D. A. F. de SADE, (Marquis de Sade) | Sylvain SAUVAGE, illustrateur
Ernestine (suivi de La double épreuve), avec dix eaux-fortes par Sylvain Sauvage.
Paris, Au Cabinet du Livre, Jean Fort éditeur, 1926
1 volume grand in-8 (26 x 17 cm) broché de (2)-IV-158-(1) pages. Avec 10 eaux-fortes dont un frontispice en couleurs et deux vignettes d'en-tête, les autres sont des hors-texte imprimés en noir. Vignette illustrée ovale sur la page de titre. Très bon état. Couverture légèrement insolée sans gravité. Petites fissures du papier au bas du dos. Intérieur en excellent état. Imprimé sur beau papier de cuve teinté très épais.
Première édition illustrée par Sylvain Sauvage.
Tirage à 582 exemplaires.
Celui-ci, un des 500 exemplaires sur Arches teinté.
Le volume s'ouvre sur une courte notice dédiée à Maurice Heine par Pascal Pia qui présente les deux textes : Ernestine et La double épreuve. Ces deux textes ont paru pour la première fois en 1799 chez le libraire Massé dans un recueil de nouvelles intitulé Les Crimes de l'Amour, Nouvelles héroïques et tragiques. Ces nouvelles ne contiennent pas de scènes scabreuses ou de violence dignes de ce qu'a pu produire Sade. On ne relève qu'une seule scène libre dans Ernestine, la voici : "Tout précipite alors les perfides projets d'Oxtiern... il saisit cette malheureuse, et, sans effroi pour l'état où elle est, il ose consommer son crime, il ose faire servir à l'excès de sa rage la respectable créature que l'abandon du ciel soumet injustement au plus affreux délire. Ernestine est déshonorée sans avoir recouvré ses sens." La double épreuve n'en contient pas plus. En voici un extrait qui donne le ton de ces textes : "Madame de Dolsé se coucha dans une grande agitation ; tant de délicatesse, de soins, de galanterie, de la part d’un homme quelle idolâtrait, achevaient de plonger ses sens dans une sorte de délire, qu’elle n’avait jamais éprouvé ; et comme après des choses aussi éclatantes, il lui paraissait impossible que celui qui l’occupait uniquement ne brûlât pas du même sentiment, elle se livra sans défense à une passion qui ne paraissait plus lui offrir que des délices, et qui lui préparait pourtant bien des maux." Pia profite de sa courte notice pour donner le testament du divin marquis.
La charmante illustration Art Déco de Sylvain Sauvage s'adapte parfaitement au texte.
Nous avons ici une très jolie publication par l'éditeur semi-clandestin Jean Fort. L'édition est ici tout ce qu'il y a de plus officielle. Le volume sort de l'imprimerie Kapp à Vanves pour le compte de Jean Fort. Les eaux-fortes ont été tirées sur les presses de André Routy, imprimeur en taille-douce à Malakoff.
Très bon exemplaire de ce joli livre.
Prix : 350 euros