samedi 18 mars 2017

Les Idylles et Élégies d'André Chénier illustrées par André Michel (1945). Superbe reliure décorée des ateliers Garric-Bouville à Toulouse (vers 1945-1950).


CHÉNIER, André. MICHEL, André (illustrateur) ou TRAJAN-SAINT-INÈS.

IDYLLES ET ÉLÉGIES DE A. DE CHÉNIER. Pointes sèches de André Michel.

Edition de la Cité, Paris, 1945

1 volume in-folio (32,5 x 26 cm) de 138-(1) pages. 18 pointes sèches originales d'André Michel.

Reliure de l'époque plein cuir, plats de box noir et chagrin havane, filets dorés et lettres du titre dorées sur les plats dans un décor de frise hellénistique, dos lisse muet, doublure de chagrin havane encadrée d'un filet doré, garde de peau de même cuir, tête dorée, relié sur brochure, couverture conservée (reliure signée GARRIC-BOUVILLE). Exemplaire d'une grande fraîcheur. Infimes frottements.

TIRAGE LIMITE A 275 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, 1 DES 125 EXEMPLAIRES SUR LANA.



Ce volume a été achevé d'imprimer fin décembre 1945 sur les presses de Maurice Beaudet, imprimeur lithographe. La présentation et la mise en page ont été établies par Paul Vigerie, et la réalisation confiée aux ateliers d'art R. Pichon à Paris. Les pointes sèches d'André Michel ont été tirées par La Tradition sous la direction de Paul Durupt.

Guillotiné à 31 ans, André Chénier laisse une oeuvre poétique en grande partie imitée des poésies de la Grèce antique. Il monte vers l'échafaud le 7 thermidor, avec le poète Jean-Antoine Roucher et Frédéric de Trenck, deux jours avant l’arrestation de Robespierre. La veille de sa mort, il aurait écrit l’ode La Jeune Captive, poème qui évoque la figure de sa muse, Aimée de Coigny. S'adressant à Jean Antoine Roucher, ses dernières paroles prononcées avant de monter sur l’échafaud sont : « Je n'ai rien fait pour la postérité » et d'ajouter (se désignant la tête) : « Pourtant, j’avais quelque chose là ! » ou « C'est dommage, il y avait quelque chose là ! ». Son corps, parmi mille trois cents autres victimes de la Terreur et de la guillotine, est jeté Place de la Nation, dans une fosse commune du couvent des Chanoinesses, plus tard devenu le cimetière de Picpus à Paris. Il sera considéré par les romantiques comme un précurseur de ce mouvement littéraire.



Oh ! je voudrais qu'ici tu vinsses un matin
Reposer mollement ta tête sur mon sein !
Je te verrais dormir, retenant mon haleine,
De peur de t'éveiller, ne respirant qu'à peine.

[...]

La nymphe l'aperçoit, et l'arrête, et soupire.
Vers un banc de gazon, tremblante, elle l'attire ;
Elle s'assied. Il vient, timide avec candeur,
Ému d'un peu d'orgueil, de joie et de pudeur.
Les deux mains de la nymphe errent à l'aventure.
L'une, de son front blanc, va de sa chevelure
Former les blonds anneaux. L'autre de son menton
Caresse lentement le mol et doux coton.

Extrait de Lydé


Cette superbe reliure au décor original sort des ateliers Garric-Bouville à Toulouse. L’atelier de reliure a été créé en 1938 par Julien Bouville. Puis Jacqueline Garric, élève relieuse à l’atelier est devenue son associée et son épouse. La reliure présenté ici est strictement contemporaine de l'édition et doit dater de 1945, tout au plus 1950. Elle date donc des débuts de cet atelier.

André Michel (1900-1972) était peintre, graveur, illustrateur et écrivain. Époux de la peintre Raymonde Ducas (1903-1972).

SUPERBE EXEMPLAIRE.

Prix : 1.900 euros