mardi 9 mai 2017

Dumas Fils. La Dame aux Camélias (1886) illustrée par Albert Lynch. Superbe exemplaire de Grand Luxe du tirage à 100 sur papier du Japona avec suite. Grande aquarelle originale. Reliure mosaïquée "aux camélias" signée Charles Meunier.


DUMAS, Alexandre (fils).

LA DAME AUX CAMÉLIAS par Alexandre Dumas fils de l'Académie Française. Préface de Jules Janin et nouvelle préface inédite de l'auteur. Illustrations de A. Lynch.

Paris, Maison Quantin, s.d. (1886)

1 volume grand in-4 (32,5 x 25,5 cm) de IV-XIV-247 pages. Frontispice et 10 eaux-fortes par Albert Lynch gravées par Frédéric Massé, 31 vignettes d'en-tête tirées en héliogravures en divers tons d'après les aquarelles d'Albert Lynch. Portrait de Marie Duplessis en médaillon d'après le portrait conservé à Saint-Evroult de Montfort. Couverture illustrée imprimée en couleurs par Albert Lynch et gravée par Gaujean.



Reliure de l'époque plein maroquin bleu, dos à nerfs, auteur et titre doré, premier plat orné d'un bouquet de camélias rouges et blancs en mosaïque, encadrement intérieur souligné d'un jeu de double-filets dorés contenant une frise de feuillages dorés, doublures et gardes de papier peigne, tête dorée, non rogné, relié sur brochure. Les hors-texte ainsi que les héliogravures in-texte sont ici en deux états, ainsi que le frontispice et la couverture (reliure signée Ch. Meunier, vers 1890). Superbe exemplaire dans une reliure parfaitement maîtrisée de Charles Meunier, ici à ses débuts encore timides de l'art de la mosaïque). Le dos a légèrement viré au bleu/vert. Reliure très fraîche à l'état proche du neuf, intérieur parfait, immaculé.



NOUVELLE ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE.

TIRAGE DE GRAND LUXE SUR PAPIER DU JAPON DU TIRAGE A 100 EXEMPLAIRES AVEC DEUX ÉTATS DES ILLUSTRATIONS.

MAROQUIN MOSAÏQUÉ DE CHARLES MEUNIER.

Le tirage de grand luxe comprend 130 exemplaires, tous sur Japon. Les 30 premiers exemplaires comportent un troisième état sur Japon.



EXEMPLAIRE ENRICHI D'UNE GRANDE AQUARELLE ORIGINALE SUR LE FAUX-TITRE. Signée E. Laire et datée 1889. Cette superbe aquarelle originale qui occupe tout l'espace de la page de faux-titre représente Marie Duplessis alanguie sur son sofa dans une jolie robe richement ornée. Nous n'avons trouvé aucune information au sujet de E. Laire, qui a, c'est indéniable, un talent certain.



Cette ouvrage porte en mention de titre : Collection Calmann-Lévy. L'imprimeur-éditeur Albert Quantin qui publie cet ouvrage à grands frais donne ici une de ces plus délicieuses productions.



