Beaux livres anciens et modernes - Bibliophilie - Reliures - Editions originales - Livres illustrés - Estampes - Dessins - Photographies - Bertrand Hugonnard-Roche, Bibliophile - libraire.
lundi 30 novembre 2015
La Femme et la Mode, Métamorphoses de la Parisienne de 1792 à 1892. Tableaux successifs de nos moeurs et usages depuis cent ans. Frontispice de Félicien Rops en 2 états. 1 des rares 20 ex. de tête sur papier de Chine. Rare.
Octave UZANNE - Félicien ROPS
LA FEMME ET LA MODE, MÉTAMORPHOSES DE LA PARISIENNE DE 1792 A 1892. Tableaux successifs de nos mœurs et usages depuis cent ans. Illustrations dans le texte de A. Lynch et E. Mas, frontispice en couleurs de Félicien Rops, couverture de Louis Morin.
Paris, Ancienne Maison Quantin, 1893
1 volume grand in-8 (28,5 x 18 cm), broché, VIII-246-(1) pages. Frontispice en 2 états (couleurs et noir). Jolie couverture illustrée en couleurs. Très bon état. Couverture légèrement insolée avec quelques traces d'usage. Pas de rousseurs.
ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE.
TIRAGE A 1.000 EXEMPLAIRES.
CELUI-CI, 1 DES 20 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER DE CHINE.
Exemplaire de passe non numéroté (les exemplaires sont normalement numérotés au composteur).
EXEMPLAIRE DE DÉDICACE OFFERT PAR L'AUTEUR A SON AMI ET COLLÈGUE ANGELO MARIANI, LE PROPAGATEUR-INVENTEUR DU CÉLÈBRE VIN A LA COCA.
Le mal que Octave Uzanne a toujours redouté tout en l'entretenant à grands renforts de luxe et de réclame, ce fut de ne pas être lu. Cela peut paraître étrange pour un homme de lettres réputé mais finalement assez compréhensible. Octave Uzanne a été reconnu en tant qu'éditeur de merveilleux ouvrages pour les riches bibliophiles et pour les bourgeoises en mal d'étrennes pimpantes et pleines de fanfreluches (selon les mots même d'Octave Uzanne). Si Octave Uzanne a contribué largement à cette réputation de faiseur de livres qu'on ne lit pas, il a très rapidement ressenti tout le mauvais que pouvait accompagner une telle situation. La préface placée en tête de ce volume La Française du Siècle, La Femme et la Mode, Métamorphoses de la Parisienne de 1792 à 1892, Tableaux successifs de nos mœurs et usages depuis cent ans, éclaire en grande partie ces préoccupations d'un auteur en mal de réputation intellectuelle. En un mot, le luxe de ses livres a occulté une grande partie de son œuvre imprimée.
"La Femme et la Mode, n'est-ce pas le meilleur titre, le plus suggestif, et le mieux congruent au sujet de ce livre qui, sous la rubrique la Française du Siècle, apparut, au début de 1886, dans sa première manière et édition ? C'était alors, on s'en souvient, un somptueux volume, adorné et enjolivé pour la joie d'une élite ; Gaujean y avait polychromo-gravé, dans le texte et hors texte, de délicieux tableaux et vignettes à l'aquarelle, qu'Albert Lynch, alors inconnu des amateurs et des artistes, venait de signer pour ses débuts dans l'illustration des livres. Le succès immédiat accueillit ce bel in-octavo, apprêté et pomponné avec une galanterie inusitée en librairie et qui s'offrait à un public spécial de bibliophiles et d'élégantes lectrices sous un costume chamarré d'or et de rubans de soie aux tons roses évanescents de la plus amoureuse allure. Ce livre paraissait à l'heure bénie des étrennes, à ce moment opportun des cadeaux du nouvel an, en cette période de fiévreuses recherches, où chacun s'ingénie à découvrir une offrande capable de faire tourner au madrigal une délicate attention. Aussi ce volume diapré, enluminé, fanfreluché, attira-t-il la considération des gentlemen assez judicieux pour préférer cette emplette à quelque fugitif et banal souvenir com- posé de fleurs et de confiseries. L'édition s'épuisa pour ces motifs extérieurs, sans qu'il en soit peut-être resté dans la mémoire des possesseurs d'autre écho que celui d'un aimable ouvrage, plaisant au regard, délicieux au toucher, mais surtout fait pour être manié avec ménagement, et inspecté avec ravissement, plutôt que véritablement lu pour son essence même, ainsi qu'un roman du jour ou une œuvre anecdotique et littéraire en édition d'un écu. En conséquence, nous pouvons assez logiquement imaginer que, bibelot d'art bon pour la vitrine ou hochet vaniteux du collectionneur, cette coquette publication décorative fut assez généralement reliée avec splendeur et ostentation, avant même d'être coupée, et que, depuis, en guise d'album ou de keepsake précieux, elle sert à l'ornement de certaines tables de salons mondains, à moins qu'elle ne soit enfouie dans la bibliothèque de quelques brillants amateurs dont la principale vertu est de ne pas dépuceler leurs livres, — quels qu'ils soient. Nous voulons bien admettre que certains bibliognostes sérieux aient poussé la sympathie pour nos écrits jusqu'à porter un téméraire couteau dans la pliure des feuilles de cette première édition si majestueuse en ses atours, mais ce sont là des « exceptionnels » qui ont inconsciemment commis un crime de lèse-bibliophilie, et il n'en demeure pas moins assuré dans notre pensée que les ouvrages très luxueusement imprimés, ornés et illustrés sont en quelque sorte comparables à ces grandes dames qui se gorgiasent dans le faste et le cérémonial du costume au point d'en imposer aux plus amoureux désirs, alors que quelque simple Gothon, par son négligé souple et accorte, mettra les galants en veine de chiffonner ses charmes et de pousser jusqu'au bout l'aventure. En réalité, la beauté d'une édition, la solidité du papier, l'éclat des gravures, la solennité du texte superbement typographié sont autant d'éléments contraires à l'invitation à la lecture. On regarde sans pénétrer, car la splendeur semble souvent l'ennemie de l'intimité. Les grands palais sont froids et n'offrent point le décor rêvé de l'amour ni du mystère, et les petits livres sont comme les petits logis, ceux qu'on se complaît à fréquenter pour la chaude sympathie qu'on y trouve dans la simplicité même du cadre qui les enveloppe." (extrait de la préface).
A noter : Angelo Mariani n'a coupé cet exemplaire que jusqu'à la page 44 ... il ne l'aura donc pas lu dans son intégralité ... tout au moins dans cet exemplaire ! (Octave Uzanne avait raison ...)
BEL EXEMPLAIRE DE CE TIRAGE RARE ET DE BELLE PROVENANCE.
