mercredi 30 novembre 2016

Sappho. Quatorze burins par Espérance (Sylvain Sauvage), éditions du Raisin (Imprimerie Nationale, 1944). 1 des 50 ex. sur papier bleu d'eau avec suite et 2 burins refusés. Bel exemplaire.


ESPÉRANCE [i.e. Sylvain SAUVAGE]

SAPPHO. QUATORZE BURINS PAR ESPÉRANCE.

Les Éditions du Raisin, s.d. [Imprimerie Nationale, décembre 1944]

1 volume in-folio (33 x 25 cm), en feuilles, sous couverture imprimée à rabats sur papier chiné, non paginé (14 burins en deux états + feuillets de texte (vers en grec et en français), feuillet de titre, de justification de tirage et d'achevé d'imprimer. 2 burins supplémentaires (refusés). Excellent état. Sans emboîtage.

TIRAGE UNIQUE A 150 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, 1 DES 50 EXEMPLAIRES SUR PAPIER BLEU D'EAU.

Notre exemplaire contient la suite des 14 burins sur papier chamois à la forme ainsi que deux planches refusées (sur papier bleu d'eau) normalement réservés aux 10 premiers exemplaires.



La maquette typographique est de Maurice Darantière (imprimeur renommé à Dijon). Le tirage de ce livre a été terminé par l'Imprimerie Nationale le 22 décembre 1944. Les 14 burins ont été gravés par Espérance (Sylvain Sauvage). Ils ont été tirés sur la presse à bras de Raymond Haasen. Le passage du texte grec au texte français a été réalisé par Rolande Canudo. Ces fragments éoliens de Sappho ont été composés à la main à Paris à l'Imprimerie Nationale en caractères grecs et italiques de Claude Garamond.




Le trait de Sylvain Sauvage (1888-1948) est pur et ample. On pourrait trouver quelques similitudes avec celui de Jean Cocteau dans la forme, mais il en est très éloigné dans le fond. Il y a ici une parfaite maîtrise du trait dépouillé poussée jusqu'à la sensualité lesbienne la plus poétique. Ce livre n'est finalement que courbes propices à toutes les imaginations.

"Ce livre illustré est le plus délicat, le plus poétique, à mon avis de tous ces ouvrages illustrés." (Edith Mora, Sappho, histoire d'un poète, p. 460, éd. Flammarion, 1966).

SUPERBE LIVRE D'ARTISTE PUBLIÉ PAR L'IMPRIMERIE NATIONALE, ICI AVEC SUITE ET LES DEUX GRAVURES REFUSÉES.

VENDU Prix : 800 euros

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Ésotérisme & Occultisme : Les secrets merveilleux de la magie naturelle du Petit Albert tirés de l'ouvrage latin intitulé : Alberti parvi lucii libellus de mirabilibus naturae Arcanis et d'autres écrivains philosophes, enrichis de figures mystérieuses, d'astrologie, physionomie, etc. Nouvelle édition corrigée et augmentée (vers 1816).


[ALBERT LE GRAND / ANONYME / COLLECTIF]

LES SECRETS MERVEILLEUX DE LA MAGIE NATURELLE DU PETIT ALBERT Traduit exactement sur l'original en latin, intitulé : Alberti parvi lucii libellus de mirabilibus naturae Arcanis ; Enrichis de Figures mystérieuses, et la manière de les faire. Nouvelle édition, corrigée et augmentée.

A Lyon, Chez les Héritiers de Beringos Frates à l'enseigne d'Agrippa. 6516. [en réalité vers 1816]

1 volume in-12 (14 x 8,5 cm) broché de 191 pages, figures dans le texte en noir et 11 figures hors-texte (1 frontispice, 10 figures dont 4 repliées). Complet. Couverture factice en papier marbré du XVIIIe siècle, doublure faites dans un vieux document pré-imprimé de la même époque. Exemplaire non rogné, dans son jus. Petits fauts de brochage, fente au premier plat de couverture, un feuillet déchiré sans manque, un manque au coin d'un feuillet sans atteinte au texte, intérieur propre imprimé sur papier vergé de modeste qualité. Complet. Rousseurs.



NOUVELLE ÉDITION ILLUSTRÉE.


