Jean NOIR (pseudonyme de Jean CASSOU)
33 SONNETS COMPOSÉS AU SECRET.
Paris, MCMXLIV [20 novembre 1944]
1 volume in-12 (17 x 11,5 cm), broché, 79-(3) pages, couverture à rabats de couleur crème imprimée en noir. Très bon état, dos légèrement teinté. Ex libris manuscrit à l'encre sur le feuillet blanc précédent le faux-titre "Pierre Dejean, noël 1944".
PREMIÈRE ÉDITION PUBLIQUE.
1 DES 35 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER MADAGASCAR DES PAPETERIES DE NAVARRE.
Ce volume est en tous points conforme à celui publié par les éditions de Minuit sous l'oppression (le premier tirage a été achevé d'imprimer sous l'oppression à Paris le 15 mai 1944).
Jean Noir était, en clandestinité, le pseudonyme de Jean Cassou. Jean Cassou, né le 9 juillet 1897 à Deusto et mort le 16 janvier 1986 (à 88 ans) à Paris, est un écrivain, résistant, critique d'art, traducteur, et poète français. Il est également le directeur-fondateur du Musée national d'art moderne de Paris et le premier président de l'Institut d'études occitanes. Révoqué de son poste de conservateur du Musée d'art moderne par le régime de Vichy, il entre dans la Résistance dès septembre 1940, rédigeant ses premiers tracts. Il protège Wilhelm Uhde. Retrouvant certains de ses amis qui partagent ses options, Claude Aveline, Agnès Humbert, il rencontre le groupe clandestin du Musée de l'homme, Boris Vildé, Anatole Lewitsky et Paul Rivet. Avec Aveline, Agnès Humbert, Simone Martin-Chauffier, Marcel Abraham et Pierre Brossolette, il assure la rédaction du journal du groupe Résistance (six numéros de décembre 1940 à mars 1941). Tandis que de nombreux membres du groupe du musée de l'Homme sont arrêtés, il échappe à la Gestapo et se réfugie à Toulouse. Agent du « réseau Bertaux » à partir d'août 1941. Il est arrêté en décembre 19413 pour ses activités au musée de l'Homme et emprisonné à la prison militaire de Furgol à Toulouse où il compose de tête, sans la possibilité de les écrire, ses Trente-trois sonnets composés au secret, publiés clandestinement au printemps 1944 sous le pseudonyme de Jean Noir. Grâce au Front national des musiciens, Henri Dutilleux en prend connaissance, et met l'un des poèmes, La Geôle, en musique. Darius Milhaud compose aussi pour voix mixtes, sur 6 de ses sonnets, dont La Barque funéraire.
Libéré après un an de prison, il est envoyé par la ST au camp d'internement de Saint-Sulpice (Tarn). Sur injonction de la Résistance au directeur de la ST, il est libéré en juin 1943 et reprend ses activités de résistant comme inspecteur de la zone Sud. Il est également rédacteur des Cahiers de la Libération et Président du Comité régional de Libération de Toulouse. Le Gouvernement provisoire de la République française le nomme en juin 1944 commissaire de la République de la région de Toulouse ; il y côtoie Serge Ravanel, chef régional des FFI. En août, au moment de la libération de la ville, sa voiture rencontre une colonne allemande : deux de ses compagnons sont tués et il est laissé pour mort. Transporté à l'hôpital dans le coma il est remplacé mais maintenu dans son titre, dont il démissionne après un an de convalescence. En 1945 Jean Cassou retrouve sa fonction de conservateur en chef des Musées nationaux et est nommé conservateur en chef du Musée national d'art moderne, poste qu'il occupe jusqu'en 1965. Il enseigne également à l’École du Louvre de 1961 à 1963.
L'introduction de 40 pages qui est signée François la Colère est en réalité l'oeuvre de Louis Aragon.
BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.