ZOLA (Emile).
LA TERRE.
Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1887 [Imprimeries Réunies, A, rue Mignon, Paris]
1 volume in-12 (18,5 x 12 cm) de 519 pages.
Reliure de l'époque bradel demi-percaline, dos lisse, pièce de titre de cuir noir, fleuron doré au centre du dos, millésime doré en queue du dos, tête dorée, non rogné, relié sur brochure, plats et dos de couverture imprimée en jaune conservés (reliure non signée mais très probablement sortie des ateliers de Victor CHAMPS). Très bel exemplaire d'une remarquable fraîcheur, relié strictement à l'époque. Bon papier. Quelques rousseurs pâles.
ÉDITION ORIGINALE SUR PAPIER ORDINAIRE, SANS MENTION.
Le tirage de tête comprend 275 exemplaires sur Hollande, seul grand papier.
La Terre, publié pour la première fois en 1887, est le quinzième volume de la série Les Rougon-Macquart.
"De retour de la bataille de Solférino, le Provençal Jean Macquart s'est installé dans un village de la Beauce où il est devenu le valet du fermier Hourdequin. Mais quoiqu'il s'éprenne bientôt de Françoise, la nièce du vieux père Fouan, Jean reste un étranger pour la communauté villageoise : car le vrai drame qui va se jouer est celui de la terre que Louis Fouan a décidé de partager entre ses trois enfants. Qu'il s'agisse en effet de la terre ou de la sexualité, c'est le désir de possession brutale qui est au cœur de ce quinzième roman des Rougon-Macquart. Mais ce que souhaite surtout Zola, lorsqu'il fait paraître son livre en 1887, c'est brosser aussi complètement que possible un tableau de la campagne et de la paysannerie, décrite comme une sorte d'humanité primitive. Et parce qu'il n'écarte pas les formes les plus vives ni les plus frustes de cette vitalité élémentaire, son roman a heurté la critique." (quatrième de couverture, éd. Livre de Poche).
"Ainsi, la Beauce, devant lui, déroula sa verdure, de novembre à juillet, depuis le moment où les pointes vertes se montrent, jusqu’à celui où les hautes tiges jaunissent. Sans sortir de sa maison, il la désirait sous ses yeux, il avait débarricadé la fenêtre de la cuisine, celle de derrière, qui donnait sur la plaine ; et il se plantait là, il voyait dix lieues de pays, la nappe immense, élargie, toute nue, sous la rondeur du ciel. Pas un arbre, rien que les poteaux télégraphiques de la route de Châteaudun à Orléans, filant droit, à perte de vue. D’abord, dans les grands carrés de terre brune, au ras du sol, il n’y eut qu’une ombre verdâtre, à peine sensible. Puis, ce vert tendre s’accentua, des pans de velours vert, d’un ton presque uniforme. Puis, les brins montèrent et s’épaissirent, chaque plante prit sa nuance, il distingua de loin le vert jaune du blé, le vert bleu de l’avoine, le vert gris du seigle, des pièces à l’infini, étalées dans tous les sens, parmi les plaques rouges des trèfles incarnat. C’était l’époque où la Beauce est belle de sa jeunesse, ainsi vêtue de printemps, unie et fraîche à l’œil, en sa monotonie. Les tiges grandirent encore, et ce fut la mer, la mer des céréales, roulante, profonde, sans bornes." (extrait du chapitre I de la troisième partie).
BEL EXEMPLAIRE DE L’ÉDITION ORIGINALE SUR PAPIER ORDINAIRE EN CONDITION STRICTEMENT D’ÉPOQUE.
VENDU