La première édition de ce grimoire date de 1668 (Lyon, Béringos). Ce recueil de recettes magique a sa place de toute bonne bibliothèque ésotériste et occultiste. Il est attribué au moine dominicain Albert le Grand qui enseignait la philosophie et la théologie et qui avait une grande réputation de sorcier (Brunet).  Cette attribution est sans aucun doute pure fantaisie et cette compilation de remèdes et de sortilèges aussi curieux les uns que les autres est certainement l’œuvre d'un malin resté inconnu. Quelques chapitres : de la chiromancie : de la ligne de vie - des montagnes des doigts et premièrement du pouce qui est appelé par les anciens le mont de Vénus - de la montagne du doigt annulaire et de la signification des Solaires. Des Talismans. Secrets contre l'ivresse du vin. Etc.





 


Toutes les éditions anciennes de ce livre sont recherchées. Celle-ci est richement illustrée de 11 grandes figures. On y trouve notamment la figure de la Main de Gloire (magie noire) et la figure "Amousin Albomatatos" (phrase magique).

''Ce livre est tellement recherché en texte français et en édition ancienne, qu'en dépit de ses nombreuses réimpressions, il est assez difficile de le rencontrer''. (Stanislas de Guaita, cité dans Caillet).

BON EXEMPLAIRE.

VENDU Prix : 400 euros

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lundi 28 novembre 2016

Bibliophilie : Imprudence par Guy de Maupassant, nouvelle illustrée d'aquarelles d'après les croquis d'Henriot (1899). Tirage unique à 100 exemplaires. Exemplaire en maroquin de Blanchetière. Rare. "Parce que, une femme, c'est une liaison, c'est un amour qui vous attache à elle, tandis que cent femmes c'est de la saleté [...]" (G. de Maupassant)


Guy de MAUPASSANT / HENRIOT (illustrateur)

IMPRUDENCE. Aquarelles originales d'après Henriot.

1899, Aux dépens d'un Ami des Livres, Paris, Imprimeries Lemercier.

1 volume in-8 (25 x 17,5 cm) de XXXI pages (+ suite). Chaque page est illustrée d'un ou plusieurs dessins d'après les croquis d'Henriot, aquarellés à la main au pinceau (environ 75 dessins reproduits et aquarellés). Papier Japon. La couverture et la page de titre sont datés 1899. Bien complet de la suite sur Chine (en noir). Rousseurs aux feuillets de papier de Chine. Complet.

Reliure de l'époque demi-maroquin havane à larges coins, dos à nerfs janéniste, auteur, titre et millésime dorés, tête dorée, non rogné. La fragile couverture imprimée conservée à l'état neuf (les deux plats et le dos). Reliure signée Blanchetière.

TIRAGE A 100 EXEMPLAIRES SUR JAPON.

Celui-ci numéroté à la plume et paraphé par l'éditeur (A. Conquet).




Cet avis au lecteur est orné d'un titre "IMPUDENCE !" accompagné de trois petits dessins originaux mis en couleurs par l'artistes, avec le texte suivant :



Cette nouvelle de Maupassant, qui décrit de façon satirique l'usure d'un couple qui pour retrouver le feu des débuts se retrouvent dans un cabaret galant anciennement fréquenté par le mari, homme couvert de maîtresses et qui en fait finalement la confidence à sa femme largement avinée. Si le texte de Maupassant ne manque pas de piquant, l'illustration humoristique donnée ici par Henriot constitue la première illustrée de ce texte méconnu du célèbre auteur de Boule de suif et de la Maison Tellier. Ce texte avait paru initialement en 1885 dans la presse (Gil Blas, sous le pseudonyme de Maufrigneuse) puis dans le recueil intitulé Monsieur Parent (1886).



L'histoire de cette édition bibliophilique tirée à très petit nombre nous a été révélée par un exemplaire unique que nous possédons par ailleurs et dans lequel l'illustrateur Henriot explique sa mise en œuvre. Henriot écrit : "En l'an 1899, j'avais dessiné en hâte la charmante nouvelle de Guy de Maupassant. Ces illustrations ne devaient pas être reproduites, surtout mal. Le Bibliophile qui avait acheté chez Conquet ce manuscrit enluminé eut le toupet de le faire reproduire, sans même consulter l'auteur, qui s'y serait opposé absolument. Le titre vrai de ce plagiat en librairie ne devrait donc pas être "Imprudence" mais "Impudence !" Nesles-la-Vallée, Juillet 1926. [signé Henriot]." L'impudent bibliophile dont il est ici question est M. Albert Bélinac, célèbre pour avoir réuni une bibliothèque d'éditions modernes habillées de somptueuses reliures décorées. On retrouve d'ailleurs l'exemplaire unique constitué des dessins originaux de Henriot au catalogue de sa bibliothèque vendue par A. Durel en 1909 ainsi qu'un des 100 ex. sur Japon (n°290 et n°291 du catalogue). Nous avons bien du mal à être du même avis que l'illustrateur Henriot. L'impression et le coloris à la main de cette suite de petits dessins est du plus bel effet et rend tout à fait parfaitement les dessins originaux de l'artiste. Sans doute y-a-t-il sous cette colère d'autres raisons (financières ?) que nous ignorons et qui expliqueraient plus justement cet avis au lecteur.



