Octave UZANNE - Paul AVRIL, illustrateur
L’ÉVENTAIL par Octave Uzanne, illustrations de Paul Avril.
Paris, A. Quantin, 1882
L'OMBRELLE, LE GANT, LE MANCHON par Octave Uzanne, illustrations de Paul Avril.
Paris, A. Quantin, 1883
2 volumes grand in-8 (26,5 x 17,5 cm) de 143-(1) pages pour l’Éventail et de 138-(1) pages pour l'Ombrelle . Illustrations dans le texte imprimées dans différentes teintes, autour du texte.
Reliure demi-maroquin avec coins (reliure de l'époque signée Victor Champs). L’Éventail est relié couleur corail tandis que l'Ombrelle est relié couleur citron. Relié sur brochure, non rogné, avec couvertures illustrées conservées. Quelques infimes frottements. Quelques rousseurs à quelques feuillets seulement. Bel exemplaire, très frais. Exemplaires du tirage à petit nombre du vélin de Hollande.
BEL EXEMPLAIRE COMPLET DES DEUX VOLUMES PARUS A UN AN D'INTERVALLE.
CES DEUX VOLUMES ONT LANCÉ LA CARRIÈRE DE LITTÉRATEUR DU JEUNE OCTAVE UZANNE.
CES DEUX VOLUMES ONT LANCÉ LA CARRIÈRE DE LITTÉRATEUR DU JEUNE OCTAVE UZANNE.
Belles et intéressantes études documentaires sur ces indispensables ornements de ces dames à travers le temps. Ouvrages, au style empreint d'une certain préciosité et non dénué d'auto-dérision sur la légèreté de ces bluettes, dans lesquels Uzanne, d'ailleurs très déçu voire marqué à vie d'avoir été considéré par trop de monde comme "le Monsieur de ces dames à l'éventail, à l'ombrelle, etc" (dixit Antoine Laporte, bouquiniste et auteur d'un violent pamphlet contre Uzanne publié en 1893), donnera en 1892 une édition bon marché, de format in-12, et sans illustration, dans laquelle il expliquera en préambule souhaiter donner à un public de lecteurs, et non plus à un public d'esthètes bibliophiles, ces textes pour pouvoir les apprécier à leur juste valeur. "cette fois-ci, ce n'est plus aux iconophiles que je m'adresse, mais à ces lettrés qui prétendent lire, apprendre et connaître..."
Au delà du contenu, ces deux livres sont parmi les premiers essais d'impression en couleur autour du texte, les essais et les tâtonnements furent nombreux avant d'arriver à un résultat satisfaisant.
Octave Uzanne s'explique sur ces difficultés dans une lettre datant de décembre 1881 qu'il adresse à un Ami des Livres :
"[...] Comment résumer l’établissement d’un ouvrage qui est si compliqué et dont la fabrication – sans parler du texte – m’a demandé de si longues recherches et m’a fait franchir tant d’obstacles ? Le lecteur ou le curieux n’a pas à s’inquiéter de toute cette cuisine terrible d’un beau livre, et je vais tâcher de répondre succinctement à votre obligeante demande, dans le sens de l’insertion que vous pouvez faire. Les illustrations de ce livre offrent cette originalité qu’elles contournent le texte et l’encadrent ingénieusement. L’auteur et l’illustrateur ne font qu’un, le dessin interprète dans les marges les idées de l’auteur, et ces dessins sont d’une variété et d’une finesse d’exécution dont l’héliogravure seule pouvait rendre en les fac-similant les divers caractères : fusain, gouache, crayon, sépia, camaïeu, croquis au trait, sanguine, esquisses à la plume très poussées, tous les procédés en un mot dont un artiste peut se servir pour réaliser ses conceptions. Toutes ces illustrations gravées sur cuivre et tirées suivant les « manières » en différentes couleurs, ont d’abord été imprimées sur des presses en taille douce et il a fallu repérer ensuite, sur des presses à bras typographiques, le texte noir de l’ouvrage ; travail difficultueux au possible, si l’on songe au retrait du papier mouillé, aux inégalités du pointage, au foulage « à rendre imperceptible » dans la « retiration », à tous ces labeurs d’impression dont le public se rend malaisément compte. Pour arriver à la possibilité réelle de cette mise en œuvre originale, il a fallu que l’auteur fut à la fois inventeur, calculateur, artiste, chromiste, taille-doucier, typographe metteur en page et le reste – car ses idées même devaient se repérer dans les dessins déjà imprimés, alors que pour le lecteur, les dessins ne font que paraphraser le texte. Il faudrait plus de dix pages de détails techniques pour conter l’histoire de ce livre qui ouvre la série des ornements de la femme et qui ne pouvait être exécuté que par celui qui en a conçu la nouvelle manière. [...]".
"[...] Comment résumer l’établissement d’un ouvrage qui est si compliqué et dont la fabrication – sans parler du texte – m’a demandé de si longues recherches et m’a fait franchir tant d’obstacles ? Le lecteur ou le curieux n’a pas à s’inquiéter de toute cette cuisine terrible d’un beau livre, et je vais tâcher de répondre succinctement à votre obligeante demande, dans le sens de l’insertion que vous pouvez faire. Les illustrations de ce livre offrent cette originalité qu’elles contournent le texte et l’encadrent ingénieusement. L’auteur et l’illustrateur ne font qu’un, le dessin interprète dans les marges les idées de l’auteur, et ces dessins sont d’une variété et d’une finesse d’exécution dont l’héliogravure seule pouvait rendre en les fac-similant les divers caractères : fusain, gouache, crayon, sépia, camaïeu, croquis au trait, sanguine, esquisses à la plume très poussées, tous les procédés en un mot dont un artiste peut se servir pour réaliser ses conceptions. Toutes ces illustrations gravées sur cuivre et tirées suivant les « manières » en différentes couleurs, ont d’abord été imprimées sur des presses en taille douce et il a fallu repérer ensuite, sur des presses à bras typographiques, le texte noir de l’ouvrage ; travail difficultueux au possible, si l’on songe au retrait du papier mouillé, aux inégalités du pointage, au foulage « à rendre imperceptible » dans la « retiration », à tous ces labeurs d’impression dont le public se rend malaisément compte. Pour arriver à la possibilité réelle de cette mise en œuvre originale, il a fallu que l’auteur fut à la fois inventeur, calculateur, artiste, chromiste, taille-doucier, typographe metteur en page et le reste – car ses idées même devaient se repérer dans les dessins déjà imprimés, alors que pour le lecteur, les dessins ne font que paraphraser le texte. Il faudrait plus de dix pages de détails techniques pour conter l’histoire de ce livre qui ouvre la série des ornements de la femme et qui ne pouvait être exécuté que par celui qui en a conçu la nouvelle manière. [...]".
BEL EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ A L'ÉPOQUE PAR VICTOR CHAMPS.
VENDU