RECHERCHE POUR LE FRONTISPICE DE FÉLICIEN ROPS (L'amour dominant le monde).
samedi 28 novembre 2015
Goethe et Diderot par Jules Barbey d'Aurévilly (1880). Edition originale. Exemplaire de dédicace offert au jeune homme de lettres Octave Uzanne (1851-1931). Exemplaire à relier.
J. BARBEY D'AUREVILLY
GOETHE ET DIDEROT.
Paris, E. Dentu, 1880 [Imprimerie générale de Châtillon-sur-Seine J. Robert]
1 volume in-18 (18,5 x 12 cm), broché, XXII-290 pages. Exemplaire à relier, couverture et premiers feuillets détachés. Rousseurs, parfois fortes. Exemplaire en grande partie non coupé.
ÉDITION ORIGINALE.
EXEMPLAIRE DE DÉDICACE OFFERT A SON JEUNE AMI OCTAVE UZANNE (1851-1931).
Envoi autographe de J. Barbey d'Aurévilly sur le faux-titre : "à mon ami Octave Uzanne" (voir photo).
"Le nouveau livre de M. J. Barbey d'Aurevilly porte en épigraphe ce simple mot : Iconoclaste. Et je ne sais pas, en effet, de plus rude briseur d'images, de plus vaillant renverseur d'idoles que ce Polyeucte de la critique catholique. Tout homme garde au fond du coeur un vieux tison de révolte et de diabolique athéisme, et M. d'Aurevilly, comme les autres, ce croyant ! Mais, l'ayant étouffé en matière religieuse, il le rallume d'autant plus furieusement en matière littéraire. C'est aux fétiches du Panthéon moderne qu'il est athée et qu'il pousse la torche au visage pour les regarder et pour les rôtir. Ne lui demandez pas de ployer le genou devant nos manitous les plus vénérés ! S'il le faisait jamais, ce ne serait que comme un maître d'armes qui ploie le jarret pour donner plus de détente à son coup d'estoc. Aujourd'hui, c'est contre le dieu Goethe et le demi-dieu Diderot qu'il tombe en garde. Un superbe assaut, palsambleu ! De Goethe, il ne laisse rien debout, ou peu s'en faut. En quelques rapides une-deux, le théâtre est d'abord percé de part en part. Boutonné, le Faust ! Boutonné et déboutonné. Et les boutons défaits, le dedans est montré vide. Flambergé, Goetz de Berlichingen, dont tous les personnages agissent "comme s'ils étaient montés sur roulettes". Passés au fil de l'analyse, un fil tranchant, les drames et les tragédies et les comédies ! Théâtre fait de pièces et de morceaux par un "Trublet colossal" et mis en morceaux par un railleur aussi acéré en son genre que celui qui a saigné à blanc le vrai Trublet. De Goethe dramaturge il ne reste que sa Marguerite "l'Allemagne" laquelle s'appelle de toutes sortes de noms, mais est solitaire dans le sérail de "ce pauvre sultan intellectuel". Et après le théâtre, la poésie, et la philosophie, et le roman, et l'art, et les voyages, et la science, et tout Goethe enfin, sous ses aspects divers, est pris, retourné, vidé et trouvé creux. M. d'Aurevilly parle quelque part d'un souvenir d'amour emporté d'Italie par Goethe, "parmi les plâtres achetés comme un plâtre de plus", et il ajoute : "Ah ! plâtre toi-même, je te casserai !..." Et il le fait comme il le dit. Somme toute, le grand pontife de l'impossibilité se résume en ces trois mots : "Mesquinerie, égoïsme, bourgeoisisme." Et tout cela péremptoirement, avec des raisons que je ne puis abréger ici et qu'il faut lire. C'est vraiment un chef d'oeuvre d'iconoclastie. J'avoue que j'ai pris plaisir à cette démolition d'un temple dont je n'ai jamais non plus été le dévot. J'ai dit aussi à l'occasion, mais d'une voix trop jeune, l'ennui que m'a toujours causé ce grand ennuyeux de Goethe. Mais il y a jouissance à l'entendre dire et crier par le pavillon de cette trompette d'or, qui sonne comme celles de Jéricho. Les oreilles, par exemple, m'ont un peu tinté quand la fanfare s'est tournée vers Diderot. Ici, je ne suis plus tout à fait d'accord avec M. d'Aurevilly. Certes, le Diderot a été surfait par notre temps matérialiste, qui voit en lui un de ses aïeux. J'abandonne volontiers toute sa grosse besogne d'encyclopédiste, et ses romans aussi, et son théâtre surtout, contre lequel ce cuistre de La Harpe a eu un jour un mot spirirtuel : "C'est du La Chaussée moins la versification et le mélange de comique." Je vais même plus loin que l'iconoclaste, qui donne un coup de chapeau aux Salons. J'en trouve le style magistral, mais l'inspiration antiartistique. Diderot, par une inconséquence que loue M. d'Aurevilly, est idéaliste en sa critique d'art, et par là horripile quiconque entend la peinture picturalement. Mais passons ! Ce que je reproche surtout au briseur d'idoles, c'est de ne pas s'être arrêté, ne fût-ce que pour les jeter cul par-dessus tête devant le Neveu de Rameau. Il l'exécute d'une pichenette. Cela ne suffit pas. Pendant qu'il était en train d'athéisme à la religion moderne, je veux dire au matérialisme, voilà où il devait polyeucter le plus. Le Neveu de Rameau, c'est une des Bibles morales, ou immorales, mettons amorales (a privatif) de la philosophie du néant. Et par cela Diderot est grand sans conteste. En mal, soit ! Mais Satan aussi. On ne rive pas le clou du diable avec une épigramme en passant. Pour le coup, il faut reconnaître, l'adversaire n'a pas à crier "Touché !" La botte est à recommencer. Mais M. d'Aurevilly la recommencera s'il le faut. Je ne suis pas en peine de lui. Il a toujours la plume en garde et ne demande qu'à plastronner avec les plus forts. Aussi ne lui gradé-je pas rancune du coup indiqué seulement, et non poussé à fond, sur le Diderot. Je m'en console en contemplant le Goethe, "cette gélatine figée" où vibre l'épée plantée en plein." in Le Livre, Jean Richepin (pp. 359-360)
Jules Barbey d'Aurevilly a 72 ans lorsqu'il publie cet ouvrage de critique polémique. Il écrit à Miss Elysabeth, de Paris, le 17 août 1880 : "Ce n'est donc pas cela qui me retient à Paris. C'est le Goethe et Diderot que Dentu doit faire paraître au mois de septembre (...)." (Lettres intimes, éd. 1921). Barbey connaissait Uzanne de quelques années auparavant. Il avait notamment préfacé le Bric-à-Brac de l'amour du jeune Uzanne qui avait paru chez Ed. Rouveye le 5 décembre 1878. Barbey offre ici en témoignage de son amitié un exemplaire de ce livre à Uzanne. Sans doute pour en rendre compte dans la revue Le Livre nouvellement fondée au début de 1880. Quoi qu'il en soit, l'exemplaire offert, est resté broché et même non coupé, c'est à dire que Octave Uzanne n'a pas lu ce texte de Barbey dans cet exemplaire. C'est un exemplaire sur papier courant, il n'est pas fait mention de grands papiers.
