle défait les Marcomans, Quades et Sarmates Iazyges dans les guerres marcomanes. Cependant, ces peuples et d'autres peuples germaniques continuent à représenter une menace pour l'Empire, et les conflits armés reprennent très vite malgré une trêve signée. En outre, une grave pandémie connue comme la « peste antonine » éclate vers 166 et dévaste la population de l'Empire pendant plusieurs décennies. Le 27 novembre 176, Marc Aurèle décide d'associer au trône impérial son fils Commode, le seul survivant parmi ses fils (après la mort du jeune Annius Verus et celle de quelques neveux), en le nommant Auguste et en lui accordant la puissance tribunitienne et l’imperium. Le 23 décembre 176, Marc Aurèle, qui a battu les populations germaniques et sarmates au nord le long des limes du Danube, obtient par décret du Sénat romain le triomphe avec son fils Commode. Marc Aurèle meurt le 17 mars 180, à l'âge de cinquante-huit ans environ. Si la date ne fait pas débat, il n'en va pas de même pour son lieu de décès, une question qui reste non tranchée entre différentes localités de Pannonie où l'empereur mène campagne contre les sarmates : si plusieurs sources situent sans précision la mort de l'Auguste dans cette région, son contemporain, l'apologiste chrétien Tertullien, situe son décès plus précisément apud Sirmium, ce qui peut se traduire « à » ou « près de » Sirmium (Sremska Mitrovica, dans l'actuelle Serbie), une ville qui accueillait un palais impérial et qui servait de quartier général hivernal à ses troupes. On ignore les causes précises du mal qui emporte Marc Aurèle en à peine une semaine, dont la rapidité marque ses contemporains : tant la maladie que l'empoisonnement ont été évoqués. Ainsi, bien que Dion Cassius affirme que la mort est survenue « non pas à cause de la maladie dont il souffrait encore, mais à cause des médecins qui, comme je l'ai clairement entendu, ont voulu favoriser l'ascension de Commode » ou que l'on évoque parfois la peste qui sévit dans l'empire depuis des années, les hypothèses sur sa mort demeurent des conjectures. Marc Aurèle est remplacé par son fils Commode, qui a déjà été nommé César en 166, puis Auguste (co-empereur) en 177. Cette décision, qui met fin à la série des « empereurs adoptifs », est fortement critiquée par les historiens ultérieurs, car non seulement Commode est un étranger à la politique et au milieu militaire, il est aussi décrit, déjà à un jeune âge, comme extrêmement égoïste et avec de graves problèmes psychologiques, excessivement passionné par les jeux de gladiateurs (auxquels il participe lui-même). Lors de campagnes militaires entre 170 et 180, Marc Aurèle écrit ses pensées en grec comme source d'inspiration et d'amélioration personnelle. Le titre original de cette œuvre, si elle en avait un, est inconnu. Le titre Pensées pour moi-même, parfois simplement Pensées, est adopté plus tard. Les Pensées sont considérées comme un chef-d'œuvre de littérature et de philosophie, et contiennent les principales maximes du stoïcisme. Elles font partie des principaux ouvrages de ce mouvement philosophique, avec le Manuel et les Entretiens d'Épictète ainsi que l'œuvre de Sénèque. Les premières mentions du livre, ainsi que son premier nom connu les écrits de Marc Aurèle à lui-même, proviennent d'Aréthas de Césarée au Xe siècle et de la Souda byzantine. Il est publié pour la première fois en 1558 à Zurich par Guilielmus Xylander à partir d'un manuscrit perdu peu après. La plus ancienne copie manuscrite complète qui subsiste se trouve à la bibliothèque du Vatican et date du XIVe siècle.
Bel exemplaire.
VENDU