"[...] je voudrais... je voudrais être prise pour ta maîtresse... na... et que les garçons, qui ne savent pas que tu es marié, me regardent comme ta maîtresse, et toi aussi... que tu me croies ta maîtresse, une heure, dans cet endroit-là, où tu dois avoir des souvenirs... Voilà !... Et je croirai moi-même que je suis ta maîtresse... Je commettrai une grosse faute... Je te tromperai... avec toi... Voilà !... C'est très vilain... Mais je voudrais... ne me fais pas rougir... Je sens que je rougis... Tu ne te figures pas comme ça me... me... troublerait de dîner comme ça avec toi, dans un endroit pas comme il faut... dans un cabinet particulier où on s'aime tous les soirs... tous les soirs... C'est très vilain... Je suis rouge comme une pivoine. Ne me regarde pas... [...] Vers le milieu du dîner, Henriette était grise, tout à fait grise, et Paul, en gaieté, lui pressait le genou de toute sa force. Elle bavardait maintenant, hardie, les joues rouges, le regard vif et noyé. - Oh ! voyons, Paul, confesse-toi, tu sais je voudrais tout savoir ? - Quoi donc, ma chérie ? - Je n'ose pas te le dire. - Dis toujours... - As-tu eu des maîtresses... beaucoup... avant moi ? Il hésitait, un peu perplexe, ne sachant s'il devait cacher ses bonnes fortunes ou s'en vanter. Elle reprit : - Oh ! je t'en prie, dis-moi, en as-tu eu beaucoup ? - Mais quelques-unes. - Combien ? - Je ne sais pas, moi... Est-ce qu'on sait ces choses-là ? - Tu ne les as pas comptées ?... - Mais non. - Oh ! alors, tu en as eu beaucoup ? - Mais oui. - Combien à peu près... seulement à peu près. - Mais je ne sais pas du tout, ma chérie. Il y a des années où j'en ai eu beaucoup, et des années où j'en ai eu bien moins. - Combien par an, dis ? - Tantôt vingt ou trente, tantôt quatre ou cinq seulement. - Oh ! ça fait plus de cent femmes en tout. - Mais oui, à peu près. - Oh ! que c'est dégoûtant ! - Pourquoi ça, dégoûtant ? - Mais parce que c'est dégoûtant, quand on y pense... toutes ces femmes... nues... et toujours... toujours la même chose... Oh ! que c'est dégoûtant tout de même, plus de cent femmes ! Il fut choqué qu'elle jugeât cela dégoûtant, et répondit de cet air supérieur que prennent les hommes pour faire comprendre aux femmes qu'elles disent une sottise : - Voilà qui est drôle, par exemple ! s'il est dégoûtant d'avoir cent femmes, il est dégoûtant également d'en avoir une. - Oh non, pas du tout ! - Pourquoi non ? - Parce que, une femme, c'est une liaison, c'est un amour qui vous attache à elle, tandis que cent femmes c'est de la saleté, de l'inconduite. Je ne comprends pas comment un homme peut se frotter à toutes ces filles qui sont sales... - Mais non, elles sont très propres. [...]" (extrait)



La délicate mise en couleurs au pinceau rend chaque exemplaire unique. Ce court texte de Maupassant est savoureux et délicat, entièrement teinté du libertinage propre à l'auteur.

BEL EXEMPLAIRE SOBREMENT RELIÉ PAR BLANCHETIÈRE DE CE TRÈS BEAU LIVRE MIS EN COULEURS AU PINCEAU.

VENDU



Bibliophilie et Littérature : Recherches sur les jeux d'esprit, les singularités et les bizarreries littéraires principalement en France, par A. Canel, membre de la Société des bibliophiles normands, auteur du Blason populaire de la Normandie (1867). Ouvrage curieux peu commun.


CANEL, A.

RECHERCHES SUR LES JEUX D'ESPRIT, LES SINGULARITÉS ET LES BIZARRERIES LITTÉRAIRES PRINCIPALEMENT EN FRANCE, par A. Canel, membre de la Société des bibliophiles normands, auteur du Blason populaire de la Normandie.