BELLE SIGNATURE AUTOGRAPHE DU CONNÉTABLE DES LETTRES.
VENDU
jeudi 26 novembre 2015
Bibliophilie : Voyage autour de sa chambre par Octave Uzanne, illustré par Henri Caruchet (1896). Magnifique ouvrage de la période Symboliste et Art Nouveau. Tirage rare à 210 exemplaires seulement pour les Bibliophiles indépendants.
Octave UZANNE - Henri CARUCHET illustrateur
VOYAGE AUTOUR DE SA CHAMBRE. Illustrations de Henri Caruchet gravées à l'eau-forte par Frédéric Massé, relevées d'aquarelles à la main.
Imprimé à Paris pour les Bibliophiles Indépendants, Henry Floury libraire, Paris, 1896 (Imprimerie Maire, 1897)
1 volume in-8 (27,5 x 20 cm), de 36 pages, toutes gravées à l'eau-forte (texte et encadrement illustré rehaussé à l'aquarelle), suite complète en noir des eaux-fortes sans le texte.
Reliure de l'époque plein maroquin bleu nuit janséniste signé Noulhac. Dentelle intérieure dorée, gardes et doublures de papier peigne. Etui bordé. Très bon état. Légers frottements sur un plat, sans gravité. La très belle couverture d'inspiration symboliste et imprimée en couleurs et en or de Henri Thiriet est parfaitement conservée.
TIRAGE UNIQUE A 210 EXEMPLAIRES.
CELUI-CI IMPRIMÉ AU NOM DE M. REVILLON.
Superbe ouvrage magnifiquement illustré par Henri Caruchet dans le plus pur style Art Nouveau et Symboliste. Le texte a été calligraphié par Antoine Barbier et reporté sur cuivre à l'eau-forte. Les compositions de Caruchet encadrent le texte. Toutes les pages ont été aquarellées à la main sous la direction d'Octave Uzanne. Archétype du très beau livre de bibliophilie fin de siècle.
La sobriété de la reliure s'accorde parfaitement avec le contenu morbide que recèle le texte d'Octave Uzanne. Ce court récit autobiographique (nous n'en doutons pas), a été publié une première fois dans le volume intitulé Le Calendrier de Vénus, en 1880. Sous le même titre Voyage autour de sa chambre, Octave Uzanne nous conte cette histoire malheureuse. Qu’est-ce que ce Voyage autour de sa chambre ? Comme l’indique tout à fait explicitement le sous-titre donné par Octave Uzanne en 1880 : Réminiscence. Du latin reminisci (se souvenir) et de menimi (avoir présent à l'esprit). Le narrateur (Octave Uzanne) se souvient de ses premières amours de dix-huit ans. Mais pas n’importe quels amours, un amour, celui d’une seule, disparue dans la fleur de l’âge. « (…) mignardes hantises de mes dix-huit ans » écrit-il. Ce texte est une complainte à l’amour perdu : « Une ancienne chanson d'amour voltige dans la solitude ; dans ce nid charmant où l'on était si bien à deux, il ne reste que des rêves de volupté indécise et la sarabande enlaçante, mystérieuse et sinistre des souvenirs, ces revenants de l'âme qu'on évoque, qu'on chasse et qu'on appelle encore. » C’est un récit charnel où il évoque les « caresses friponnes d'autrefois ». Cet amour était mortel et mortifère : « quand je jetai mon cœur dans ton âme avec la furie des désirs qui se cabrent et l'impétuosité des prurits cuisants, quand je m'agenouillai pour la prime fois devant ta beauté absorbante, quand nos lèvres allangouries se donnèrent la becquée divine, alors, j'aurais dû cesser de vivre ; j'étais Dieu dans la Création ! » Qui pouvait bien être cette « blonde » aux « longues tresses blondes dont parfois dans sa nudité, elle se faisait un manteau d'or. » ? Nous ne le saurons sans doute jamais. Quelle est la part du rêve et de la réalité ? Le narrateur (Octave Uzanne ?) a aimé ! aimé à perdre la raison, dans ses premières années de virilité. Mais « la mort, en surprenant la pauvrette a fauché mon âme avec la sienne » écrit-il. « O la seule amante aimée, je reviens chaque jour faire ce tendre voyage autour de ta chambre ». Confession ? Romanesque ?
Nous avons republié ce texte ICI : http://www.octaveuzanne.com/2013/01/voyage-autour-de-sa-chambre-1880-1896.html
TRÈS BEL EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ A L'ÉPOQUE DE CE LIVRE RARE.
VENDU
mercredi 25 novembre 2015
Bibliophilie : Contes pour les bibliophiles par Octave Uzanne et Albert Robida (1895). Un des 1.000 exemplaires sur papier vélin.
Octave UZANNE - Albert ROBIDA
CONTES POUR LES BIBLIOPHILES par Octave Uzanne et A. Robida. Nombreuses illustrations dans le texte et hors texte.
Paris, Ancienne Maison Quantin, Librairies-Imprimeries réunies, May et Motteroz, 1895 [achevé d'imprimer sur les presses de l'ancienne maison Quantin à Paris le 27 novembre 1894].
1 volume grand in-8 (30 x 21 cm) broché de IV-230-(1) pages. Illustrations dans le texte en noir et hors-texte en noir et en couleurs. Bel exemplaire. Les deux plats de la couverture illustrée dessinée par George Auriol sont en excellent état. Brochage faible par endroit cependant.
ÉDITION ORIGINALE EN LIBRAIRIE DE CES CONTES POUR BIBLIOPHILES.
UN DES 1.000 EXEMPLAIRES SUR PAPIER VÉLIN.
Le tirage de luxe est de 30 exemplaires seulement sur papier du Japon (tirage total à 1.030 ex. numérotés au composteur).
Exemplaire sans la planche libre Les Fricatrices (reproduction en héliogravure d'un tableau présumé de Fragonard représentant une scène saphique), tirée à 300 ex. seulement et vendue à part. On ne la trouve que très rarement pour ne pas dire jamais dans les exemplaires brochés.
Exemplaire sans la planche libre Les Fricatrices (reproduction en héliogravure d'un tableau présumé de Fragonard représentant une scène saphique), tirée à 300 ex. seulement et vendue à part. On ne la trouve que très rarement pour ne pas dire jamais dans les exemplaires brochés.
