lundi 28 octobre 2024

BALZAC (Honoré de) | Oeuvres complètes de H. de Balzac. La Comédie Humaine. Paris, Alexandre Houssiaux, éditeur, 1855 [Imprimerie de Pillet fils aîné, Paris]. 18 volumes in-8. Reliure demi-maroquin rouge à grain long à larges coins (XXe s.). Exemplaire très frais, pratiquement sans rousseurs et imprimé sur beau papier satiné. Superbe exemplaire finement relié dans la première moitié du XXe siècle à l'imitation des reliures de l'époque balzacienne.


BALZAC (Honoré de)

Oeuvres complètes de H. de Balzac. La Comédie Humaine.

Paris, Alexandre Houssiaux, éditeur, 1855 [Imprimerie de Pillet fils aîné, Paris]

18 volumes in-8 (21,2 x 14 cm) de 500 à 650 pages par volume. Le feuillet de table du tome XVIII manque. Les tomes XIX et XX manquent.

Reliure demi-maroquin rouge à grain long à larges coins, dos à faux-nerfs richements ornés de filets, palettes et fleurons dorés (reliure de la première moitié du XXe siècle). Excellent état de l'ensemble, reliures très fraîches. Intérieur frais, pratiquement sans rousseurs, imprimé sur papier vélin fin satiné. Quelques pâles auréoles de mouillures anciennes sans gravité et très peu visibles. Quelques notes anciennes à l'encre et quelques soulignés et traces de gommage dans quelques volumes.







Tous les volumes sont à la date de 1855.

Les tomes XIX et XX manquent. Ils contiennent le Théâtre de Balzac et Les Contes drolatiques (ces deux volumes peuvent être assez facilement trouvés à l'état broché). Les tomes XIX et XX ne rentrent pas dans le cadre de la Comédie humaine à proprement parler.

Notre exemplaire contient 128 gravures sur bois hors-texte tirées sur papier vélin teinté et un portrait de l'auteur en frontispice gravé sur acier par Bertall. Le nombre des gravures varie selon les exemplaires. Par les meilleurs artistes de l'époque dont Bertall, Daumier, Gavarni, Johannot, etc.


Le 2 octobre 1841, Balzac signe un contrat pour la publication de ses œuvres complètes sous le titre de La Comédie humaine avec un groupe d'éditeurs — la maison Hetzel et Paulin, la librairie Dubochet et l'éditeur Charles Furne. L'édition originale de La Comédie humaine est désignée comme l'édition Furne. Elle compte 17 volumes illustrés publiés entre 1842 et 1848. Balzac est encore vivant, il suit de près l'édition de chaque volume et apporte ses corrections. Dès 1846, Houssiaux, qui était commis chez Furne, acquiert les droits de publications de La Comédie humaine et lance de nouvelles souscriptions. Il publiera trois volumes supplémentaires après la mort de l'auteur, entre 1853 et 1855 : « La Comédie humaine. Œuvres complètes de H. de Balzac, avec une notice de George Sand, 20 vol. in-8° ornés de gravures et un portrait de l'auteur. Elle comprend les ouvrages manquant à l'édition précédente. » (Bnf, Essentiels).

Balzac décède le 19 août 1850 mais il avait eu le temps de corriger les 17 volumes qui parurent avec leur correction en 1855.


Cet ensemble regroupe parmi les romans les plus célèbres de la littérature française du XIXe siècle : Eugénie Grandet, Le Père Goriot, Illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes, La Femme de trente ans, La Cousine Bette, Les Chouans, La Peau de chagrin, Le Colonel Chabert, Le Lys dans la vallée, César Birotteau, etc.








Honoré de Balzac avait cette capacité de dépeindre avec minutie et profondeur la société de son époque. Sa vaste fresque, la "Comédie humaine", explore les dynamiques sociales, économiques et morales du XIXe siècle, créant un tableau complexe et réaliste des passions humaines. Il observe avec réalisme la société de son temps avec un œil attentif, scrutant les motivations et les comportements de ses personnages. Son style, riche et détaillé, permet aux lecteurs de plonger dans les nuances de la vie quotidienne, de la bourgeoisie à la noblesse en passant par les classes populaires. Cela lui a valu d'être considéré comme l'un des précurseurs du roman moderne. La personnalité de Balzac elle-même est tout aussi fascinante. Ambitieux et inflexible, il a connu de nombreuses difficultés, tant sur le plan financier que personnel. Sa passion pour l'écriture le poussait à travailler sans relâche, souvent au détriment de sa santé. Son engagement envers son œuvre, sa quête de l'excellence et sa capacité à transformer ses propres échecs en matériau littéraire font de lui un auteur profondément humain et résilient. Balzac est non seulement un chroniqueur de son temps, mais aussi un psychologue pénétrant, capable de capturer l'essence de ses contemporains avec une perspicacité remarquable. Sa contribution à la littérature continue d'influencer les auteurs et d'inspirer les lecteurs de notre époque moderne.






