mercredi 2 novembre 2016

Les Lettres de Marie Rabutin-Chantal Marquise de Sévigné, à Madame la comtesse de Grignan sa fille. Première édition dite de Rouen en gros caractères. Rare. Superbe exemplaire relié en maroquin signé du XIXe siècle (A. Motte).



SÉVIGNÉ, Marie de RABUTIN-CHANTAL, Marquise de

LETTRES DE MARIE RABUTIN-CHANTAL MARQUISE DE SÉVIGNÉ, A MADAME LA COMTESSE DE GRIGNAN SA FILLE.

S.l.n.n., 1726 [Rouen]

2 volumes in-12 (165 x 103 mm. - Hauteur des feuillets : 161 mm.) de (1)-381-(1) et (1)-324-(1) pages. Bien complet des 2 feuillets d'errata (1 feuillet relié à la fin de chaque volume).

Reliure plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs richement ornés, plats décorés de filets dorés et fleurons dans les angles à la Du Seuil, tranches dorées, jeu de filets et roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne (reliure exécutée vers 1880 signée A. Motte). Superbe exemplaire très frais. Papier lavé et encollé au moment de la reliure, uniformément légèrement teinté. Quelques infimes marques sans aucune gravité aux reliures.

SECONDE ÉDITION ORIGINALE.

PREMIÈRE ÉDITION DITE ÉDITION DE ROUEN EN GROS CARACTÈRES.

Première édition que l'on puisse raisonnablement trouver sur le marché des éditions rares des Lettres de la marquise de Sévigné. La première édition des lettres de Mme de Sévigné date de 1725 et a été donnée subrepticement en une mince plaquette de 75 pages regroupant seulement quelques lettres pour la plupart incorrectement retranscrites et fragmentaires (31 fragments). Cette première édition rarissime et quasi mythique n’était connue qu’à 2 ou 3 exemplaires à la fin du XIXe siècle, il ne semble pas qu’on en est répertorié d’autres depuis. Les bibliographes considèrent donc comme véritable seconde édition originale, celle que nous proposons ici, l’édition dite de Rouen publiée en 1726 par les soins du fils de Roger de Bussy-Rabutin (cousin indiscret de la Marquise). On a beaucoup tergiversé pour savoir s’il s’agissait du fils aîné (Amé-Nicolas de comte Bussy-Rabutin) ou bien du cadet, futur évêque de Luçon, abbé de Bussy. Cette édition furtive, désavouée par la petite-fille de Mme de Sévigné, Mme de Simiane, fille de Mme de Grignan, est très rare et les exemplaires en reliure de l’époque en bonne condition se rencontrent très difficilement. La plupart des exemplaires que l'on peut rencontrer se trouvent reliés en plein maroquin du XIXe siècle (période Second Empire et ultérieurement). Dans les Bulletins de la Librairie Morgand on peine à en trouver quelques exemplaires seulement (par ex. n°10664 - mar. bleu de Cuzin - coté 300 fr. - novembre 1886). Cette édition fait concurrence en terme de rareté à celle publiée la même année à La Haye chez Gosse et Neaulme (édition que nous proposons également en condition d'époque - voir notre catalogue). Les éditions suivantes de 1726, 1728 et 1733 sont également peu communes et reprennent avec des variantes la première édition dite de Rouen en gros caractères. Seule l'édition de La Haye, très rare, apporte de nouvelles lettres (qui se retrouvent dans l'édition de 1728 et 1733 comme nous venons de le voir ci-dessus). Il faudra attendre 1734-1736 avec l'édition pourtant mutilée donnée par les soins du Chevalier Perrin pour avoir à disposition plusieurs centaines de nouvelles lettres. L'édition de 1818, puis l'édition de 1862, données par Monmerqué, puis Charles Capmas (supplément "Lettres inédites" de 1876), donneront un panorama complet du génie épistolaire de la marquise de Sévigné.

Référence : Lettres de Madame de Sévigné, Édition des Grands Écrivains de la France, Tome XI, p. 435-440, n°2.  

Le relieur A. Motte fut d'abord ouvrier chez Trautz-Bauzonnet avant de reprendre son atelier en 1879, puis de le céder à Thibaron-Joly. A. Motte a eu parmi ses prestigieux clients les plus grands noms de la bibliophilie française de l'époque, notamment Henri d'Orléans Duc d'Aumale pour lequel nous avons retrouvé un Orlando Furioso également relié en maroquin bleu à la Du Seuil par A. Motte. Curieusement notre exemplaire des Lettres de la marquise de Sévigné ne possède aucune marque d'appartenance.

SUPERBE EXEMPLAIRE D'UN DES PLUS GRANDS CLASSIQUES DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE

VENDU