Ce volume contient les contes suivants : Un Almanach des Muses de 1789 ; L’Héritage Sigismond, luttes homériques d’un vrai bibliofol ; Le Bibliothécaire Van Der Boëcken de Rotterdam ; Un Roman de Chevalerie franco-japonais ; Les Romantiques inconnus ; Le Carnet de Notes de Napoléon Ier ; La Fin des Livres ; Poudrière et Bibliothèque ; L’Enfer du Chevalier de Kerhany, étude d’éroto-bibliomanie ; Les Estrennes du Poète Scarron, et enfin, onzième et dernier conte, Histoire de Momies, récits authentiques.
C'est dans ce volume que paraît pour la première fois en librairie la nouvelle d'anticipation La Fin des Livres qui sera rééditée de nombreuses fois à la fin du XXe siècle. Ce texte est sans conteste le plus connu et le plus populaire d'Octave Uzanne. Octave Uzanne y dépeint une société futuriste (XXe s.) dominée par le phonographe qui remplace désormais le livre papier. Les gens écoutent les livres et ne lisent plus comme auparavant. Cette nouvelle n'est aujourd'hui plus tout à fait de la fiction, c'est d'ailleurs sans doute pour cela qu'elle trouve un écho dans le monde entier auprès des lecteurs modernes.
Ce livre est aussi une grande réussite pour l'illustration aussi variée que riche par Albert Robida.
Pour plus de détail sur cet ouvrage et l'histoire de la collaboration entre Albert Robida et Octave Uzanne, voici un article que nous avons publié ICI.
TRÈS BON EXEMPLAIRE TEL QUE PARU.
VENDU
Bibliophilie : Octave Uzanne et son Dictionnaire Bibliophilosophique (1896). Exemplaire bien complet des trois couvertures illustrées par trois artistes avant-gardistes fin de siècle : Paul Berthon - George de Feure et E. Belville. 31 eaux-fortes d'Oswald Heidbrinck. « The most scarce of all my books » le Dictionnaire Bibliophilosophique, écrit Octave Uzanne à un ami anglo-saxon en novembre 1902.
Octave UZANNE - Oswald HEIDBRINCK, illustrateur - Paul BERHON - George DE FEURE - E. BELVILLE
DICTIONNAIRE BIBLIOPHILOSOPHIQUE, TYPOLOGIQUE, ICONOPHILESQUE, BIBLIOPEGIQUE ET BIBLIOTECHNIQUE à l'usage des Bibliognostes, des Bibliomanes et des Bibliophilistins, par Octave Uzanne, polygraphe et philologue.
Paris, Imprimé pour les Sociétaires de l'Académie des Beaux Livres, Bibliophiles Contemporains, en l'an de grâce bibliomaniaque 1896. [imprimé sur les presses typographiques de Edouard Cretté à Corbeil].
1 volume in-8 (22 x 15 cm) broché de VIII-364 pages. Texte imprimé dans un encadrement décoré tiré en noir d'après le dessin de Léon Rudnicki, papier filigrané décoré de feuillages par le même artiste, signature Octave Uzanne en filigrane dans le papier au centre des pages ; 31 eaux-fortes hors-texte, parfois en couleurs, par Oswald Heidbrinck, dans un encadrement doré ou cuivré ; les exemplaires étaient livrés sous triple-couverture illustrée : la première couverture de protection est en vélin véritable estampé et doré d'une superbe composition de E. Belville datée 1896 (il manque un ruban) ; la deuxième couverture est imprimée en bleu/violet sur fond de papier argenté et est signée Paul Berthon ; la troisième et dernière couverture est une composition florale dans un camaïeu de verts et est signée George de Feure. Bel état de l'ensemble.
ÉDITION ORIGINALE.
ÉDITION ORIGINALE.
TIRAGE A 176 EXEMPLAIRES SEULEMENT.
Splendide ouvrage très recherché des amateurs à juste titre. Uzanne a couché au fil des pages ses convictions les plus intimes de bibliophile fin de siècle. Souvent teintés d'humour voire de moquerie à l'encontre de ses congénères, les notices s'enchaînent pour le plus grand plaisir du bibliophile d'aujourd'hui. Il n'hésite pas à y inclure tous les néologismes qui lui étaient si chers et dont il faisait usage régulier.
Bibliophilosophe : Sage ami des livres dépris de toute ostentation et vanité. Ce n'est plus le passionné, le fougueux amant qui jette or avec fièvre pour conquérir ce qu'il désire, c'est mieux peut-être, c'est le lettré éclairé qui comprend l'amour des livres à la façon de Montaigne, avec discernement et claivoyance (...)
Dans cet ouvrage, aboutissement de l'esthétisme Uzannien, se mêlent les influences de l'Art Nouveau, du Symbolisme triomphant, aux différents mouvements avant-gardistes qu'il a côtoyé de près. Le résultat est à la hauteur de ce que Uzanne pouvait proposer de plus innovant.
« The most scarce of all my books » le Dictionnaire Bibliophilosophique, écrit Octave Uzanne à un ami anglo-saxon en novembre 1902.
Ce livre a été construit sur les débris encore fumant des Bibliophiles contemporains, payé sur les fonds de réserve de la Société dissoute au moment de la publication. Entièrement dirigée par Octave Uzanne, président-fondateur et dissociateur des cent-soixante Bibliophiles Contemporains. Le tirage a été fait au nombre exact de 176 exemplaires numérotés (nominatifs). Il a été ébauché en 1895 mais porte la date de 1896 (titres et couvertures ayant été tirés avant l'achèvement). On lit à la fin :
"La dernière feuille de ce Dictionnaire Bibliophilosophique, ébauché en 1895 et qui porte la date de 1896, a été imprimé ainsi que tout le texte de l'ouvrage, sur les presses typographiques de Edouard Cretté, imprimeur à Corbeil, sous la direction de l'auteur et pour MM. les anciens membres de la Société des Bibliophiles Contemporains, le 14 octobre 1897."
BEL EXEMPLAIRE, COMPLET DE TOUTES LES COUVERTURES REQUISES, BROCHÉ, ABSOLUMENT NON ROGNÉ, TEL QUE PARU.
RARE.
VENDU
VENDU
lundi 23 novembre 2015
Bibliophilie & Symbolisme. L'Art et l'Idée, frontispice de Carlos Schwabe en 2 états (1892). Tirage de luxe sur Japon (30 exemplaires).
Carlos SCHWABE (illustrateur) - Paul AVRIL (graveur) - Octave Uzanne (directeur-rédacteur en chef)
L'ART ET L’IDÉE. Revue contemporaine du dilettantisme littéraire et de la curiosité, publiée par Octave Uzanne.
[Paris, Ancienne Maison Quantin, Janvier 1892]
1 fascicule grand in-8 (25,5 x 16,5 cm), broché, couverture imprimée, 80-(8) pages. Frontispice à l'aquatinte par Paul Avril d'après Carlos Schwabe, ici en 2 états. Couverture en 2 états. Excellent état, dos du brochage partiellement fendu.
TIRAGE DE LUXE A 30 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DU JAPON.