Exemplaire très frais, pratiquement sans rousseurs et imprimé sur beau papier satiné.

Superbe exemplaire finement relié dans la première moitié du XXe siècle à l'imitation des reliures de l'époque balzacienne.

Prix : 1.800 euros

samedi 26 octobre 2024

Abbé Esprit (Antoine). Panégyrique de Trajan par Pline second. De la traduction de Monsieur l'Abbé Esprit. A Paris, chez Pierre Le Petit, imprimeur et libraire, 1677. 1 volume petit in-8. Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge décoré à la Du Seuil. Edition originale de cette traduction. Superbe exemplaire relié à l'époque en maroquin à la Du Seuil, condition des plus désirables pour ce texte classique.


Abbé Esprit (Antoine)

Panégyrique de Trajan par Pline second. De la traduction de Monsieur l'Abbé Esprit.

A Paris, chez Pierre Le Petit, imprimeur et libraire, 1677

1 volume petit in-8 (153 x 88 mm) de (24)-242-(3) pages.

Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge décoré à la Du Seuil, dos richement orné aux petits fers dorés, décor de filets d'encadrement sur les plats avec fleurons dorés dans les angles, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure (reliure attribuable à Luc-Antoine Boyet). Exemplaire en excellent état de conservation. Petite marque au second plat (sans gravité et peu visible). Intérieur très frais. Bien complet du feuillet d'errata.

Edition originale de cette traduction.



En l’an 100 de notre ère, Pline le Jeune est nommé consul suffect et prononce à cette occasion devant le Sénat un discours pour remercier l’empereur de l’avoir choisi. Repris, augmenté et intitulé Panégyrique de Trajan, ce texte de prose oratoire deviendra, pour plusieurs siècles, le modèle du genre. Pour la première fois, la célébration de l’excellence d’un empereur vivant était l’unique sujet d’un livre. Dans cet éloge courtisan, Pline loue les vertus du prince pour mieux critiquer les vices de ses prédécesseurs, en particulier Domitien. La liberté retrouvée après l’assassinat du dernier Flavien tranche avec les années de despotisme qu’il avait instauré et que Pline fustige inlassablement. Document de première importance pour les historiens de Rome, ce panégyrique est la source la plus riche sur le principat de Trajan. Qu’il s’agisse de la fonction impériale, des mesures d’assistance sociale inédites, des grands travaux d’embellissement de Rome, de diplomatie ou des conquêtes, Pline nous livre des informations pécieuses sur l’Empire romain au moment où se réalisait le rêve d’une domination universelle. (Présentation de l'édition Les Belles Lettres, 2019)







Pline le Jeune est un homme politique et écrivain célèbre du Ier siècle après J.-C., dont on peut supposer qu’il est né à Côme entre 61 et 62 de notre ère, et mort vers 112. Notable de rang équestre dans son municipe, C. Plinius L. f. ouf. Caecilius Secundus fit son cursus honorum grâce à l’obtention du laticlave lui donnant accès à une carrière sénatoriale. Sans entrer dans les détails que développe très bien l’introduction de l’ouvrage, il plaida de nombreuses causes, gravit les échelons en tant que président des decemvirs, tribun de la plèbe, questeur, préteur, préfet du Trésor, consul suffect et enfin administrateur de la province de Pont-Bithynie sous Domitien et Trajan. Habile orateur et écrivain, il put profiter de certaines périodes d’otium (loisir) et de desidia (retraite) pour se consacrer aux studii (les études savantes) et exercer sa plume. L’authenticité des Lettres n’est aujourd’hui plus à douter, même si certaines missives semblent servir davantage de morceaux de bravoure stylistique que de lettres informatives. (Hadrien A. Chino, in Panégyrique de Trajan, édition Les Belles Lettres, 2019)







La plus ancienne traduction française du Panégyrique de Trajan est celle de Jacques Bouchart, qui parut en 1632. Elle suit le texte d'assez près, et le langage, un peu vieux, a une naïveté qui plaît quelquefois. L'année suivante, Pilet de la Mesnardière en publia une nouvelle. Elle prend beaucoup de libertés avec le texte original de Pline. L'abbé Esprit (Antoine) jugea donc avec raison que le Panégyrique était encore à traduire, et sa version, qui porte la date de 1677, est rédigée d'après un système tout différent, et dans un style qui ne manque pas de naturel. Mais l'abbé Esprit ne savait pas assez le latin. Sa traduction contient de nombreux contresens. Louis de Sacy donne en 1709 une nouvelle traduction qui est considérée comme la meilleure (Préface la nouvelle traduction du Panégyrique de Trajan par M. Burnouf, troisième édition, Paris, Delalain, 1845).

