mardi 22 janvier 2019

Rétif de la Bretonne (Restif de la Bretone). Mes Inscripcions. Journal. 1889. Edition originale publiée par Paul Cottin. Bel exemplaire.


Nicolas-Edme Restif de la Bretonne [Rétif de la Bretone]. Paul Cottin (éditeur/préfacier)

Mes Inscripcions. Journal intime de Restif de la Bretonne (1780-1787). Publié d'après le manuscrit autographe de la Bibliothèque de l'Arsenal. Avec Préface, Notes et Index, par Paul Cottin.

Paris, Librairie Plon, 1889 [Bibliothèque Elzévirienne]

1 volume in-12 (17 x 11,5 cm) de (6)-CXXV-338-(1) pages. Fac-similé d'autographe de Rétif de la Bretonne.


Cartonnage éditeur pleine percaline rouge. Reliure éditeur pour la Bibliothèque Elzévirienne. Belle impression sur papier vergé, non rogné. Exemplaire très frais tant en ce qui concerne la reliure que l'intérieur.

Édition originale.

L'importante préface occupe plus de 120 pages et fournit tous les détails nécessaires à la compréhension de l'oeuvre intime de Rétif de la Bretonne.


"Le manuscrit autographe de Restif a été découvert dans le dépôt des Archives de la Bastille, à la Bibliothèque de l’Arsenal. On sait que les papiers saisis par la police étaient versés, plus tard, à la Bastille. Comment l’œuvre de Restif a-t-elle pu s’y trouver ? Sans doute à la suite d’une descente faite, pour tout autre motif, chez un imprimeur ou un éditeur, ou même chez un simple particulier : agité par des craintes perpétuelles, il avait la manie de cacher ses manuscrits hors de son logis. Cependant, il ne fut point inquiété, et n’eut point à souffrir de perquisition chez lui, avant le 14 juillet 1789. L’aspect de ces notes écrites au jour le jour, souvent heure par heure, serrées sur un papier rugueux, presque illisibles par endroits, confirme ce que Restif dit lui-même : à l’exemple de Beaumarchais, il ménageait incroyablement le papier. Leur déchiffrement n’a point été la moindre difficulté de notre tâche, encore compliquée par un grand nombre d’abréviations spéciales dont la clef ne s’obtient qu’à la longue. Nous avons rétabli le texte le plus souvent possible. Il comprend une période qui s’étend du 1er janvier 1780 au 19 août 1787, et ne forme pas plus de cinquante-six feuillets in-quarto, cotés 972 à 1028 et divisés en 1164 paragraphes. Suivent deux feuillets, chiffrés 1202-1203. Dans ses promenades quotidiennes sur les quais de l’île Saint-Louis, Restif avait pris la bizarre habitude de tracer des inscriptions commémoratives sur la pierre des parapets. Les paragraphes 1 à 551 donnent le relevé en bloc de ces inscriptions, commencé le jour où il s’aperçut qu’une main malveillante les effaçait. Le reste constitue le journal proprement dit. [...]" (extrait de la Préface par Paul Cottin).


Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (Babelio).


Le journal de Rétif de la Bretonne est une mine (quasi cryptée) pour qui veut comprendre les rouages extraordinairement compliqués de cet esprit de génie.

Bel exemplaire de cette édition recherchée.

Prix : 350 euros