[Antoine de LA SALE ou de LA SALLE]
LES QUINZE JOYES DE MARIAGE illustrées de compositions originales gravées sur cuivre à l'eau-forte par Maurice Leroy.
La Tradition, Paris, 1941
1 volume grand in-8 (29 x 20,2 cm), en feuilles, sous couverture imprimées à rabats, 170 pages. 24 eaux-fortes en couleurs dont 1 frontispice pleine page, les autres à mi-page. Superbe typographie en rouge et noir. Volume en parfait état, très frais. Etui de l'éditeur (quelques légères traces).
TIRAGE A 470 EXEMPLAIRES.
CELUI-CI, 1 DES 376 EXEMPLAIRES SUR VÉLIN D'ARCHES.
Une illustration charmante et finement gravée au service d'un texte classique efficace.
Les Quinze joies de mariage est un texte satirique français en prose publié anonymement au milieu du XVe siècle et attribué à Antoine de La Sale, qui présente un tableau plein d'humour et d'acuité des querelles et tromperies conjugales : la satire misogyne voisine avec une analyse impitoyable de l'aveuglement des époux placés dans des situations quotidiennes et concrètes.
L’auteur parodie un texte de dévotion populaire, les Quinze joies de la Vierge, et énumère en quinze tableaux les « joies », c’est-à-dire les affreux malheurs de l’homme pris dans la « nasse » du mariage, présenté comme la source de tous les maux domestiques, érotiques et autres, et surtout comme l'origine du malheur suprême de tout être humain : la perte de la liberté. Le ton est nettement misogyne et anti-féministe et s’inscrit dans une tradition médiévale qui remonte à saint Jérôme (notamment son Adversus Jovinianum) où les machinations et ruses féminines font le malheur de l’homme ; mais le mari est présenté comme un balourd sans imagination, « métamorphosé en âne sans qu'il soit besoin d'aucun enchantement », aussi coupable que son épouse, et qui a bien cherché son malheur : « Dieu n'a donné froid qu'à ceux qu'il sait assez chaudement emmitouflés pour pouvoir le supporter. »
Le texte offre un tableau vivant et enjoué des pièges de la conjugalité, sans désir de corriger les mœurs, mais en jetant un regard ironique, toujours amusé. L’intérêt du texte tient en particulier à ce que chacun des quinze tableaux, mi-narratifs mi-satiriques, dans une langue proche de la langue parlée, est en soi une petite nouvelle avec de nombreux dialogues vifs et réalistes. L'aiguillage de la vérité générale vers la scène fictive est opéré par des adverbes comme le fréquent « à l'aventure » (par hasard en moyen français), qui signalent un changement de régime discursif au début de chaque tableau. (Wikipédia)
BEL EXEMPLAIRE.
VENDU