samedi 2 août 2014

Prostitution et Maisons closes : La Maison Philibert par Jean Lorrain (1904), illustrée de 88 aquarelles par Dignimont reproduites au pochoir par Charpentier (coloriste). 1 des 300 exemplaires sur papier de Rives.



Jean LORRAIN - DIGNIMONT (illustrateur)

LA MAISON PHILIBERT. Illustré de quatre-vignt-huit aquarelles de Dignimont.

Paris, Collection des Arts, Editions Crès et Cie, 1925

1 volume in-4 (25,5 x 20 cm), broché, (4)-254-(1) pages. 88 aquarelles dans le texte et hors texte mises en couleurs au pochoir. Excellent état.

ÉDITION DE BIBLIOPHILE IMPRIMÉE A 365 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, UN DES 300 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE RIVES. (sans numérotation).


« La maison Philibert est en province, un ancien couvent et un nouveau pensionnat. Les jeunes personnes y écossent des petits pois sur des bancs de jardins avec des gloussements de poules couveuses. Toute la tendresse de la nature les entoure ; elles sont au vert dans un coin de petite ville silencieuse ; elles représentent, parmi les sots, les médisants ; les pimbêches, ce que la nature a encore de meilleur pour l'homme. Elles ne sont ni trop belles ni trop cruelles ; elles ont des philosophies qui viennent de loin, d'un peu plus loin que leur premier amant. À suivre leurs ébats d'un œil point prévenu, on finit par s'attendrir, car ce sont des femmes comme les autres, moins compliquées que les autres, possédant, à défaut d'odeur de vertu, certains sachets remplis d'espérance qui leur valent bien le plus collet monté des costumes de bourgeoises. Juliette, Rébecca, Myrille, types retroussés avec un soin exquis par l'auteur, sont des bonnes sœurs de charité prêtes à tous les dévouements ; elles bordent les poivrots dans leur lit, déniaisent les jeunes paysans en quête de savants soupirs & apprennent la littérature de Willy pour en bercer les nouvelles aspirations poétiques des receveurs des contributions célibataires. Ça ne tourne mal qu'à partir du moment où le patron Philibert cherche des éléments de corruption genre parisien. Oh ! alors, Jean Lorrain se déchaîne ! Toute la tourbe du grand monde va épaissir le pur cloaque. [...] On voit rappliquer [...] les belles Madames de tous les cinq à sept un peu courus, les hétaïres de lettres, mâles ; femelles, le gratin des antichambres gouvernementales ; le dessus de la corbeille des agents de change... » Compte rendu de La Maison Philibert par Rachilde, publié dans Le Mercure de France, n° 177, septembre 1904 (extrait).


Paul Alexandre Martin Duval, dit Jean Lorrain, est un écrivain français à très forte tendance parnassienne, né à Fécamp le 9 août 1855 et mort à Paris le 30 juin 1906. Jean Lorrain a été l'un des écrivains scandaleux de la Belle Époque, au même titre que Rachilde, Hugues Rebell et Fabrice Delphi. Ses œuvres peuvent être rapprochées de la littérature fin de siècle. C'est en 1904, pour payer la très lourde amende à laquelle il a été condamné à la suite du procès perdu contre Jeanne Jacquemin, qu'il publie La Maison Philibert.

TRÈS BELLE ÉDITION ILLUSTRÉE PAR DIGNIMONT.

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