Évreux, De l'imprimerie de Auguste Hérissey, 1867

2 volumes in-8 ( 23 x 15 cm) de 414-(1) et 364 pages.

Reliure demi-basane blonde, dos à faux-nerfs ornés de petits fers dorés, plats de papier marbré, tête poncée, non rogné (relié sur brochure). Reliure légèrement postérieure (vers 1890-1900). Premiers plats de couverture conservé dans chaque volume (quelques usures). Intérieur frais imprimé sur beau papier vergé (quelques rousseurs). Quelques légères épidermures. Deux coins de la reliure fêlés.

ÉDITION ORIGINALE.

Vers batelés, vers blancs, vers enchaînés, bouts rimés, acrostiches, centons, contrepèterie ou antistrophes, devinades, énigmes, charades, rébus, etc., toutes les curiosités, les manipulations syntaxiques et autres bizarreries travaillées de la langue française, pour le plaisir des mots, se trouvent répertoriés dans ces 2 volumes.

"L'auteur de cet ouvrage curieux a pris pour base de son étude les recherches sur le même sujet, entreprises par Gabriel Peignot, qui en a consigné les résultats dans ses Amusements philologiques ; il a également puisé, plus que ne l'avait fait son devancier, dans les Bigarrures du seigneur des Accords (E.Tabourot) ; il a consulté les Curiosités littéraires de M. Lalanne et quelques autres compilations plus ou moins judicieuses ; il a enfin recueilli dans un certain nombre d'ouvrages rarement consultés des détails parfois assez piquants." (Revue critique d'histoire et de littérature, n°217).

BON EXEMPLAIRE DE CET OUVRAGE PEU COMMUN.

VENDU

 

samedi 26 novembre 2016

Bibliophilie : La Maîtresse du Prince Jean par Willy (1903). Edition originale. Un des rares exemplaires sur papier de Hollande, paraphé par l'auteur. Illustrations de Wely. Très bel exemplaire relié à l'époque par Charles Meunier. Rare.

WILLY (Henry GAUTHIER-VILLARS)

LA MAÎTRESSE DU PRINCE JEAN. Roman.

Paris, Albin Michel, 1903

1 volume in-18 (19,5 x 13 cm) de LXV-(1)-383 pages. Nombreuses illustrations en noir au trait dans le texte par Wely. Portrait photographique de Claudine (actrice Polaire) en écolière en frontispice.

Reliure de l'époque demi-maroquin à coins havane, dos lisse orné doré, filets dorés sur les plats, tête dorée, non rogné (relié sur brochure). Couverture illustrée en couleurs par Wely (les deux plats et le dos conservés). Exccellent état. Très beau papier de Hollande.


ÉDITION ORIGINALE.

UN DES RARES EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE,

CELUI-CI PARAPHÉ PAR WILLY ET NUMÉROTÉ "N° HUIT [signé] WILLY"

Les exemplaires sur grands papiers ne sont pas annoncés sur les exemplaires ordinaires. Il doit y avoir une dizaine d'exemplaires seulement sur ce papier.


Le volume contient au début la plaidoirie de Maître J. Paul-Boncour pour la maîtresse du Prince Jean. L'ouvrage fut condamné. Cette première édition est la seule complète, les suivantes ayant été expurgées des passages les plus scabreux.



"Willy est plus sourd encore que sa vertu n'est muette !... Du moins, cette Maîtresse du Prince Jean, a un mérite : elle ne prendra pas son lecteur en traître. Elle arrive à lui munie d'un casier judiciaire propre à le mettre en garde : dès avant son apparition, elle fut poursuivie, jugée et condamnée ; aussi, ceux qui voudront aller plus loin que la couverture du livre et en sortiront le rouge au front sauront à qui s'en prendre ; ils auront été prévenus. Je sais bien que l'éditeur, malin, a placé en tète du livre la délicieuse plaidoirie où M. Paul-Boncourt entreprit de démontrer à la justice de son pays que la Maîtresse du prince Jean n'était, mon Dieu, pas si immorale qu'on le voulait prétendre ; je sais bien qu'il l'a fait avec un luxe étonnant de verbe, d'esprit et d'aimable sophisme, et qu'il a réussi à être persuasif puisque je m'y suis laissé prendre et que j'ai lu le livre. Cette lecture m'a édifié — si j'ose dire — et je puis affirmer, en connaissance de cause que ce roman, même « épousseté », est terriblement scabreux. Je le sais d'autant mieux que j'ai lu jusqu'à la dernière page — il me faut faire mon mea culpa — car trop souvent le rire et le sourire désarmèrent ma colère ; et ainsi j'ai connu complètement les aventures de ce prince fantôme et de cette trop réelle et plantureuse Gaétane, et j'ai fréquenté le poète carottier Lauban, et Smiley, le littérateur, et aussi l'immuable Maugis, Journaliste notoire, qui ressemble à Willy comme un frère et qui en est très fier, le monstre ! J'ai vu, J'ai lu tout cela, et malgré moi j'y ai pris plaisir. Du moins, pour m'en punir et pour me réhabiliter à mes yeux. Je devais mettre en garde mes contemporains contre la séduction de la Maîtresse du prince Jean, leur affirmer que c'est un livre à ne pas lire et, puisque j'ai été victime de ma curiosité, empêcher les autres de céder à la leur, car s'ils ouvrent le livre, ils sont perdus, ils feront comme moi, ils iront jusqu'au bout." in Le Figaro du 31 juillet 1903, article signé Frédéric Charpin.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE DU TIRAGE A QUELQUES EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE PARAPHÉ PAR L'AUTEUR RELIÉ A L’ÉPOQUE PAR CHARLES MEUNIER.