Cette revue était livrée mensuellement aux souscripteurs (abonnés). Le détail du tirage est le suivant : 1.000 ex. sur papier vélin (exemplaires ordinaires qui ont pour ainsi dire tous très mal vieilli, papier bruni devenu cassant) ; 600 ex. sur papier vergé des Vosges pour les abonnés ; 60 ex. de luxe dont 30 Japon, 15 Chine et 15 Whatman. Les 60 ex. de luxe sont les seuls à être enrichis d'estampes supplémentaires.
Comme pour tout ouvrage en livraisons, la page de titre générale sous laquelle se réunissaient les 6 livraisons formant le premier semestre (sur deux) de cette revue, n'est ici pas présente (elle était fournie aux abonnés en fin d'abonnement, avant de passer les exemplaires au brochage ou à la reliure). De même la numérotation ne s'y trouve pas, ce qui est normal.
PREMIÈRE LIVRAISON.
Cette revue compte 12 livraisons au total, soit l'année 1892 seulement.
Ce fascicule contient ainsi :
- 1 tirage en noir de la couverture.
- 1 épreuve de l'aquatinte définitive du frontispice de Carlos Schwabe, gravé par Paul Avril (tirage en bleu-vert sur papier Japon feutre).
- 1 épreuve du trait avant la teinte du frontispice de Carlos Schwabe, gravé par Paul Avril (tirage en noir sur papier Japon ancien vergé).
Ce fascicule contient plusieurs textes intéressants : Présentation par Octave Uzanne - Sensations d'art et Expressions d'idées par Octave Uzanne - Le petit théâtre des marionnettes et le poète Maurice Bouchor par Amédée Pigeon - Les Magazines illustrés d'Europe et d'Amérique par Henry Nogressau - La bibliographie à trois degrés par Bernard-Henri Gausseron - Les lendemains d'étrennes par Gérard d'Orgy (Octave Uzanne) - Ceux de demain, la génération littéraire qui monte, les jeunes et les revues, par Pierre Valin - Les Idées du jour et les Echos d'Art par Octave Uzanne - L'Art et la Littérature à l'étranger par Louis de Fliasac - Notre Télégnoste par Octave Uzanne.
Cette revue d'art et d'idées est sans doute l'une des plus belles aventures éditoriales portées à bout de bras par Octave Uzanne presque exclusivement seul pour la rédaction et le choix des artistes rassemblés. Cette revue est empreinte de symbolisme, l'Art nouveau et les idées neuves y fusent presque à chaque page. Ce n'est plus seulement la bibliophilie, l'amour des beaux livres qui animent ici Octave Uzanne ; c'est le dilettante esthète, amoureux d'art dans toute sa globalité
Carlos Schwabe (1866-1926), autodidacte doué d'une sensibilité névrotique, il ne connaît aucune formation académique à l'exception de l’École des arts industriels de Genève où il apprend à dessiner les plantes et à aiguiser son sens du décor, sous la houlette de Mittey. Visionnaire, mystique et éminemment solitaire, il est rapidement mêlé aux cercles parisiens les plus actifs et devient l'un des plus brillants auxiliaires du « Sâr » Peladan. Il réalise la première affiche du Salon de la Rose-Croix, reproduite dans Les maîtres de l'affiche (1895-1900). Son art du dessin et son idéalisme lui valent de devenir un illustrateur renommé : Stéphane Mallarmé, Albert Samain, Charles Baudelaire, Émile Zola dont il orne Le Rêve, Maurice Maeterlinck, José-Maria de Heredia, Pierre Louÿs, Catulle Mendès,Félicité de Lamennais, Edmond Haraucourt, Olive Schreiner, Charles Desfontaines (pseudonyme du baron Henri de Rothschild) etc. Sa conception originale de l'art de l'illustration est considérée comme une étape majeure dans l'évolution de cette discipline. Il expose à partir de 1891 au Salon de la Société nationale des beaux-arts, au Salon de la Rose-Croix en 1892 et au Salon d'automne. Il expose également à la Sécession de Munich en 1893 et dans divers Salons en Belgique ainsi qu'à Genève et à Zurich, et chez le marchand Siegfried Bing. On lui décerne une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900 à Paris et il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur en 1901.Il a diverses expositions personnelles : à la Galerie des artistes modernes en 1903, la Galerie Moos à Genève en 1920 et, posthume, à la Galerie Georges Petit à Paris en 1927. Membre de l’« Union pour l'action morale », proche du philosophe Gabriel Séailles et de Mathias Morhardt (fondateur de la Ligue des Droits de l'homme), il est un dreyfusard engagé bien que n'étant pas juif. Il fréquente aussi les milieux occultistes et des personnalités comme Jules Bois et Édouard Schuré. Carlos Schwabe est aussi un mélomane et proche des milieux musicaux (Vincent d'Indy, Camille Erlanger) ; il est le meilleur ami du compositeur Guillaume Lekeu auquel il rend hommage après sa mort précoce à l'âge de 24 ans en 1894. La perfection de son graphisme le situe comme un précurseur de l'Art nouveau, et comme l'un des symbolistes les plus personnels, ayant des préoccupations religieuses et sociales mais aussi un certain panthéisme dû à ses origines germaniques qui complètent le portrait d'un artiste possédé par son idéal. On a comparé la pureté de son dessin, en particulier durant les années 1890, à Albrecht Dürer ou à Martin Schongauer. Avant 1900, son art, empreint d'un certain primitivisme, se caractérise par un trait anguleux et des visions symboliques compliquées, d'une grande perfection de facture. Après 1900, son art gagne en souplesse et devient plus charnel. Bien qu'évoluant vers un style moins marqué par le symbolisme, l'œuvre de Schwabe livre encore des images fortes comme La Vague (Genève, musée d'Art et d'Histoire) et ses études préparatoires qui allient vision hystérique, références à l'opéra et sentiment de révolte sociale. Il faut encore citer Le Faune (1923), dans lequel l'artiste produit un autoportrait symbolique non exempt de mélancolie. (source : Wikipédia).
SUPERBE ÉTAT DES 2 TRÈS RARES TIRAGES DE LUXE DE LA TRÈS BELLE COMPOSITION SYMBOLISTE DE CARLOS SCHWABE.
VENDU
vendredi 20 novembre 2015
Bibliophilie & Orientalisme : Les Robaïyat d'Omar Khayyâm illustrés par Génia Minache (1957). 1 des 25 exemplaires de tête avec une superbe gouache originale (dessin et suites). Rare. Superbe ouvrage.
OMAR KHAYYÂM - Génia MINACHE illustratrice
LES ROBAÏYAT traduits du persan par Franz Toussaint. Illustrations de Génia Minache.
