vendredi 17 octobre 2014

La Pucelle de Voltaire (Louvain, 1755). Première édition désavouée par Voltaire. Reliure maroquin signée Godillot. Superbe exemplaire.



VOLTAIRE

LA PUCELLE D’ORLÉANS poème divisé en quinze livres par Monsieur de V. * * * (VOLTAIRE)

Louvain, 1755 [Grasset et Maubert, Francfort ? Genève ?]

1 volume in-12 (156 x 100 mm), 161 pages. Les dernières lignes sont trois lignes de points suivi des mots "caetera desunt".

Reliure janséniste plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs, auteur, titre et millésime doré, tranches dorées, jeu de roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, doublure et gardes de papier peigne (reliure signée GODILLOT, exécutée vers 1880/1890). Exemplaire finement relié, à l'état proche du neuf. Sans le feuillet de faux-titre.


PREMIÈRE ÉDITION CLANDESTINE DÉSAVOUÉE PAR VOLTAIRE.

Elle fut publiée sans son accord à Franckfort, correspondant bien à la première édition clandestine de la Pucelle désavouée par Voltaire et publiée sans son accord à Francfort.

Voltaire commence à rédiger La Pucelle en 1730 et en écrit les quatre premiers chants, pour les compléter jusqu'en 1762, année où il fait paraître la seule version officielle, en vingt-et-un chants. Entre-temps, de nombreuses versions clandestines ou non reconnues avaient vu le jour, à Genève, Paris, Amsterdam, Louvain, Londres, Glasgow, Kehl et même « Tabesterahn », « Conculix » ou « Corculia ». L'œuvre fit longtemps partie de l'Enfer de la Bibliothèque nationale de France.

Grasset, libraire de Lausanne, était venu, le 26 juillet 1755, offrir à Voltaire de racheter cinquante louis un manuscrit dont l'impression était commencée, et dont il montra une feuille manuscrite (lettre à d'Argental du 29 juillet). Mis en prison, Grasset avoua qu'il tenait cette feuille de Maubert ; capucin défroqué, interrogé à son tour, répondit qu'il l'avait reçue de Lausanne. Les magistrats de Genève conseillèrent à Grasset "de vider la ville", et déclarèrent à Maubert qu'on s'en prendrait à lui si la Pucelle était imprimée. Maubert et Grasset, sortis de Genève, n'avaient qu'à se moquer des magistrats. A la fin d'octobre, Voltaire apprit que la Pucelle était imprimée (lettre à d'Argental du 29 octobre et lettre à Thieriot du 8 novembre 1755). L'édition que je crois la première est intitulée La Pucelle d'Orléans, poème divisé en quinze livres, par M. de V***, Louvain, 1755, in-12, 161 pages. (cf. Oeuvre de Voltaire, notice sur La Pucelle, édition de Paris, Lefèvre, 1832, tome XI, pp. VII-VIII).

SUPERBE EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI.

VENDU