mardi 4 août 2015

L'inutile beauté de Guy de Maupassant. Envoi autographe de l'auteur à son ami le bibliophile éditeur Octave Uzanne (1890). Bel exemplaire.



Guy de MAUPASSANT

L'INUTILE BEAUTÉ.

Paris, Victor Havard, 1890

1 volume in-18 (19,5 x 13 cm), 338-(1) pages.

Reliure demi-maroquin vert à coins, tête dorée, non rogné, couvertures conservées. Dos passé viré au marron. Intérieur frais. Légers frottements. (Capelle)

ÉDITION ORIGINALE SUR PAPIER ORDINAIRE. 

Il n'a été tiré que 50 exemplaires de luxe sur papier de Hollande.

ENVOI AUTOGRAPHE DE L'AUTEUR A OCTAVE UZANNE.

"A Octave Uzanne, son ami Guy de Maupassant"

L’Inutile Beauté est un recueil de onze nouvelles de Guy de Maupassant, paru en avril 1890 chez l’éditeur Victor Havard. Une nouvelle homonyme ouvre ce recueil, le dernier paru du vivant de Maupassant. Avant de paraître pour la première fois chez cet éditeur parisien, avec qui Maupassant travaille régulièrement à l'époque, les nouvelles ici regroupées ont déjà été publiées séparément entre 1886 et 1890 dans plusieurs divers journaux (Gil Blas, Le Gaulois, L'Écho de Paris, Le Figaro).

Voici les résumés des nouvelles publiées dans ce volume :

L'inutile beauté : Après onze ans de mariage et sept enfants, la comtesse de Mascaret, encore dans la plénitude de sa beauté, déclare à son mari que l'un des enfants n'est pas de lui...

Le champs d'oliviers : Après une bonne pêche, l'abbé Vilbois remonte vers sa bastide bâtie au milieu d'un champ d'oliviers. Une visite inquiétante va déranger le vieux prêtre, ancien baron de Vilbois...

Mouche :  Le jour où elle est enceinte, Mouche, maîtresse de cinq joyeux canotiers à la fois, les voit tout heureux de cette paternité commune.

Le noyé : Pendant dix ans, Patin, bon matelot, mais brutal, a flanqué des tripotées à sa femme Désirée. Après une tempête, on retrouve des débris de sa barque, les corps de ses matelots, mais pas de Patin...

L'épreuve : Comme souvent, le ménage Bondel se querelle, cette fois à propos de l'adultère supposé des gens du bout de la rue du Berceau et de l'aveuglement des maris trompés. Sur une réflexion de sa femme, Bondel a un doute et décide de la mettre à l'épreuve…

Le masque : Un soir de bal costumé à l'Élysée-Montmartre, un étrange et vieux danseur au visage recouvert d'un masque de jeune dandy s'évanouit sur la piste de danse. On appelle à l'aide un médecin sur les lieux qui, en retirant le déguisement, révèle le visage en sueur d'un vieil homme. Le docteur, par devoir professionnel, reconduit chez lui le malade. Dans une rue misérable, au haut d'un escalier gluant, se trouve l'appartement du bonhomme et de sa vieille compagne, Madeleine, qui raconte au bon docteur médusé comme son vieux, ancien coiffeur de chez Martel, a perdu son charme en quelques années, lui si beau, si charmant autrefois, et qui ne peut s'empêcher à l'occasion de retourner, masqué, dans les endroits à la mode, où il peut encore paraître un jeune homme, côtoyer de jolies femmes...

Un portrait :  Invité chez M.Milial, un nouvel ami, le narrateur découvre dans son salon un portrait de femme...

L'infirme : Dans le wagon, où vient de s'installer Henry Bonclair, monte un infirme amputé des deux jambes. Sa figure ne lui semble pas étrangère...

Les 25 francs de la supérieure : Engagé pour faire la moisson chez maître Le Harivau, le père Pavilly, un drôle, se casse la jambe en tombant du char des moissonneurs. Soigné à l'hôpital, il en sort avec vingt-cinq francs en poche, cadeau de la supérieure...

Un cas de divorce : Pour plaider le divorce de Mme Chassel, son avocat cite plusieurs passages du journal intime de son mari.

Qui sait ? : Entré volontairement dans une maison de santé, le narrateur nous conte comment il vit ses meubles s'enfuir de sa maison... (source Wikipédia).

Ce volume a été offert broché à Octave Uzanne qui le vend en mars 1894 sous le n°299. Il sera relié ensuite par le relieur Capelle (probablement vers 1910 ? 1920 ?). Octave Uzanne publiera en 1891-1892 dix Contes Choisis de Guy de Maupassant dont Mouche et Le champs d'oliviers que l'on trouve dans cette première édition en librairie. Octave Uzanne était admiratif du travail de Guy de Maupassant. Il écrit en 1894 à propos de Notre Coeur : "Le dernier roman du pauvre Maupassant, celui qui dévoile peut-être le plus sûrement l’état d’âme de l’auteur à succès, malheureusement tombé dans la mondanité, en proie à la froide cruauté des coquettes, inquiété par un vague snobisme vaniteux. Il montre trop d’agenouillement ici devant la mondaine, trop de fanatisme pour la grande dame. Ah ! que ce livre serait beau, si l’auteur, qui en est le héros, avait, sur la fin, flagellé avec violence et humilité, comme il convenait, la belle Madame « à la pose » pour aimer tout bêtement et tout sincèrement l’humble fille, rencontrée sur la route, respectueuse, gardienne de l’indépendance intellectuelle de l’artiste ! Notre cœur, hélas ! est un livre à clef dont la post-face est le triste décès du jeune maître." Maupassant meurt le 6 juillet 1893, moins d'un an avant la vente Uzanne. Entre temps Uzanne avait rendu hommage à son ami tombé dans l'inconscience presque totale depuis dix-huit mois (janvier 1892) en donnant à ses amis Bibliophiles contemporains la plus belle illustrée des Contes choisis (1891-1892) parue du vivant de l'auteur.

Provenance : Bibliothèque Octave Uzanne (n°99, vente des 3 et 4 mars 1894) ; collection Bertrand Hugonnard-Roche.

BEL EXEMPLAIRE DE DÉDICACE A OCTAVE UZANE, L'UN DES PLUS GRANDS BIBLIOPHILES MODERNES ET GRAND ADMIRATEUR DE L’ŒUVRE DE MAUPASSANT.

Renseignements complémentaires sur demande.

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