Superbe exemplaire relié à l'époque en maroquin à la Du Seuil, condition des plus désirables pour ce texte classique.



Bijou bibliophilique.

VENDU

jeudi 24 octobre 2024

VILLON, François | BARTA, Laszlo (illustrateur, relieur) | Jacques KLEIN, éditeur. François Villon | Les Ballades du Testament, les Poésies diverses et la Repeue Franche de Villon et de ses Compaignons. Préface de Pierre Champion et soixante-quatre eaux-fortes de Barta. Reliure plein maroquin mosaïqué et décoré, unique et avec 4 gouaches originales, le tout exécuté par Barta spécialement pour l'exemplaire CLXX (à Paris en 1935). Superbe exemplaire parfaitement conservé.


VILLON, François | BARTA, Laszlo (illustrateur, relieur) | Jacques KLEIN, éditeur

François Villon | Les Ballades du Testament, les Poésies diverses et la Repeue Franche de Villon et de ses Compaignons. Préface de Pierre Champion et soixante-quatre eaux-fortes de Barta.

Paris, Editions de la Cigogne, 1931 [Jacques Klein éditeur]

1 volume in-folio (34 x 27 cm) de (8)-136-(8) pages. Avec 64 eaux-fortes dans le texte et hors-texte tirées en noir.

Reliure plein maroquin anthracite, dos à deux nerfs saillants, premier plat incrusté d'une sculpture en bois dur de couleur caramel (16 x 13 cm) dans un encadrement de maroquin mosaïqué de couleur rose et vert avec en haut et en bas du décor deux inscrustations de guillemets horizontaux à la feuille d'or. La sculpture représente deux amants en train de s'embrasser. Le deuxième plat est également incrusté en son centre d'une pièce de maroquin vert avec incrustation de guillements simples verticaux à la feuille d'or. Titre "VILLON" doré au dos en long, millésime "1931" doré en queue du dos. Titre frontispice gravé. Tête dorée, non rogné pour les trois autres tranches. Couverture conservée (les deux plats et le dos) en parfait état. Doublures et gardes volantes composées de 4 gouaches originales de Barta (personnages sur fond noir - Villon - La grosse Margot). Les gouaches incrustées dans les doublures de la reliure sont encadrées de filets dorés avec fleuron doré dans les angles. Deuxièmes gardes de papier décoré fait main (moucheté de vert noir et or). Reliure et intérieur en parfait état. La reliure contient encore son signet en parchemin calligraphié en noir et rouge par l'artiste Barta qui signe ainsi cette reliure et les gouaches originales qu'elle contient (reliure unique et gouaches originales exécutés par Barta spécialement pour l'exemplaire CLXX qui ne sera jamais refaite, signé Barta à Paris en 1935).


Cet ouvrage, édité par les éditions de la Cigogne, 19, Rue Guérard à Fontenay-aux-Roses, illustré d'eaux-fortes originales de Barta a été tiré à 210 exemplaires seulement.

Celui-ci, un des 150 exemplaires sur vélin de Rives à la forme.


Laszlo Barta était peintre et mosaïste, et artisan relieur et décorateur de ses propres reliures. Il est né en 1902 à Nagykoros en Hongrie et s'est fixé en France en 1926. Naturalisé français, il est mort en 1961. Il a conçu des décors et illustré plusieurs livres (Carmen, Gargantua, Femmes de Verlaine, Villon, etc.) pour bibliophiles. Bénézit indique d'après le témoignage de la veuve de l'artiste : « vu les circonstances après 1932 [...], il [L. Barta] avait jugé prudent, avec l'accord de son éditeur et vu sa situation d'apatride : Hongrois et Israélite, de substituer à son vrai nom le pseudonyme de Brutus, dès lors qu'il s'agissait d'ouvrages un peu spéciaux - érotiques - ornés pour la plupart de gouaches originales. » Laszlo Barta s'est également essayé à l'eau-forte pour illustrer quelques ouvrages de bibliophilie tel que celui que nous présentons.

