mardi 19 septembre 2017

Michel Baron. La Coquette et la Fausse Prude. Comédie (1718). Bel exemplaire relié à l'époque en plein parchemin. Peu commun.


BARON, Michel BOYRON dit.

LA COQUETTE ET LA FAUSSE PRUDE. COMÉDIE.

A Paris, Chez Pierre Ribou, 1718

1 volume in-12 (16,5 x 10 cm) de (2)-141 pages.

Reliure de l'époque plein parchemin souple. Titre à l'encre au dos (effacé) et repris à l'encre sur le premier plat (bien lisible dans une écriture de l'époque). Très bel état. Reliure très fraîche malgré un nerf apparent qui manque. Quelques rousseurs. Feuillets avec bords défectueux, sans atteinte au texte (d'origine).

NOUVELLE ÉDITION.



Bien qu'annoncée sur le titre avec Privilège du Roi notre volume n'en possède pas (tout comme les exemplaires que nous avons pu consulter dans les dépôts publics).

Michel Boyron, dit Michel Baron (1653-172) fut élève de Molière avant de jouer sur scène avec lui. Il interpréta des plus grands auteurs dramatiques du règne de Louis XIV (Pierre et Thomas Corneille, Racine, Regnard, etc.). Il était considéré par ses contemporains comme le meilleur acteur de sa génération, tant dans le genre comique que dans le genre tragique. Il a lui-même composé dix comédies en prose ou en vers, dont la plus célèbre, L'Homme à bonne fortune, a été régulièrement représentée jusqu'au milieu du XIXe siècle (Wikipédia).



"Baron mit tant de soin à cacher son âge pendant sa vie, qu'on ignore aujourd'hui l'âge qu'il avoit au moment de sa mort. Baron ne fut pas seulement un grand comédien ; il est aussi connu comme auteur ; malheureusement on lui contesta la propriété de ses meilleurs ouvrages : est-ce à tort ou à raison ? la question est encore restée indécise." (Notice par Picard pour les Oeuvres de Molière, vol. 1. p. XXVIII).

La Coquette et la Fausse prude est inspirée des comédies de Molière. Cette comédie en cinq actes et en prose a été représentée pour la première fois au Théâtre-Français le 28 décembre 1686 et imprimée pour la première fois l’année suivante à Paris chez Thomas Guillain. Elle sera encore réimprimée en 1694. Malgré ces réimpressions, cette pièce de Baron se trouve difficilement aujourd'hui. La liste des acteurs se trouve imprimée au verso du titre dans l'édition de 1718.



"La Coquette et la Fausse prude est un titre sans mystère : la coquetterie est donnée d’emblée comme trait distinctif des principaux personnages féminins de la pièce. Toutefois, si le comportement de Cidalise, la coquette, est aisément identifiable, celui de Céphise, la fausse prude, ne l’est pas puisqu’elle le cache, hypocritement, sous le masque du moralisme. Mais Cidalise, jeune veuve capricieuse, ne tarde pas à découvrir le jeu de Céphise, sa tante, qui est tombée amoureuse d’Éraste, son amant. C’est pourquoi elle décide d’élaborer un plan pour la démasquer aux yeux de Damis, son oncle. Ce dernier, oncle et mari, représente l’autorité, sans jamais l’incarner : il n’admet pas le train de vie de sa nièce et voudrait qu’elle se marie mais se heurte à la volonté de sa nièce. L’image donnée par le personnage de Cidalise comporte plusieurs facettes. D’un côté, nous trouvons la jeune fille rebelle à toute forme d’autorité. De l’autre, une femme coquette qui, par caprice et/ou par vanité, joue de plusieurs amants, mais aussi une femme d’intrigue qui, par opportunisme, profite, à condition qu’il soit riche ou influent, de la dépendance de l’amoureux du moment. Très habilement, elle contrôle les différentes situations, qu’elle parvient toujours à retourner en sa faveur, et manipule tous les personnages. Damis et Céphise qu’elle trompe aisément, un conseiller et un financier dont elle se sert pour gagner un procès, et enfin Éraste dont elle est vraisemblablement amoureuse. Bien qu’au bout du compte Cidalise arrache le consentement à son mariage avec Éraste et qu’ainsi la comédie se termine comme le veut la tradition, on ne saurait affirmer que l’ordre soit exactement rétabli car la coquette ne subit aucune sanction – sans que son comportement soit pour autant légitimé –, tandis que sur la fausse prude s’abat la colère du mari, qui a découvert une lettre à Éraste écrite en réalité par Cidalise." (Un petit cercle de femmes jouant sur scène par Barbara Sommovigo, Université de Pise, pp. 131-143, in Littératures Classiques, 2005/3, n°58).

"Gardez-vous bien, madame, de rien précipiter là dessus. Vertu de ma vie ! ce ne sont point ici des bagatelles. Vous iriez prendre quelque brutal de provincial, peut-être, qui nous taillerait de la besogne. Eh ! ne vous mariez point, madame, sans avoir bien examiné celui que vous choisirez. Brutal pour brutal, j’aime mieux un oncle qu’un mari." (Acte I, Scène IV, Marton, femme de chambre de Cidalise)


Provenance : signature ex libris DEVAUX répétée sur le titre et la première page.

BEL EXEMPLAIRE EN CONDITION D’ÉPOQUE.

VENDU