Marcel Lubineau, éditeur, Paris, 1957
1 volume in-4 (28 x 20 cm), en feuilles, sous couverture imprimée (illustration en couleurs sur le premier plat), titre au dos imprimé en long en noir, 152-(2) pages, 16 superbes compositions hors-texte en couleurs, 1 vignette en couleurs pour la couverture, 1 petite vignette de titre, 1 vignette d'en-tête, 1 vignette en fin d'ouvrage. Emboîtage éditeur. Très bon état, proche du neuf.
TIRAGE A 575 EXEMPLAIRES.
CELUI-CI, 1 DES 25 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER VÉLIN PUR FIL DE RIVES AVEC :
- 1 GOUACHE ORIGINALE SIGNÉE D'UN HORS-TEXTE 26,5 X 18 CM SUR VÉLIN VÉRITABLE.
- 1 DESSIN ORIGINAL SIGNÉ (ENCRE DE CHINE).
- 1 SUITE DES ILLUSTRATIONS AU TRAIT (21 PLANCHES EN NOIR).
- 1 COMPOSITION EN COULEURS HORS-TEXTE REFUSÉE.
- 1 SUITE DE LA DÉCOMPOSITION D'UN HORS-TEXTE (9 PLANCHES).
- 1 SUITE EN CAMAÏEU DE TOUTES LES ILLUSTRATIONS (21 PLANCHES).
Cette édition a été achevée d'imprimer le 15 novembre 1957 par Pierre Bouchet. Les illustrations de Génia Minache ont été interprétées en gravure sur bois par Pierre-Jean Mathan.
Génia Minache (1907-1972), née Evgenia Semenovna HADJI-MINACHE à Saint-Petersbourg. Elle est morte à Paris. Après la révolution russe Génia Minache évacue avec l'armée blanche à Constantinople. Sa famille s'installe à Prague, puis à Paris. Dans les années 30, elle étudie à Paris à l’École Nationale des Arts Décoratifs. Durant ses études elle se lie avec les peintre A. Auxente et M. Riabouchinsky. En 1934 elle expose avec A. Auxente à la galerie Berheim. Elle expose en 1936 à la galerie Zak à l'exposition des artistes russes. Sa première exposition personnelle date de 1949 à la galerie J. Allard. Mme Hadji Minache, dont les œuvres, "Les danseuses d’Iran" ou "L’archet", semblent empreintes d’un exotisme propre aux peintres orientalistes européens du XIXème siècle. Dans les années 60, elle participe activement aux ventes de charité au profit de la "Maison pour enfants russes" de Montgeron, près de Paris. Quelques mois après sa mort, ses tableaux ont été dispersés à la salle des ventes Drouot à Paris. Génia Minache est surtout connue comme illustratrice de livres. On lui doit entre autres : La religieuse, Les bijoux indiscrets édité en 1969-1970 chez A. Vial. Le Kama-Sutra en 1960. Les Robaïyat de Omar Khayym en 1957. Les Chansons de Bilitis aux Propylées en 1947, etc.
"Omar Ibn Ibrahim Al Khayyâm naquit dans le Khorossan', près de la ville de Nichapour, vers l'an 1040 de l'ère chrétienne [...] Khayyâm put s'adonner à l'étude des mathématiques et de l'astronomie, qui l'attiraient. Quelques années après, il était le plus célèbre savant de son époque. Il composa divers ouvrages scientifiques, une Méthode pour l'extraction des racines carrées et cubiques, une Démonstration de problèmes d'algèbre et un Traité sur quelques difficultés des définitions d'Euclide. [...] Comme directeur de l'Observatoire de Merv, en 1074, il entreprit et réalisa la réforme du calendrier musulman. [...] Il mourut à Nichapour, âgé de 85 ans. [...] Omar Khayyâm s'est immortalisé par 200 quatrains qu'il a négligemment jetés à la postérité. [...] Khayyâm est un désespéré qui se masque d'un sourire, dès qu'un sanglot l'étrangle. Cette sérénité douloureuse, il ne l'a pas conquise sans efforts, sans blessures. Durant toute son existence, il a cherché la vérité, dans la science, dans la philosophie, dans les plaisirs de la vie. [...]" (extrait de la préface de Franz Toussaint).
On retiendra ce quatrain :
Le vaste monde : un grain de poussière dans l'espace. Toute la science des hommes : des mots. Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats : des ombres. Le résultat de ta méditation perpétuelle : rien.
Des pensées profondes qui font encore écho aujourd'hui plus près de mille ans plus tard :
Sur la Terre bariolée, chemine quelqu'un qui n'est ni musulman, ni infidèle, ni riche, ni pauvre. Il ne vénère ni Allah, ni les lois. Il ne croit pas à la vérité. Il n'affirme jamais rien. Sur la Terre bariolée, quel est cet homme brave et triste ?
"Son courage est remarquable. Au mépris du jugement de ses contemporains fanatiques et intolérants, il ose douter de tout ce que l'on vénère autour de lui. Il ose proclamer l'inanité des dogmes religieux et des connaissances humaines." (extrait de la préface).
Dans ces quatrains sont vénérés à tour de rôle : la sagesse, l'amour, les femmes, le vin, la jouissance, les plaisirs, la vie !
L'illustration de Génia Minache, d'un érotisme délicat, apporte à ce texte un luxe esthétique proche du merveilleux.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE DU TIRAGE LE PLUS RARE AVEC DESSINS ET SUITES.
VENDU
vendredi 13 novembre 2015
La Décadence Latine. Ethopée III. L'initiation sentimentale, par Joséphin Sâr Péladan (1887). Exemplaire de dédicace offert à Octave Uzanne. Frontispice de Félicien Rops.
Joséphin PÉLADAN
La Décadence Latine. Ethopée III. L'initiation sentimentale.
Paris, Edinger, 1887
1 volume in-18 (19 x 12 cm), IV-343-(3) pages. Frontispice en héliogravure par Félicien Rops. Couverture illustrée en couleurs. Tirage ordinaire.
Reliure de l'époque demi-toile rouge à la bradel. Bon état.
ÉDITION ORIGINALE
Envoi autographe du SAR Péladan à Octave Uzanne : "A Octave Uzanne, en très vive sympathie & profonde estime esthétique. Joséphin Péladan".
Exemplaire vendu broché à la vente Uzanne de mars 1894, relié quelques temps plus tard (mais sans doute assez rapidement).
