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mercredi 9 août 2017
Princesse de Montauban, Charlotte de Bautru de Nogent (1641-1725). Lettre autographe au Régent (5 septembre 1720). "Après m'être présentée plus de dix fois dans vos cabinets et m'être fait annoncer à votre Altesse Royale, je n'ai pas pu parvenir à l'honneur de la voir. [...]"
PRINCESSE DE MONTAUBAN, Charlotte de Bautru de Nogent (1641-1725).
Lettre autographe signée adressée au Régent de France, Philippe d'Orléans (1674-1723), 1 page 1/4 (18 lignes). La signature est incluse dans le texte à la fin de la lettre. Datée du jeudi 5 septembre 1720.
La Princesse de Montauban, âgée de 79 ans, demande audience au Régent de manière insistante. "Après m'être présentée plus de dix fois dans vos cabinets et m'être fait annoncer à votre Altesse Royale, je n'ai pas pu parvenir à l'honneur de la voir. Ne sachant plus à quel saint me vouer, j'espère que vous trouverez bon Monseigneur que je vous demande par écrit un demi quart d'heure d'audience [...] (à propos de la vente de l'Hôtel de la Chancellerie revendue en avril 1720 au Régent) - confiée entièrement en vos bontés continuez les moy donc je vous supplie Monseigneur j'en n'ay grand besoin et de vos graces étant dans un état des plus violents mon respect ne me permet pas de vous dire davantage de crainte de vos ennuyer [...]".
« C'étoit une bossue, tout de travers, fort laide, pleine de blanc, de rouge et de filets bleus pour marquer les veines, de mouches, de parures et d'affiquets, quoique déjà vieille, qu'elle a conservés jusqu'à plus de quatre-vingts ans qu'elle est morte. Rien de si effronté, de si débordé, de si avare, de si étrangement méchant que cette espèce de monstre, avec beaucoup d'esprit et du plus mauvais, et toutefois de l'agrément quand elle vouloit plaire. Elle étoit toujours à Saint-Cloud et au Palais-Royal quand Monsieur y étoit, à qui l'on reprochoit de l'y souffrir, quoique sa cour ne fût pas délicate sur la vertu. Elle n'approchoit point de la cour et personne de quelque sorte de maintien ne lui vouloit parler quand rarement on la rencontroit. Elle passoit sa vie au gros jeu et en débauches, qui lui coûtoient beaucoup d'argent » (Mémoires de Saint-Simon).
Elle fut mariée deux fois. Une première fois le 14 décembre 1664 avec Nicolas d'Argouges, Marquis de Rasnes et d'Asnebec, Gouverneur d'Alençon (23 avril 1663), décédé le 13 juin 1678. Mariée avec Jean Baptiste Armand prince de Montbazon de Rohan-Guéméné, Prince de Montauban, décédé avant 1704. A propos de l'affaire même qui occupe la Princesse de Montauban dans ce courrier au Régent, il est établit qu'elle revend au Régent, le 17 avril 1720, l'Hôtel de la Chancellerie, en s'en réservant l'usufruit viager. Elle se fait si souvent solliciteuse que Dubois finit par donner directement à l'une de ses demandes cette réponse plus que discourtoise : —Allez vous faire f...... Mme de Montauban se hâte de s'en plaindre au régent, qui est trop galant homme pour donner tort à une dame, mais qui en passe plus encore à l'ancien cuistre dont il met à profit les talents politiques. — Chère madame, répond-il, que voulez-vous ? Dubois a ses moments d'humeur ; mais c'est, au fond, un homme de bon conseil.
BEAU DOCUMENT.
Prix : 650 euros