vendredi 18 novembre 2016

Le Vieux Paris : La Bièvre, Les Gobelins et Saint-Séverin, par J.-K. Huysmans, illustré par Auguste Lepère (1901). Bel exemplaire broché tel que paru, avec une eau-forte supplémentaire.



HUYSMANS, J.-K. - LEPÈRE, Auguste.

LA BIÈVRE, LES GOBELINS, SAINT-SÉVERIN.

Paris, Société de propagation des livres d'art, 1901

1 volume in-4 (29 x 19,5 cm), broché de 148 pages. 4 eaux-fortes hors-texte. 30 gravures sur bois dans le texte. 1 planche hors-texte supplémentaire. Excellent état. Papier vélin fort immaculé.

TIRAGE A 695 EXEMPLAIRES.

Il y a eu un tirage à 75 exemplaires sur papier de Chine réservés à la librairie Conquet. Celui-ci est un des exemplaires sur papier vélin de cuve (papier épais, non rogné).

Ouvrage achevé d'imprimer le 28 novembre 1900 par Lahure.

SUPERBE ÉDITION ILLUSTRÉE.

EXEMPLAIRE ENRICHI D'UNE EAU-FORTE SUPPLÉMENTAIRE.




L'eau-forte supplémentaire est un état d'une des planches inédites de la suite à ajouter au volume "La Bièvre et le Quartier St-Séverin" et représente la Rue du Pot-au-lait (La Bièvre).

Une première monographie intitulée La Bièvre avait paru en 1890. En 1898 paraît le volume intitulé La Bièvre et Saint-Séverin. Les Godelins avait paru pour la première fois en 1899 dans Le Soleil de dimanche.

"Huysmans décrit le tracé de la Bièvre tel qu'il avait pu l'observer lors de ses promenades, mais qui était déjà en train de disparaître sous l'effet des travaux d'assainissement qui firent totalement disparaître la rivière du paysage parisien. La Bièvre est ici le symbole d'un Paris pauvre, sale et opprimé, mais qui, selon l'esthétique de la laideur propre à Huysmans, n'est pas dépourvu de beauté ni de noblesse. Elle reflète également le changement de Paris dont la physionomie est bouleversée à la fin du XIXe siècle par les grands travaux d'Haussmann qui effaceront les derniers vestiges du Paris médiéval et populaire. En effet, la Bièvre fut dès le Moyen âge annexée par diverses industries qui polluèrent ses eaux et l'entourèrent de quartiers ouvriers misérables et insalubres. À partir du XIXe siècle, elle fut peu à peu canalisée puis couverte, jusqu'à être entièrement souterraine. Souillée depuis des siècles, sa fonction est aujourd'hui parfaitement assumée puisqu'elle sert désormais d'égout. Mais bien que sale et emprisonnée, elle coule toujours telle une force cachée" (Présentation, Editions Fauves).


"Le quartier Saint-Séverin fut, dès son origine, ce qu’il est maintenant, un quartier miséreux et mal famé ; aussi regorgeait-il de clapiers et de bouges ; son aspect était sinistre à la fois et hilare ; il y avait, à côté d’auberges de plaisante mine et d’avenantes rôtisseries et pour les étudiants, des repaires pour bandits, des coupe-gorge accroupis dans la fange des trous punais ; il y avait aussi, çà et là, quelques anciens hôtels appartenant à des familles seigneuriales et qui devaient s’écarter, avec morgue, de ces tavernes en fête, lesquelles regardaient certainement à leur tour du haut de leurs joyeux pignons le sanhédrin des bicoques usées, des ignobles cambuses où gîtaient les voleurs et les loqueteux." (extrait de Saint-Séverin).

"On se croirait très loin de Paris dans cet espace compris entre la ruelle des Gobelins, la rue Croulebarbe, la rue Corvisart et la rue des Cordelières, si la Bièvre, qui coule à deux pas, n’encensait le site de son odeur stridente d’alcali volatil et de tan. Elle sépare, à gauche et à droite, les usines et les séchoirs des peaussiers et des chamoiseurs du jardin des Gobelins dont les bords sont plantés de salades et de légumes que les tapissiers cultivent. Ces bandes de terre qui fuient, en tournant avec l’eau, en dehors de la clôture, ont été baptisées par eux du nom de colonies, car si elles appartiennent à la métropole, elles sont reléguées loin de la maison, à l’extérieur, au delà des murs" (extrait des Gobelins).

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.

L'UN DES BEAUX LIVRES ILLUSTRÉS PAR AUGUSTE LEPÈRE.

VENDU