jeudi 24 mars 2016

Bibliophilie : Entre messe et vêpres, Les joyeuses nouvelles, par Marc de Montifaud (1880-1883). Curiosa, nouvelles coquines et anticléricales.

 
MARC DE MONTIFAUD [de son vrai nom Marie-Amélie QUIVOGNE DE MONTIFAUD]

LES JOYEUSES NOUVELLES de Marc de Montifaud. I. Le mariage d'une Momie. II. Les Chevaliers du Bidet. Chaste et Pure. III. L'Expulsé de la Rue des Postes. IV. Auquel des deux ? Les Moustaches du Capitaine. V. Une Grève de Femmes. Le Passage de Vénus. VI. Le Mariage d'un Potache ou le sommier à musique. VII. Le Singe du Couvent. VIII. Comment on fait souffrir le Diable. Le Passe-Port. IX. La Manière de s"en servir. X. Les deux Revanches.

Paris, sans nom, 1880-1883. J. Cusset imprimeur à Paris.

10 parties en 2 volumes in-12 (18 x 11,5 cm), environ 60 à 70 pages par partie. Complet des 11 eaux-fortes de Jan Van Kruyck, Pierre Morel, Tony Taverni et Van Ruyss. Il y a deux eaux-fortes pour "Le Singe du Couvent".

ENTRE MESSE ET VÊPRES ou les matinées de carême au Faubourg Saint-Germain. Première matinée : Ad mojorem Dei gloriam - Un point d'Orgue. Deuxième matinée : Midi à Quatorze Heures. Troisième matinée : Une Brimade dans le grand monde - Comment on entre au Paradis. Quatrième matinée : Le Père Ambroise - Parce que. - Le Salut militaire. Cinquième matinée : Le Gendarme au Couvent. Sixième matinée : Un Mariage par expertise. Septième matinée : Avant la noce.

Paris, sans nom, 1881-1882. G. V. Larochelle, imprimeur à Paris.

7 parties en 2 volumes in-12 (18 x 11,5 cm), environ 70 à 80 pages par partie. Complet des 7 eaux-fortes de Van Ruyss.

Ensemble 4 volumes in-12 (18 x 11,5 cm), reliés demi-percaline verte, fleuron doré au dos, pièces de titre de cuir noir (reliure de l'époque). Les volumes sont à l'état proche du neuf, très frais, les reliures sont en excellent état de conservation, à noter une infime éraflure sur une pièce de titre à peine visible, un infime frottement sur une autre. L'intérieur est en parfait état. L'impression sur papier vergé épais de Hollande est parfaite. Volumes non rognés, ébarbés seulement. Les eaux-fortes sont protégées par des serpentes de papier calque fin, légère décharge des gravures sur quelques titres. Les couvertures de livraisons ont été conservées uniquement pour deux d'entre elles à chaque ouvrage (une couverture conservée devant et une conservée à la fin). Le catalogue des Oeuvres de Marc de Montifaud a été conservé à la fin de chaque nouvelle.

Entre Messe et Vêpres (7 parties) se retrouve dans les livres de l'Enfer de Pia (p. 431) pour l'édition Gay et Doucé de Bruxelles, 1880-1881. Les Joyeuses Nouvelles (10 parties), d'après les catalogues conservés des Oeuvres de Marc de Montifaud, sortent des presses de la Grande Imprimerie de J. Cusset, imprimeur à Paris. Entre Messe et Vêpres sort de la même imprimerie, sise à la même adresse mais le nom de l'imprimeur est G. V. Larochelle.

Marc de Montifaud est une femme. C'est le pseudonyme que prend Marie-Amélie Chartroule dite Marc de Montifaud. Sa date de naissance n'est pas certaine, 1845 ou 1849, 1850 ? Selon le Dictionnaire Larousse qui lui consacre une notice, elle commence sa carrière littéraire à douze ans en écrivant un roman italien, une ébauche de tragédie et des essais de critique. Un journal intitulé "Plaisir et Travail" publiera quelques-uns de ses fragments littéraires. Pendant que sa mère tente de lui enseigner les principes du catéchisme, son père lui inculque les idées nouvelles et l'initie à la philosophie. Passionnée d'art, elle complète sa formation dans l'atelier du peintre Tissier.

En 1867, elle épouse un homme de vieille noblesse espagnole, de vingt ans son aîné, le comte Juan-Francis-Léon Quivogne de Montifaud, secrétaire d'Arsène Houssaye, le directeur de l'Artiste qui ouvrira à la jeune fille les pages de sa revue où elle fera ses premières armes en tant que critique. Comptant parmi les amis de Villiers de L’Isle-Adam, qui lui dédie "Le Nouveau Monde" (Ève nouvelle et Axel).

On lui doit surtout un nombre important de nouvelles drolatiques, d’esprit galant et provocateur, à saveur parfois anticléricale et coiffées de titres suggestifs. Ses écrits lui valent un certain nombre de poursuites judiciaires et quelques-uns sont censurés.

Sa publication de l’ouvrage contre les religieuses, Vestales de l’Église, lui vaut même un emprisonnement. Elle meurt probablement vers 1912-1913.



BEL ENSEMBLE PARFAITEMENT CONSERVÉ.

Prix : 800 euros