mardi 30 janvier 2018

Jean Richepin. Le Pavé (1883). Edition originale. Très bel exemplaire en reliure d'époque. Bibliothèque Francisque Sarcey (1899). Exemplaire de dédicace.


Jean RICHEPIN.

LA PAVÉ. Aphorismes préliminaires. Paysages et coins de rue. Quelques cris, souvenirs et fantaisies. Quelques bêtes. Types. Album intérieur.

Paris, Maurice Dreyfous, 1883

1 volume in-12 (17 x 11 cm) de (3)-384 pages.

Reliure de l'époque demi-maroquin cerise, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, lettre R dorée au centre de chaque caisson, tête dorée, non rogné, les deux plats de couverture conservés. Fine reliure non signée (dans le goût et la qualité des reliures de Victor Champs). Superbe état, reliure très fraîche. Intérieur très frais, sans rousseurs.

Édition originale en librairie.

Exemplaire de dédicace offert par l'auteur au critique Francisque Sarcey (hommage de l'auteur bien reconnaissant).

Il n'a été tiré que 56 exemplaires sur grand papier. Celui-ci est tiré sur papier vélin légèrement teinté (papier ordinaire) de qualité.


La critique donnée dans la revue Le Livre par Bernard-Henri Gausseron, dès la parution du volume, est des plus enthousiastes : "Ces études ont été un des plus grands succès du journal dans lequel elles ont d'abord paru. Elles forment aujourd'hui un livre qui restera comme un des monuments les plus caractéristiques de l'esprit et du style de ce temps. [...] ce livre de Richepin contient bien la quintessence du pavé parisien de nos jours, en même temps qu'il donne exactement la mesure du talent de l'écrivain arrivé au point culminant de la première partie de sa carrière. [...] Le- Pavé de Jean Richepin est pour sa prose ce qu'est la Chanson des Gueux pour ses vers l'expression nette et complète d'un génie original à un moment donné de son évolution intellectuelle. Il lui marque sa place parmi les prosateurs, comme la Chanson des Gueux la lui marque parmi les poètes. [...] Je ne peux, faute d'espace, analyser cette monographie du pavé de Paris faite par un Parisien qui aime sa ville jusque dans ses vices et ses ordures, tout en n'en dissimulant rien. Il est même, à mes airs, frappé de ces laideurs et de ces vices au point de les exagérer involontairement et du ne plus pouvoir mettre en leur juste relief les grâces les charmes, les douceurs et les beautés de cette ville unique et sublime qui, si elle a les sombres profondeurs de l'enfer de Dante, a aussi des splendeurs en plein ciel, telles que nul poète n'en a imaginé pour décrire le paradis. [...]" (B.-H. G.).


A propos de Jean Richepin on retiendra cette lettre du bougon Léon Bloy : « En réalité, vous vous foutez de tout, excepté de deux choses : jouir le plus possible et faire du bruit dans le monde. Vous êtes naturellement un cabotin, comme d'autres sont naturellement des magnanimes et des héros. Vous avez ça dans le sang. Votre rôle est d'épater le bourgeois. L'applaudissement, l'ignoble claque du public imbécile, voilà le pain quotidien qu'il faut à votre âme fière. » — Léon Bloy, Lettre à Jean Richepin (1877).



Provenance : Bibliothèque Francisque Sarcey (vente du 22 novembre 1899, n°179). Mention de cette vente par le propriétaire suivant (note sous le faux-titre avec envoi). Le bibliophile A.R. a fait faire la reliure en 1899, à son initiale (R doré au dos du volume).


Charmant exemplaire de dédicace.

Prix : 480 euros