Prix : 1.200 euros

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jeudi 24 novembre 2016

Esotérisme Occultisme : La Superstition du Temps, reconnue aux Talismans, figures Astrales, et statues fatales. Avec la Poudre de Sympathie soupçonnée de Magie, par François Placet (1672 pour 1668). Très rare.



[PLACET, François]

LA SUPERSTITION DU TEMPS, reconnue aux Talismans, figures Astrales, et statues fatales. Avec la Poudre de Sympathie soupçonnée de Magie. Et un appendix des véritables moyens dont on pourrait s'entre-parler, nonobstant la distance du lieu et suivant lesquels, plusieurs tant Saints que Prophanes, ont communiqué avec leurs Amis absens et éloignés de plus de cent lieues.

A Paris, Chez François Clousier le fils, 1672 [i.e. 1668]

1 volume in-12 (15 x 8,5 cm - Hauteur des marges : 14,5 cm) de (24)-226 pages. Page de titre intermédiaire comprise dans la pagination (p. 131) pour La Poudre de Sympathie soupçonnée de Magie (pp. 131 jusqu'à la fin).

Reliure de l'époque plein veau brun, dos à nerfs. Reliure usagée avec manque au dos (caissons effacés et/ou avec manque, petite pièce de cuir de réparation en queue, coins et coiffes usés), solide. Intérieur en bon état, petites galeries de vers marginales sans atteinte au texte. Complet.

ÉDITION ORIGINALE DE 1668 AVEC UN TITRE DE RELAIS A LA DATE DE 1672.

La première page de titre portant la date de 1668 et l'adresse des libraires Alliot, était ainsi composée : LA // SUPERSTITION // DU TEMPS, // Reconnüe aux Talismans, figures // Astrales, & Statües fatales. // Contre un Livre Anonyme intitulé // LES TALISMANS // JUSTIFIEZ. // Avec la Poudre // DE SYMPATHIE // Soupçonnée de Magie. // Par le R. P. F. François Placet, // Religieux de l'Ordre de Prémontré, // & Prieur de Bellozanne. // [petit croix de Malte] // A PARIS, // Chez la Veuve GERVAIS ALLIOT, & GILLES ALLIOT, Libraire Juré, Rüe S. Jacques, à l'Image S. Nortbert, proche S. Yves. // [filet mince] // M. DC. LXVIII. // Avec Approbation & Permission.

Une comparaison minutieuse avec l'exemplaire de la Bnf coté FRBNF31119611 permet d'établir avec certitude que notre exemplaire daté 1672 avec l'adresse de François Clousier est du premier tirage daté 1668, avec pour seule différence le remplacement de la page de titre. Il s'agit dont de la même édition, présentée ici avec titre de relais (sans mention du nom de l'auteur). Le nom de l'auteur se trouve pourtant quelques pages plus loin dans l'approbation. Certains catalogues mentionnent une édition à la même adresse mais portant la date de 1667. Nous n'avons pu vérifier cette édition sur l'exemplaire mais il semble, avec une collation strictement identique (XXIV-226 pp.), qu'il s'agit du même livre. L'approbation étant datée du 2 février 1667 et la permission du 9 mai 1667, il est plus que probable que quelques exemplaires aient été imprimés avec la date de 1667.