Octave Uzanne écrit en commentaire de son catalogue (il y vend plusieurs ouvrages du Sâr) : "Exemplaires avec envois autographes du Sâr, à l'encre verte, d'allure originale et kabbalistique. Les romans de Péladan, frontispicés par de véritables artistes (Félicien Rops pour ce volume), resteront marqués d'originalité et seront longtemps sympathiques aux néo-bibliophiles. Quoi qu'on puisse penser du Sâr et de son esthétique, son talent d'écrivain reste indéniable et ses fictions sont toujours nobles, élevées, dégagées des bassesses et des ordures naturalistes. Au milieu de son œuvre évidemment trop touffue, des pages superbes apparaissent, des conceptions grandioses se dégagent. Parfois la phrase du mage atteint au mystère et s'égare dans un impénétrable occultisme, mais elle ne traîne jamais, il faut le dire, dans la fange ou la vulgarité. La postérité sera clémente à ce laborieux. Elle oubliera les excentricités de l'homme pour ne se souvenir que de l’œuvre vaillamment accomplie dans la constante recherche du rare et du beau, toujours au dessus du banal. Le cri de guerre du Sâr : Ohé ! les races latines ! n'a rien en soi de si fol. - Ces pauvres races sont bien vieillottes, bien exténuées, bien calamiteuses sur le fumier des âges où elles expirent avec l'orgueil des vieilles coquettes qui prétendent ne jamais déchoir."
L'initiation sentimentale est le titre du troisième volume de La décadence latine, un vaste cycle romanesque ou sorte de traité des passions auquel l'écrivain français Joséphin Péladan (1859-1918) consacra toute son existence. Le personnage central, Nebo, une des multiples incarnations de Péladan, enseigne à sa jeune élève Paule de Riazan comment connaître un amour pur et idéal. Pour ce faire, il stigmatise l'hypocrisie bourgeoise, le désordre qu'engendrent le romanesque et le dérèglement des passions. Rops réalise au cours de sa carrière de nombreuses illustrations de livres, le plus fréquemment ceux d'auteurs appartenant à l'avant-garde belge ou française. Pour le frontispice de L'initiation sentimentale, il réalise cette image provocatrice qui synthétise le contenu du roman. L'étrange Cupidon macabre qui se dresse devant l'arbre du Bien et du Mal résume les différents maux dénoncés par le personnage de Nebo. La confusion entre le petit dieu de l'amour et la mort chasseresse, les fesses dénudées qui chez Rops évoquent l'hypocrisie, l'allusion à la perversion féminine sont autant de transpositions visuelles du texte romanesque. Mais au-là de la simple illustration, le dessin de Rops constitue également une critique acerbe et amère de la société. Il se révèle ainsi comme un maître dans l'art très symboliste de la suggestion. (Musée d'Orsay, notice sur le frontispice de Félicien Rops).
TRÈS BON EXEMPLAIRE DE DÉDICACE.
VENDU
samedi 7 novembre 2015
Bibliophilie : Suite de 39 épreuves d'essais pour La Serviture et Grandeur miliraires par le Comte Alfred de Vigny. Edition bibliophilique pour les Amis des Livres (1885). Suite d'estampes corrigées par H. Dupray pour le graveur D. Mordant. Ensemble unique.
Alfred de VIGNY - Henri DUPRAY et Daniel MORDANT (illustrateur et graveur)
[SUITE DE 39 GRAVURES D'ESSAIS] SERVITUDE ET GRANDEUR MILITAIRES par le Comte Alfred de Vigny. Dessins de H. Dupray gravés à l'eau-forte par Daniel Mordant.
[Paris, Imprimé pour les Amis des Livres, par A. Lahure, 1885]
39 EAUX-FORTES D'ESSAIS PAR D. MORDANT D’APRÈS LES DESSINS DE H. DUPRAY.
ÉPREUVES D’ÉTATS, ANNOTÉES ET CORRIGÉES PAR H. DUPRAY.
SÉRIE COMPLÈTE DES ILLUSTRATIONS DE L'OUVRAGE. Voir ci-dessous le détail des estampes.
Chaque estampe (à l'exception de quelques unes seulement) est tirée sur papier du Japon et contrecollée sur papier fort de format 30,5 x 22,3 cm. Chaque estampe est numérotée à la mine de plomb en bas à droite.
Le volume publié par les Amis des Livres a été imprimé à 123 exemplaires seulement (achevé d'imprimer le 25 novembre 1884).
Voici le détail des estampes proposées ici :
n°1 : Frontispice. État avant les signatures, eau-forte non terminée avec de nombreuses corrections à appliquer par le graveur. Papier Japon (feuillet non contrecollé sur papier fort).
n°2 : Frontispice. État avec remarque avec les signatures des artistes à la plume. Papier Japon contrecollé sur papier fort.
n°3 : Frontispice. Etat intermédiaire avec remarque. Fond retravaillé au lavis par H. Dupray. Papier Japon recoupé 19,1 x 12 cm contrecollé sur papier fort.
n°4 : Frontispice. État intermédiaire avec les signatures des artistes gravées dans la planche. Annotations manuscrites pour corrections par H. Dupray : "Aqua-tinte trop froide - un ton plus chaud, si possible. Redonner des accents qui ont disparu à cause du gris. En hâte." Papier vélin blanc.
n°5 : Vignette 1 : 9,3 x 4,8 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. H. Dupray a redessiné le chien. Corrections dans la gravure à la mine de plomb. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°6 : Vignette 1 : 9,3 x 4,8 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. Avec annotation de H. Dupray. Eau-forte pure. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°7 : Vignette 1 : 9,3 x 4,8 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. Avec annotation de H. Dupray. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°8 : Vignette 1 : 9,3 x 4,8 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. Avec annotation de H. Dupray. Eau-forte pure. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°9 : Vignette 2 : 9,5 x 5 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. Avec annotation de H. Dupray. Eau-forte pure. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°10 : Vignette 2 : 9,5 x 5 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. Avec lavis de fond de H. Dupray. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°11 : Vignette 2 : 9,5 x 5 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. Avec retouche à la mine de plomb de H. Dupray. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°12 : Vignette 2 : 9,5 x 5 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. Avec nombreuses annotations de H. Dupray. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°13 : Vignette 2 : 9,5 x 5 cm. État intermédiaire à corriger par le graveur. Avec annotations de H. Dupray. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°14 : Hors-texte pleine page 1 : Etat intermédiaire avec la signature manuscrite des artistes et la légende à la plume corrigée. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°15 : Vignette 3 : 9,4 x 5 cm. Etat intermédiaire avec annotation de H. Dupray en marge. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°16 : Vignette 3 : 9,4 x 5 cm. Etat intermédiaire avec annotation de H. Dupray en marge. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°17 : Vignette 4 : 9,4 x 5 cm. Etat intermédiaire avec cette annotation lapidaire de H. Dupray : "un peu plus d'accent". Eau-forte pure non terminée. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°18 : Vignette 4 : 9,4 x 5 cm. Etat intermédiaire avec cette annotation de H. Dupray. Eau-forte non terminée. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°19 : Hors-texte pleine page 2 : Etat intermédiaire avec retouche à la gouache dans la gravure par H. Dupray. Papier du Japon non contrecollé.
n°20 : Hors-texte pleine page 2 : Etat intermédiaire avant les signatures. Papier du Japon non contrecollé.
n°21 : Hors-texte pleine page 2 : Etat intermédiaire avec retouche à la mine de plomb dans la gravure par H. Dupray. Papier du Japon non contrecollé.