Ce volume est sorti des presses d'Albert Quantin sans aucune date imprimée au colophon (vraisemblablement novembre ou décembre 1886). Nous savons qu'Octave Uzanne, qui n'est nulle part cité ici, a pris la Direction artistique de la collection des Chefs d'oeuvre du roman contemporain publiés entre 1885 et 1889 par le même imprimeur-éditeur. Il y a donc fort à parier que cette Dame aux Camélias pour laquelle on retrouve étrangement trois proches artistes-collaborateurs d'Octave Uzanne : Gaujean, Massé et Lynch. Sans doute Octave Uzanne a-t-il dirigé l'illustration de cette édition de grand luxe. Nous trouvons dans Le Livre d'Octave Uzanne ce commentaire élogieux : "On ne peut rien imaginer de plus frais, de plus jeune et de plus coquet que la ravissante édition de la Dame aux Camélias de la Maison Quantin (1 vol. in-8°; prix 5o fr.). En voyant le livre, nous nous sommes rappelé l'Éventail et l'Ombrelle, les curieuses fantaisies de haut goût, éditées, il y a quelques années, par la même librairie, et dont le succès a été si vif. Et, en effet, le système d'illustrations employé dans ces gracieuses publications a été appliqué ici avec un rare bonheur et nous semble merveilleusement approprié au sujet. Chacun des trente chapitres est orné d'une gravure d'en-tête, imprimée en taille-douce ce qui a permis un mariage heureux avec le texte, une originalité de forme, une finesse et une variété de tons vraiment exquises. En plus de ces trente héliogravures, dix planches hors texte forment autant de tableaux séparés, reproduisant a part les principales scènes de l'ouvrage, gravées par l'habile aquafortiste Massé et le maître artiste Champollion. Ainsi, d'une part, la douceur et la légèreté des croquis d'artiste ; d'autre part, la vigueur et la fermeté des grandes compositions. Nous ne saurions mieux présenter à nos lecteurs cette œuvre charmante que ne le font les éditeurs eux-mêmes dans un Bulletin qu'ils publient tous les mois sur leurs éditions. Ils nous racontent là, par le menu et avec une grande sincérité, l'histoire de leurs livres, les soins qu'ils apportent à leur fabrication, les procédés nouveaux qu'ils cherchent à utiliser ou à perfectionner. « Marie Duplessis, disent-ils, la Dame aux Camélias, la Traviata, même nom aujourd'hui symbolique, pour ne parler que de la forme extérieure, de la fantaisie changeante, de l'élégance dans ses aspects les plus subtils, de la grâce toujours. Quel sujet plus difficile à traduire ! Encore cette femme était-elle multiple bonne et coquette, nerveuse et malade. Resplendissante aujourd'hui d'une vigoureuse beauté, secouée le lendemain et toute changée dans son allure, dans ses traits mêmes par un dérangement nerveux. C'étaient plusieurs femmes en une seule, jamais la même. « A moins d'être une nouvelle Dame aux Camélias, quel modèle aurait pu donner satisfaction à l'artiste « On sait en effet, aujourd'hui, que des illustrations de cette importance ne se font pas de chic, qu'aucun artiste ne serait assez audacieux pour tout demander à son imagination, que le modèle enfin, le modèle vivant, est indispensable. M. Lynch, avec un sentiment très fin de la vérité artistique, qui n'est toujours qu'une réalité relative, a pris le seul bon parti il n'a pas hésité à demander ses inspirations à plusieurs modèles, ayant sans doute entre eux un air de famille, mais présentant chacun une appropriation spéciale aux scènes qu'il devait reproduire. « il ne s'agit pas ici d'une galerie de portraits d'histoire. Le but de l'illustrateur est d'évoquer, au moment même de la lecture de tel ou tel passage, la sensation et la présence des personnages dans cet instant même. Chaque tableau doit donc produire son impression isolée, exacte et réelle pour le cas traité, sans qu'il soit utile de comparer entre elles les illustrations. M. Lynch, qui avait déjà illustré complètement la Française du siècle, cet autre succès d'Octave Uzanne, a fait preuve dans la Dame aux Camélias d'un bien grand talent. Ses compositions sont empreintes d'une grâce infinie. Le frontispice seul, gravé en deux couleurs par Gaujean, est une œuvre d'art remarquable : cette femme si complètement belle, dans l'opulence de la première santé, au corps déjà mûri par la passion, et surtout ces traits fatigués sous leur charme, où l'œil attentif discerne déjà les prémices du mal, cet ensemble de force et de faiblesse, c'est la Dame aux Camélias tout entière. M. Alexandre Dumas, dans une spirituelle préface écrite pour cette réédition de son chef-d'œuvre, présente lui-même au public la Dame aux Camélias « parée, dit-il, des plus beaux atours qu'elle aura jamais eus ». (Octave Uzanne, Le Livre, Les Livres d'Etrennes pour 1887, livraison de décembre 1886).



On dira simplement de la Dame aux Camélias de Dumas fils, trop connue pour en ajouter plus, que la première édition date de 1848, et que cette histoire fut inspirée par les amours de l'auteur pour une courtisane, Marie Duplessis (en réalité Alphonsine Plessis), Marguerite Gautier dans le roman, morte de la tuberculose à l'âge de 23 ans. Dumas disait « n’ayant pas encore l’âge où l’on invente, je me contente de raconter » ; il y narre sa relation, sous le nom d’« Armand Duval » avec Marie Duplessis dépeinte sous les traits de « Marguerite Gautier ». De ce roman, il fait ensuite une pièce qui sera jouée en 1852. Dumas fils fut très marqué par cette relation au point d'en réécrire un nouvelle préface pour cette édition de 1886, sans aucun doute possible la plus belle des éditions de ce roman devenu l'un des plus célèbres de la littérature française.



SUPERBE EXEMPLAIRE SUR JAPON, AVEC SUITE ET GRANDE ET TRÈS BELLE AQUARELLE ORIGINALE, PARFAITEMENT HABILLÉ D'UN JOLI MAROQUIN MOSAÏQUÉ SIGNÉ CHARLES MEUNIER.

Prix : 4.000 euros

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