Ce curieux volume s'ouvre sur une épître à Monseigneur Charles d'Orléans, comte de S. Pol. L'auteur se propose de détruire l'erreur et la superstition, de faire triompher la vérité, en luttant contre les idées du Livres anonyme intitulé Les Talismans. Dans un deuxième ouvrage il se charge de détruire les idéologies véhiculées dans un autre ouvrage intitulé La Poudre de Sympathie victorieuse.

"[...] La vertu des talismans et des amulettes a été soutenue par Alexandre d'Aphrodisée, Porphyre, Marcile-Ficin et la plupart des philosophes de l'école de Platon. Gaffarel a fait un traité exprès pour en prouver l'efficacité, et les défendre de l'imputation qu'on leur faisait de tenir à la magie. D'autres écrivains les attaquèrent avec véhémence. Il faut lire à ce sujet un ouvrage du R. P. Placet, intitulé : la Superstition du temps reconnue aux talismans, figures astrales et statues fatales avec la poudre de sympathie soupçonnés de magie. C'est plaisir que de le voir s'évertuer contre les magiciens, suppôts du démon, messagers d'enfer, qui infectent et contaminent le monde par leurs inventions diaboliques. [...]" (Salgues, Des erreurs et des préjugés, tome II, éd. 1815, p. 413)

"Ceux qui deffendent les Talismans & la Poudre de Sympathie, leur attribuent de merveilleux effets. Ils disent que par le moyen d'un Talisman,c'est à dire, d'une Figure qui représente quelque Astre sur un Metal qui luy corresponde, un Général d'Armée, par exemple, avec la figure de Mars, mettra tous ses ennemis en déroute. Un Courtisan avec l'image du Soleil se conciliera les bonnes grâces du Prince, & obtiendra toutes les faveurs qu'il pourra souhaitter. Les joueurs gagneront au jeu tout ce qu'ils voudront avec une Médaille de Mercure. Les Marchands s'enrichiront en moins de rien ; & il n'y a pas jusqu'aux coupeurs de bourses qui ne puissent voler subtilement avec le même Caractère. Les Dames avec l'image de Venus augmenteront leurs beautez, & leurs attraits feront si puissans, que les Hommes n'y pourront résister. Les Malades seront guéris de tous maux ; & les Goutteux verront leurs douleurs appaisées par le pouvoir merveilleux de ces Talismans.
Pour ce qui est de la Poudre de Sympathie, ils disent qu'elle est capable de guérir toutes sortes de blessûres, sans qu'il soit nécessaire de l'appliquer sur la playe. Par exemple, si un homme a esté blessé à Paris, il suffit de ramasser avec un linge quelques goutes du sang qui sort de sa playe ; & pourvû qu'on envoye ce linge à celuy qui sçait le secret de la Poudre, à quelque distance qu'il soit, il jettera sa Poudre sur ce linge, & les bons effets qu'elle y produira dans l'instant, se communiqueront tout aussi-tost par sympathie à la playe ; & ainsi le blessé guérira en peu de temps fans le secours d'aucun onguent.
L'Auteur de cet Ouvrage prétend qu'il y a de la superstition d'ajoûter foy à toutes ces promesses, & que si l'on a veu quelques fois des effets surprenans qu'on attribuoit aux Talismans & à la Poudre de Sympathie, il y avoit un Pacte secret avec le Diable, & que toutes ces Figures extérieures ne servoient qu'à mieux couvrir la Magie. Il combat ces erreurs par l'autorité de l’Écriture, & par les Pères de l'Eglise. II vient ensuite aux raisons naturelles ; & il tâche de faire voir la foiblesse & la contradiction de leurs principes. Mais il n'y a point de meilleur moyen, pour démonter tous ces faiseurs de Talismans, que de leur dire qu'ils en devroient faire pour eux-mêmes, afin de s'attirer l'estime des Sçavans, de gagner la faveur des Grands, & se retirer de l'extréme nécessité où ils sont réduits pour l'ordinaire" (Journal des Savants, 1672, pp. 146-147).

L'histoire scientifique a retenu de François Placet qu'il figure parmi les précurseurs de la théorie de la dérive des plaques continentales. C'est dans son ouvrage également publié en 1668 intitulé "la corruption du grand et du petit monde", qu'il écrit qu'avant le déluge l'Amérique n'était pas séparé et que tous les continents étaient réunis en un seul bloc. L'effondrement du continent nord-atlantique donna naissance à l'atlantique nord et sépara l'Amérique de l'Europe. C'est ce texte qui est à l'origine de la théorie des ponts continentaux. 

Aucun exemplaire actuellement en vente sur les différents catalogues en ligne (24 novembre 2016).

