samedi 20 juin 2015

Princesses d'Ivoire et d'Ivresse par Jean Lorrain (1902). Edition originale. Exemplaire broché, tel que paru.



Jean LORRAIN

PRINCESSES D'IVOIRE ET D'IVRESSE.

Paris, Librairie Ollendorff, 1902

1 volume in-12 (18,5 x 12 cm), broché, 264-(2) pages, superbe couverture Art Nouveau et symboliste en couleurs par Manuel Orazi. Très bon état, couverture très fraîche (ce qui est rare), dos non fendu intact (ce qui est encore plus rare), un petit grattage au bas de la quatrième de couverture.



ÉDITION ORIGINALE.

Tirage sur papier ordinaire jauni comme d'habitude. Il n'a été imprimé que 10 ex. de luxe sur Hollande.

Princesses d’ivoire et d’ivresse est un recueil de contes écrit par Jean Lorrain, et publié en 1902, quatre ans avant sa mort. Appartenant à la mouvance fin de siècle, ces contes sont en fait des « contes cruels » présentant le monde de l'enfance perverti par un immoralisme triomphant. Dès sa préface, l’auteur évoque des personnages à la beauté de « madones avec leur blancheur immaculée aux vêtements de brocarts d’argent et de satins luisants bossués de perles ». Ainsi, une certaine esthétique de la femme est mise en valeur, les princesses sont de belles jeunes femmes pourvues de qualités enchanteresses, dévoilant leur chevelure de ténèbres « blondes » ou « rousses ». Lorrain plonge le lecteur dans une atmosphère de volupté, de richesses et de sensualité. Puisant son inspiration à travers les âges et les époques, tels le Moyen Âge, l’Italie et le Danemark, avec des personnages comme Illys, Mandosiane, Oriane, ou encore Mélusine, Lorrain nous plonge dans des univers merveilleux et fantastique. Cependant, l’atmosphère féerique se trouve retournée, la beauté surnaturelle des fées laisse place à la laideur et la corruption ; l’auteur s’inscrit parfaitement dans la lignée des décadents, inversant la fin heureuse traditionnelle du conte en obscurcissant les miroirs et travestissant le genre en intégrant une atmosphère de morbide et mélancolique dans ce monde féerique. La cruauté, thème décadent par excellence, illustre bien ce retournement. Dans le monde de Jean Lorrain, elle tient une place prépondérante, et l’ivresse provient du sang et de la mort. La femme cruelle s’allie à la luxure, Audovère et Imogine sont perverses et sanguinaires. Au moment où l’on s’attend à voir apparaître un prince charmant venant délivrer son aimée, arrive un homme qui punit : Andovère est châtiée par le Christ, Simonetta par son mari et Oriane par Amadis. Aussi, dans cette œuvre, les registres s’entrecroisent, on trouve un univers dans lequel se mêlent un climat d’épouvante et l’épanouissement du bonheur. Lorrain se rapproche beaucoup plus d’Andersen que de Perrault. (source : Wikipédia).



BEL EXEMPLAIRE.

VENDU