n°22 : Hors-texte pleine page 2 : Etat intermédiaire avec retouche à la gouache dans la gravure par H. Dupray. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°23 : Hors-texte pleine page 2 : Etat intermédiaire avec annotations par H. Dupray. Papier du Japon non contrecollé.
n°24 : Hors-texte pleine page 2 : Etat intermédiaire avant la lettre et les signatures. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°25 : Hors-texte pleine page 2 : Etat intermédiaire avant la lettre et les signatures. Annotation de H. Dupray : "Tête de la Lamballe plus détachée, plus propre" (quel humour !!! NDLR). Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°26 : Vignette 4 : 9,3 x 5 cm. Etat intermédiaire avec cette annotation de H. Dupray. Eau-forte non terminée. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n °27 : Vignette 4 : 9,3 x 5 cm. Etat intermédiaire. Eau-forte non terminée. Papier du Japon 10,7 x 8,5 cm contrecollé sur papier fort.
n°28 : Vignette 4 : 9,3 x 5 cm. Etat intermédiaire avec cette annotation de H. Dupray. Eau-forte non terminée. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°29 : Vignette 4 : 9,3 x 5 cm. Etat intermédiaire avec cette annotation de H. Dupray. Eau-forte non terminée. Papier du Japon contrecollé sur papier fort.
n°30 : Vignette 5 : 9,3 x 5 cm. Etat intermédiaire avant les signatures. Retouches à la mine de plomb dans la gravure par H. Dupray. Papier du Japon contrecollé.
n°31 : Vignette 5 : 9,3 x 5 cm. Etat intermédiaire avant les signatures. Avec de nombreuses annotations et demandes de corrections par H. Dupray. Papier du Japon contrecollé.
n°32 : Vignette 5 : 9,3 x 5 cm. Etat intermédiaire avant les signatures. Avec de nombreuses annotations et demandes de corrections par H. Dupray. Papier du Japon contrecollé.
n°33 : Hors-texte pleine page 3 : Etat intermédiaire avant la lettre et les signatures. Eau-forte pure. Papier du Japon non contrecollé.
n°34 : Hors-texte pleine page 3 : Etat intermédiaire avant la lettre et les signatures. Eau-forte pure. Annotation demande de correction par H. Dupray : "Tête du capitaine plus jeune". Papier du Japon non contrecollé.
n°35 : Hors-texte pleine page 3 : Etat intermédiaire avant la lettre et les signatures. Eau-forte terminée ? Papier du Japon contrecollé.
n°36 : Hors-texte pleine page 3 : Etat intermédiaire avant la lettre et les signatures. Eau-forte avec retouche au lavis et à la gouache par H. Dupray. Papier du Japon non contrecollé.
n°37 : Hors-texte pleine page 3 : Etat intermédiaire avant la lettre et les signatures. Eau-forte avec annotations demandes de corrections par H. Dupray. Papier du Japon non contrecollé.
n°38 : Hors-texte pleine page 3 : Etat intermédiaire avant la lettre et les signatures. Eau-forte avec annotations demandes de corrections par H. Dupray. Papier du Japon non contrecollé.
n°39 : Cul-de-lampe de fin de volume : 11 x 6,5 cm. Eau-forte pure non terminée avec annotation demande de corrections par H. Dupray. Papier du Japon contrecollé.
ENSEMBLE UNIQUE, EN PARFAIT ÉTAT.
VENDU
mardi 3 novembre 2015
La Moralité du mauvais Riche et du Ladre (réimpression à 40 exemplaires seulement d'une impression en gothique français de la fin du XVe siècle ou début du XVIe siècle). Rare.
MORALITÉ DU MAUVAIS RICHE ET DU LADRE, à douze personnages.
A Paris, Chez Silvestre, Libraire, 1833 [réimpression d'une impression en gothique français de la fin du XVe ou début du XVIe siècle] [imprimerie de A. Pinard, Quai Voltaire, n°15]
1 volume petit in-8 (18 x 10,5 cm) de 2 feuillets + 16 feuillets don 1 page de titre illustrée d'un grand bois.
Reliure de l'époque demi-basane verte avec petits coins, dos lisse orné en long, fers dorés rocaille, plats de papier vert, garde de papier marbré. Imprimé sur beau papier vélin fort. Reliure légèrement frottée, cuir recollé au dos (peu visible), quelques frottements sur les plats, reliure solide et décorative.
TIRAGE A 40 EXEMPLAIRES SEULEMENT.
1 DES 24 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE FRANCE DE LA FABRIQUE DE BLAUW A RIVES.
Le détail du tirage est le suivant : 2 ex. sur peau de vélin ; 4 ex. sur Chine ; 10 ex. sur Hollande ; 24 ex. sur papier de France.
Il nous paraît utile et intéressant de reproduire ici la note de l'éditeur :
"Cette réimpression copie figurée de la Moralité du mauvais Riche et du Ladre a été faite sur l'exemplaire de la Bibliothèque Royale. Il existe de cette Moralité deux éditions, imprimées en caractères gothiques, à la fin du XVe siècle ou au commencement du XVIe siècle : l'une, petit in-4°, et l'autre, petit in-8°, toutes les deux de seize feuillets. En 1823, M. Pontier publia à Aix une réimpression de cette Moralité ; l'extrême rareté des premières éditions la fit rechercher avec empressement ; mais sous le rapport de l'exécution typographique elle ne peut entrer en comparaison avec les reproductions de ce genre éditées depuis quelques années : si on en fait un examen plus approfondi, on s'aperçoit que l'éditeur n'avait pas à sa disposition les caractères de certaines abréviations fréquemment employées dans les anciens livres, en sorte qu'il a imprimé quidè pour quidem, Abrahà pour Abraham, innovations dont les lecteurs n'ont pas que malgré l'annonce d'une scrupuleuse exactitude, il serait facile d'indiquer un certain nombre de fautes qui ne devraient point exister si l'éditeur s'était appliqué, comme il le dit, à imiter exactement l'original jusques dans les fautes. C'est ce dont les lecteurs pourront se convaincre en comparant cette copie figurée avec la réimpression de M. Pontier. Nous avons pensé que cette dernière n'étant pas en harmonie avec les réimpressions modernes, cette Moralité mieux reproduite trouverait encore faveur auprès des bibliophiles. S [pour Dilvestre]."
Cette réimpression a très petit nombre, de grande qualité, a été faite aux frais du Prince d'Essling, célèbre bibliophile. (Cf. Brunet, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, etc.)
Si les deux éditions ancienns de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle sont rarissimes (pour ne pas dire inaccessibles), cette belle réimpression à 40 exemplaires seulement, ne l'est pas moins.
Provenance : étiquette imprimée de l'époque marquée : RESID. GANDAV. S. J. Litterae (n° de classement).
BEL EXEMPLAIRE EN CONDITION D’ÉPOQUE.
Prix : 500 euros
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