Références : Journal des Savants, 1672 ; Caillet, Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, 8.715 (qui se trompe sur la date en donnant 1667 au lieu de 1668) "Traité singulier contre les pratiques cabalistiques et contre les charlatans qui en font usage" ; Guaïta et sa bibliothèque occulte, n°842 "Très rare" (édition donnée à la date de 1667) ; Dorbon, 3.678 ; Bibliothèque Leber, n°1.218.

BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE TRÈS RARE, EN CONDITION DE L’ÉPOQUE.

Prix : 1.800 euros

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mardi 22 novembre 2016

Bibliophilie : Les Oraisons amoureuses de Jeanne Aurélie Grivolin, lyonnaise. Jolie édition illustrée par Sylvain Sauvage (1948). Reliure de maroquin décoré signée Yseux successeur de Simier. Superbe exemplaire.



PILLET, Roger - ESPÉRANCE [Sylvain SAUVAGE, illustrateur]

LES ORAISONS AMOUREUSES DE JEANNE AURÉLIE GRIVOLIN LYONNAISE. Illustrations d'Espérance [Sylvain Sauvage].

Édition du Moustié, Paris, 1948

1 volume in-8 (22,5 x 14,5 cm) de 158 pages, 16 illustrations en couleurs dans le texte.

Reliure de l'époque plein maroquin rouge écarlate, dos à nerfs richement décoré aux petits fers dorés, encadrement de filets dorés sur les plats avec fleurons dorés dans les angles, triple-filet doré en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de moire vert tendre, filet doré perlé sur les coupes, tête dorée, non rogné (relié sur brochure), couverture conservée, étui bordé (reliure signée Yseux Succ. de Simier). Excellent état, dos légèrement passé (éclairci uniformément).

 
TIRAGE A 840 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, 1 DES 580 EXEMPLAIRES SUR MARAIS PUR FIL.




Volume achevé d'imprimer le 2 décembre 1948 jour de la sainte Aurélie sur les presses de Dominique Viglino pour la typographie. Les bois ont été gravés par Gilbert Poilliot et coloriés au pochoir par Edmond Vairel d'après la maquette de François Viloin.

Espérance n'est autre que le pseudonyme de Sylvain Sauvage dont on reconnaît d'ailleurs ici parfaitement le style.




Ces Oraisons amoureuses, ou plutôt ce Journal d'amour fut écrit en 1802. Elles furent publiées par Roger Pillet pour la première fois en 1918. Une autre très belle édition avait été publiée en 1926 avec de superbes compositions Art Déco par Yan B. Dyl.

SUPERBE EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ.

Prix : 650 euros

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lundi 21 novembre 2016

Vercingétorix et César. La Guerre des Gaules. La bataille d'avant Alésia ! Mémoire sur le lieu de la bataille livrée avant le siège d'Alésia, par Gustave Goujet (1863). 2 cartes dépliantes.



GOUGET, Gustave.

MÉMOIRE SUR LE LIEU DE LA BATAILLE LIVRÉE AVANT LE SIÈGE D’ALÉSIA, lu à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dans les séances des 17 et 24 février 1860, par M. Gustave Gouget, archiviste du ministère de l'instruction publique.

Paris, Imprimerie Impériale, 1863

1 plaquette in-4 (28 x 22 cm), broché de 57 pages + 2 cartes dépliantes. Bon état. Quelques salissures à la couverture qui est en bon état, intérieur frais, en grande partie non coupé. Quelques rousseurs.

ÉDITION ORIGINALE.

"On a beaucoup discuté, dans ces derniers temps, sur le véritable emplacement d'Alésia, dont la Bourgogne et la Franche-Comté se disputent l'honneur de posséder les ruines. Une question, se rattachant à ce débat, est de savoir où fut livré le combat qui a précédé le siège de la ville, et dans lequel César défit la cavalerie de Vercingétorix qui était venu l'attaquer dans sa marche." (extrait).

Selon les partisans de la Bourgogne ou de la Franche-Comté pour la situation géographique du siège d'Alésia, cette bataille préliminaire est située soit sur les bords de l'Armançon entre Ravières et Tonnerre, soit sur les bords de l'Ognon, au delà de la Saône pour les partisans d'Alaise. Tandis que le Duc d'Aumale, lui, situe cette bataille près de l'Aube, au nord de Châtillon-sur-Seine. L'auteur de ce Mémoire, quant à lui, situe cette bataille dans la plaine au delà de Quetigny et St-Apollinaire, proche d'Arc-sur-Tille.

BON EXEMPLAIRE.