Montparnasse fut pour Barta le lieu de rencontre avec les peintres fauves comme Matisse et Dufy, dont il apprendra à maîtriser le placement des couleurs. Il se liera également d'amitié avec Gleizes, entre autres. Son parcours artistique évolue d'un style expressionniste inspiré du fauvisme, traverse le cubisme et aboutit, à la fin de sa vie, à l'abstraction. Il s'établit vers 1950 à Saint-Tropez et sa maison devient le lieu de rencontre des artistes. La galerie Julien Levy à New-York exposera en permanence ses oeuvres aux côtés de celles de Dufy, Braque et Picasso.

Nous avons eu en main une reliure similaire avec plaquette d'ivoire sculptée par Barta pour les deux ouvrages érotiques Amies et Hombre de Paul Verlaine (tiré à 15 ex. seulement et tous uniques composés d'aquarelles originales toujours différentes selon les ex.) ainsi que deux reliures avec bois sculpté incrutsés pour le Gargantua de 1934 toujours chez le même éditeur.






Jacques Klein a vu le jour le 16 juillet 1897 à Szamosujvar, une petite ville proche de Dej dans la Transylvanie de l'empire austro-hongrois (actuelle Hongrie). En tant que quatrième enfant d'une famille juive modeste, il apprend la gravure en autodidacte. En 1919, il décide de se joindre aux révolutionnaires dirigés par Bela Kun, suivant ainsi ses idéaux. Après l'échec et la répression de cette révolution, il est arrêté et doit s'exiler. En 1924, il choisit de s'installer en France, où il fréquente le milieu des réfugiés hongrois et fait la connaissance de divers artistes à Montmartre, notamment le peintre Lazlo Barta, qui illustrera par la suite plusieurs de ses livres. Il fait également la rencontre du graveur en taille douce Edmond Rigal, qui réside à Fontenay aux Roses, et y établit sa maison d'édition (19, rue Guérard), fondant les Editions de la Cigogne, "entreprise spécialisée dans la création et la vente de livres illustrés". En 1932, il publie son premier livre illustré, des poèmes de Villon avec des illustrations de Barta, suivi de plusieurs autres ouvrages, dont "Lysistrata" d'Aristophane, "Gargantua" de Rabelais en 1934, "le Cantique des cantiques" en 1936, puis "Inferno" de Dante en 1938, publié en italien pour garantir une fidélité totale au texte. La seconde guerre mondiale se profilant, l'horizon de l'Europe s'assombrit progressivement. Face à l'accélération des événements, Jacques Klein réussit à rejoindre la zone non occupée et à embarquer à Bayonne avec sa fiancée. Le couple débarque à Casablanca, au Maroc, le 6 juillet 1940, où Jacques Klein épouse Henriette Le Layec le 30 juillet. Les Editions de la Cigogne poursuivent leur activité au Maroc. La parution des nouveaux livres qui seront publiés au fil des années s'effectue grâce à des échanges réguliers avec Edmond Rigal et son fils Jacques, l'imprimeur Pierre Bricage, ainsi que les clients bibliophiles et d'autres artistes et illustrateurs que Jacques Klein a identifiés. Parmi eux se trouvent le peintre Albert Marquet, qu'il sollicite pour représenter les paysages et côtes algériennes dans "les Sites et Mirages" (texte de Henri Bosco), et Albert Gleizes, qu'il considère comme le mieux placé pour illustrer les "Pensées" de Pascal. Ce dernier ouvrage sera exposé et salué lors de la biennale de Venise en 1950. Dans chacune de ses initiatives, Jacques Klein s'efforce de maintenir une cohérence entre les textes et leurs illustrations. Encore en pleine activité, il décède le 1er janvier 1955, moins de deux ans après la mort d’Albert Gleizes. À son décès, Jacques Klein est reconnu par de nombreux journaux d'art de son temps comme un grand éditeur, un professionnel exigeant qui n'a jamais compromis sa vision élevée du livre d'art.





La présente reliure est typique du travail de Barta, l'influence de l'Art Déco en plein, le tout associé à une très belle édition de bibliophilie richement illustrée.

Le trait de Barta épouse parfaitement la pensée poétique de Villon.



Superbe exemplaire parfaitement conservé. Très beau spécimen de reliure Art Déco exécutée et décorée par l'artiste illustrateur lui-même.

Prix : 4.800 euros