mardi 15 décembre 2020

Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]. Les Nouveaux Mémoires d'un homme de qualité (1774). Edition originale complète de toutes les pièces ajoutées requises. Exemplaire aux armes de la Maréchale de Luxembourg, veuve du duc de Boufflers, née Neufville de Villeroy. "C'est l'aimable et spirituelle duchesse de Boufflers, dont les grâces incendièrent le cœur de ce pauvre Jean-Jacques. (...) Elle laissa une des plus belles bibliothèques de son époque."


RÉTIF DE LA BRETONNE [RESTIF DE LA BRETONE] (Nicolas-Edme).

Les nouveaux mémoires d'un homme de qualité. Par M. le M ... de Br ..

Imprimé à La Haie, et se vend à Paris, chés la Veuve Duchesne, De Hansy, 1774

2 parties reliées en 1 volume in-12 (17,3 x 10,5 cm) de (2)-ij-48- puis paginé 1 à 218 pages ; (10)-IV- puis paginé 5 à 222, page 49-50 faisant suite au 48 pages de la première partie. Collationné complet. Voir détail des différentes parties décrites ci-dessous. A noter que la page 49-50 des "Beaux Rêves" a été reliée par erreur à la fin du volume.

Reliure de l'époque plein v
eau brun marbré, dos à nerfs orné avec pièces d'armes, pièce de titre de maroquin rouge, triple-filet doré en encadrement des plats, armes dorées au centre des plats, tranches rouges, doublures et gardes de papier marbré. Coiffe supérieure émoussée, petite amorce de fente entête du mors supérieur, deux coins émoussés, légers frottements. Les armes sont intactes et nettes. Intérieur frais.

Édition originale.

Cet ouvrage a été imprimé à seulement 750 exemplaires selon Rétif lui-même (Revue de ses ouvrages, 1784), ce qui en fait l'un des plus rares. "Restif fit les Nouveaux Mémoires d'un homme de qualité à la fin de l'année 1773 et au commencement de 1774. Rétif s'est servi d'un manuscrit de M. Marchand, le censeur du Pornographe, que lui avait présenté Nougaret. Rétif trouva l'ouvrage fort sec et décida, selon ses termes, de "l'animer un peu". Rétif y ajouta donc des histoires de sa façon (Histoire de Zoé et plusieurs autres - qui servirent ensuite à plusieurs Contemporaines). Rétif ajouta les Beaux Rêves, qu'on trouve dans quelques exemplaires. Ces deux "Beaux rêves" forment 50 pages paginées séparément avec une page de titre particulière à la page 23 et intitulée : "La Thèse de médecine soutenue en enfer". On trouve également dans certains exemplaires, à la fin de la deuxième partie "Le secret d'être aimé après quarante ans, et même à tous les âges de la vie, fut-on laid à faire peur" (paginé 209 à 222). Par ailleurs, à la suite de la première partie, on trouve une épître à Madame + + + (Madame Poissonnier selon Lacroix). Ces petites pièces ajoutées se trouvent rarement dans les exemplaires. Elles sont ici toutes présentes.





Rétif de la Bretonne n'avait pas bonne opinion de cet ouvrage qu'il dénigrait comme l'une de ses plus médiocres productions.

Provenance : Exemplaire relié aux armes de Madame la Maréchale de Luxembourg (1707-1787), née de Neufville de Villeroy, veuve du duc de Boufflers et seconde femme du Maréchal de Luxembourg, relié à ses armes (plats) et avec pièces d'armes (dos).

Ce volume provient de la bibliothèque du Petit-Château de Montmorency où elle conservait sa riche bibliothèque. En 1759, suite aux invitations réitérées du Maréchal et de la Maréchale de Luxembourg, Rousseau, qui réside alors à Mont-Louis, finit par accepter d'être leur hôte pour quelques mois au Petit-Château de Montmorency. Il entretient des rapports amicaux, mais pas toujours faciles, avec ces personnages qui ne sont pas de son monde. C'est à la Maréchale qu'il dévoile l'abandon de ses enfants et qu'il confie Thérèse, se croyant mourant. En 1762, décrété de prise de corps suite à la publication de l'Emile, Rousseau doit quitter précipitamment Montmorency et la séparation est douloureuse. Le Maréchal est particulièrement affecté par le départ de son ami. Jean-Jacques Rousseau échangea plusieurs lettres avec la Maréchale de Luxembourg.

Références : OHR, pl. 828. (1 seul livre cité) ; Catalogue Auguste Fontaine 1870, n°1143 ; Bulletin Morgand et Fatout 1881, n°7792 ; Rives-Childs, pp. 221-223 ; Lacroix, p. 118-123.

"C'est l'aimable et spirituelle duchesse de Boufflers, dont les grâces incendièrent le cœur de ce pauvre Jean-Jacques. (...) Elle laissa une des plus belles bibliothèques de son époque." Guigard, Armorial du bibliophile, p. 187.

BEL EXEMPLAIRE D'UN LIVRE RARE, D'AUTANT PLUS DANS CETTE CONDITION DES PLUS COMPLÈTES AVEC TOUTES LES PIECES AJOUTÉES.

DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LA MARÉCHALE DE LUXEMBOURG.

LES OUVRAGES DE RÉTIF DE LA BRETONNE RELIÉS AUX ARMES A L'ÉPOQUE SONT D'UNE INSIGNE RARETÉ.

VENDU