VENDU - Prix : 120 euros

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vendredi 18 novembre 2016

Le Vieux Paris : La Bièvre, Les Gobelins et Saint-Séverin, par J.-K. Huysmans, illustré par Auguste Lepère (1901). Bel exemplaire broché tel que paru, avec une eau-forte supplémentaire.



HUYSMANS, J.-K. - LEPÈRE, Auguste.

LA BIÈVRE, LES GOBELINS, SAINT-SÉVERIN.

Paris, Société de propagation des livres d'art, 1901

1 volume in-4 (29 x 19,5 cm), broché de 148 pages. 4 eaux-fortes hors-texte. 30 gravures sur bois dans le texte. 1 planche hors-texte supplémentaire. Excellent état. Papier vélin fort immaculé.

TIRAGE A 695 EXEMPLAIRES.

Il y a eu un tirage à 75 exemplaires sur papier de Chine réservés à la librairie Conquet. Celui-ci est un des exemplaires sur papier vélin de cuve (papier épais, non rogné).

Ouvrage achevé d'imprimer le 28 novembre 1900 par Lahure.

SUPERBE ÉDITION ILLUSTRÉE.

EXEMPLAIRE ENRICHI D'UNE EAU-FORTE SUPPLÉMENTAIRE.




L'eau-forte supplémentaire est un état d'une des planches inédites de la suite à ajouter au volume "La Bièvre et le Quartier St-Séverin" et représente la Rue du Pot-au-lait (La Bièvre).

Une première monographie intitulée La Bièvre avait paru en 1890. En 1898 paraît le volume intitulé La Bièvre et Saint-Séverin. Les Godelins avait paru pour la première fois en 1899 dans Le Soleil de dimanche.

"Huysmans décrit le tracé de la Bièvre tel qu'il avait pu l'observer lors de ses promenades, mais qui était déjà en train de disparaître sous l'effet des travaux d'assainissement qui firent totalement disparaître la rivière du paysage parisien. La Bièvre est ici le symbole d'un Paris pauvre, sale et opprimé, mais qui, selon l'esthétique de la laideur propre à Huysmans, n'est pas dépourvu de beauté ni de noblesse. Elle reflète également le changement de Paris dont la physionomie est bouleversée à la fin du XIXe siècle par les grands travaux d'Haussmann qui effaceront les derniers vestiges du Paris médiéval et populaire. En effet, la Bièvre fut dès le Moyen âge annexée par diverses industries qui polluèrent ses eaux et l'entourèrent de quartiers ouvriers misérables et insalubres. À partir du XIXe siècle, elle fut peu à peu canalisée puis couverte, jusqu'à être entièrement souterraine. Souillée depuis des siècles, sa fonction est aujourd'hui parfaitement assumée puisqu'elle sert désormais d'égout. Mais bien que sale et emprisonnée, elle coule toujours telle une force cachée" (Présentation, Editions Fauves).


"Le quartier Saint-Séverin fut, dès son origine, ce qu’il est maintenant, un quartier miséreux et mal famé ; aussi regorgeait-il de clapiers et de bouges ; son aspect était sinistre à la fois et hilare ; il y avait, à côté d’auberges de plaisante mine et d’avenantes rôtisseries et pour les étudiants, des repaires pour bandits, des coupe-gorge accroupis dans la fange des trous punais ; il y avait aussi, çà et là, quelques anciens hôtels appartenant à des familles seigneuriales et qui devaient s’écarter, avec morgue, de ces tavernes en fête, lesquelles regardaient certainement à leur tour du haut de leurs joyeux pignons le sanhédrin des bicoques usées, des ignobles cambuses où gîtaient les voleurs et les loqueteux." (extrait de Saint-Séverin).

"On se croirait très loin de Paris dans cet espace compris entre la ruelle des Gobelins, la rue Croulebarbe, la rue Corvisart et la rue des Cordelières, si la Bièvre, qui coule à deux pas, n’encensait le site de son odeur stridente d’alcali volatil et de tan. Elle sépare, à gauche et à droite, les usines et les séchoirs des peaussiers et des chamoiseurs du jardin des Gobelins dont les bords sont plantés de salades et de légumes que les tapissiers cultivent. Ces bandes de terre qui fuient, en tournant avec l’eau, en dehors de la clôture, ont été baptisées par eux du nom de colonies, car si elles appartiennent à la métropole, elles sont reléguées loin de la maison, à l’extérieur, au delà des murs" (extrait des Gobelins).

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.

L'UN DES BEAUX LIVRES ILLUSTRÉS PAR AUGUSTE LEPÈRE.

VENDU