vendredi 10 juin 2016

Bibliophilie : William Morris et l'Art du Livre par Octave Uzanne, article autographe pour la Revue Biblio-Iconographique de 1897. Beau manuscrit sur l'art du livre rénové en Angleterre par un maître du genre.


UZANNE, Octave [MORRIS, William]

WILLIAM MORRIS ET L'ART DU LIVRE.

S.d. [1896-1897]

Manuscrit autographe signé de 3 feuillets 27,5 x 21,5 cm repliés et reliés contre-collés dans un cartonnage bradel plein papier de l'époque 28,5 x 22,5 cm. Environ 112 lignes longues, écriture dense. Quelques corrections. Très bon état de l'ensemble. Article complet. Une carte-photo d'Octave Uzanne a été contrecollée sur une garde (Octave Uzanne littérateur, photo Gerschel, vers 1900).



Cet article a été publié, avec quelques variantes dans la Revue Biblio-Iconogaphique pour l'année 1897 (I, 295), sous le titre : William Morris et l'art du Livre en Angleterre.

William Morris, né le 24 mars 1834 à Walthamstow, Essex (aujourd'hui dans le borough londonien de Waltham Forest) et mort le 3 octobre 1896 à Hammersmith, Londres, est un fabricant designer textile, imprimeur, écrivain, poète, conférencier, peintre, dessinateur et architecte britannique, célèbre à la fois pour ses œuvres littéraires, son engagement politique, son travail d'édition et ses créations dans les arts décoratifs, en tant que membre de la Confrérie préraphaélite, qui furent une des sources qui initièrent le mouvement Arts & Crafts qui eut dans ce domaine une des influences les plus importantes en Grande-Bretagne au XXe siècle. Tout le long de sa vie, William Morris écrivit et publia de la poésie, des romans et traduisit d'anciens textes du Moyen Âge et de l'Antiquité. Son travail littéraire le plus connu en français est l'utopie News from Nowhere (Nouvelles de nulle part) écrit en 1890. En contribuant à la fondation de la Socialist League en 1884, il joua un rôle clé dans l'émergence du courant socialiste britannique, bien qu'il ait renié ce mouvement à la fin de la même décennie. Il consacra la fin de sa vie aux travaux de l'imprimerie et maison d’édition Kelmscott Press qu'il avait fondée en 1891. L'édition Kelmscott de 1896 des œuvres de Geoffrey Chaucer est aujourd'hui considérée comme un chef-d'œuvre de conception éditoriale. En devenant éditeur et imprimeur, William Morris applique sa même exigence dans la réalisation des 66 livres imprimés par sa Kelmscott Press, et la création de nouveaux caractères d’imprimerie. Recherchant un caractère lisible et élégant, et qui lui permette de se distinguer de la production éditoriale de l'époque, il devient, à près de soixante ans, créateur de caractères. Mais il fréquente depuis sa jeunesse les bibliothèques et les manuscrits médiévaux, il a pratiqué la calligraphie, recopiant incessamment textes et enluminures, et les recueils de sa main qui ont été conservés étonnent toujours. Il étudie les créations du typographe Nicolas Jenson, dessine lui-même des caractères et s'inspirant finalement d'un proche de Jenson, Jacques Le Rouge, pour créer le Golden Type (1891), primitivement destiné à une édition de la Légende dorée. Puis, désireux de se rapprocher de modèles plus anciens, et mû par son goût pour le médiéval, il crée une gothique arrondie, le Troy Type. Ce caractère se révélant trop massif pour son projet d'éditer les œuvres de Chaucer, il en dessine une version réduite, le Chaucer Type. Il cherche encore à travailler une nouvelle police, là encore d'après les prototypographes venus d'Allemagne en Italie, mais il n'arrive pas à l'achever. Ses travaux, repris par l'Ashendene Press, donneront le caractère Subiaco (1902). Ce n'est qu'après de nombreuses années que Morris apparaît clairement comme l'initiateur des mouvements Arts and Crafts – arts décoratifs et artisanat d'art – en Grande-Bretagne et outre-Manche. Aux États-Unis, en 1883, Morris expose des tapisseries à la Foreign Fair de Boston. La Morris & Company travaillait déjà depuis une dizaine d’années à Boston dans la fourniture de papiers peints, lesquels furent développés par l'Anglais Charles Voysey avant qu'il ne devienne un architecte de renom. En France et en Belgique, Morris inspire notamment la mouvance Art nouveau. On peut souligner au passage l'anti-sexisme de celui qui promouvait le travail des artisans hommes ou femmes avec un même enthousiasme. (Source : Wikipédia).

"Ruskin et William Morris avec tout leur puissant génie n'ont pu échapper à la hantise du gothique, mais nous devons, nous français, tout en admirant l'effort superbe et le bel élan de ces remarquables professeurs d'art, faire notre évolution de Craftsmen dans le sens des traditions de notre race et de notre génie infiniment plus roman et Renaissant que celui d'outre manche." (Octave Uzanne, fin de l'article William Morris)

Provenance : Ex libris de l'époque (vers 1897) non identifié. Ancienne collection Bertrand Hugonnard-Roche, avec monogramme daté à la plume.



BEAU DOCUMENT AUTOGRAPHE D'UN GRAND BIBLIOPHILE SUR L'UN DES GRANDS INVENTEURS RÉNOVATEURS DU LIVRE D'ART A LA FIN DU XIXe SIÈCLE.

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