VOLTAIRE
LA PUCELLE D’ORLÉANS poème divisé en quinze livres par Monsieur de V. * * * (VOLTAIRE)
Louvain, 1755 [Grasset et Maubert, Francfort ? Genève ?]
1 volume in-12 (156 x 100 mm), 161 pages. Les dernières lignes sont trois lignes de points suivi des mots "caetera desunt".
Reliure janséniste plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs, auteur, titre et millésime doré, tranches dorées, jeu de roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, doublure et gardes de papier peigne (reliure signée GODILLOT, exécutée vers 1880/1890). Exemplaire finement relié, à l'état proche du neuf. Sans le feuillet de faux-titre.
PREMIÈRE ÉDITION CLANDESTINE DÉSAVOUÉE PAR VOLTAIRE.
Elle fut publiée sans son accord à Franckfort, correspondant bien à la première édition clandestine de la Pucelle désavouée par Voltaire
et publiée sans son accord à Francfort.
Voltaire commence à rédiger La Pucelle en 1730 et en écrit les quatre premiers chants, pour les compléter jusqu'en 1762, année où il fait paraître la seule version officielle, en vingt-et-un chants. Entre-temps, de nombreuses versions clandestines ou non reconnues avaient vu le jour, à Genève, Paris, Amsterdam, Louvain, Londres, Glasgow, Kehl et même « Tabesterahn », « Conculix » ou « Corculia ».
L'œuvre fit longtemps partie de l'Enfer de la Bibliothèque nationale de France.
Grasset, libraire de Lausanne, était venu, le 26 juillet 1755, offrir à Voltaire de racheter cinquante louis un manuscrit dont l'impression était commencée, et dont il montra une feuille manuscrite (lettre à d'Argental du 29 juillet). Mis en prison, Grasset avoua qu'il tenait cette feuille de Maubert ; capucin défroqué, interrogé à son tour, répondit qu'il l'avait reçue de Lausanne. Les magistrats de Genève conseillèrent à Grasset "de vider la ville", et déclarèrent à Maubert qu'on s'en prendrait à lui si la Pucelle était imprimée. Maubert et Grasset, sortis de Genève, n'avaient qu'à se moquer des magistrats. A la fin d'octobre, Voltaire apprit que la Pucelle était imprimée (lettre à d'Argental du 29 octobre et lettre à Thieriot du 8 novembre 1755). L'édition que je crois la première est intitulée La Pucelle d'Orléans, poème divisé en quinze livres, par M. de V***, Louvain, 1755, in-12, 161 pages. (cf. Oeuvre de Voltaire, notice sur La Pucelle, édition de Paris, Lefèvre, 1832, tome XI, pp. VII-VIII).
SUPERBE EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI.
VENDU