vendredi 29 mai 2015

L'amour de Jules Michelet (1858). Edition originale rare en aussi belle condition. "Un mensonge de l'épouse peut fausser l'histoire pour mille ans." (J. Michelet)


Jules MICHELET


L'AMOUR.


Paris, Librairie L. Hachette et Cie, 1858


1 volume in-18 (18,7 x 12,4 cm), XLV-(1)-414 pages.


Reliure bradel demi-percaline argent à coins, pièce de titre de maroquin bleu nuit, filets et fleuron dorés, relié sur brochure (non rogné, tête poncée), gardes de papier vergé blanc, plats de couverture imprimés sur papier jaune conservés en très bon état (reliure vers 1880). Exemplaire à l'état proche du neuf d'une fraîcheur intérieure exceptionnelle.


ÉDITION ORIGINALE.








Voici un ouvrage très dense sur "la femme et l'amour" dans la société du milieu du XIXe siècle.

Même si les vues de Jules Michelet peuvent paraître et sont même le plus souvent dépassées voire anti-féministes aux yeux du lecteur d'aujourd'hui, il n'en reste pas moins que ce volume recèle quelques belles pépites pouvant servir à l'histoire des mœurs conjugales de son temps.

Prenant pour ainsi dire le contre-pied de la Physiologie du mariage publiée par Honoré de Balzac en 1829, trente ans plus tôt, Michelet donne dans volume foule de chapitres une sorte de panorama légitimiste du mariage et des devoirs de la femme envers son mari (et inversement) : de l'incarnation de l'amour -  de l'alanguissement de l'amour - le rajeunissement de l'amour. Le tout suivi d'intéressantes notes et éclaircissements : l'auteur est-il excusable de croire qu'on peut aimer encore ? - La femme réhabilitée et innocentée par le science - Des sources du livre de l'amour et de l'appui que la physiologie donne ici à la morale.







Jules Michelet est trop connu pour sa mémorable Histoire de France pour qu'on s'intéresse encore à ses quelques essais que sont : Le peuple (1846), L'insecte (1857), L'amour (1858), La femme (1859), La sorcière (1862), etc.


"L'adultère de la femme et l'adultère du mari sont-ils également coupables ? Oui, comme déloyauté, violation de l'engagement. - Non, sous mille autres rapports. [...] La trahison de la femme a des conséquences énormes que n'a point celle de l'homme. La femme ne trahit pas seulement, elle livre l'honneur et la vie du mari : elle le fait chansonner, montrer du doigt, siffler, charivariser ; elle le met au hasard de périr, de tuer un homme ou de rester ridicule c'est presque la même chose que si elle donnait le soir la clef à un assassin. [...] Il sera assassiné moralement tout le reste de sa vie, ne sachant jamais si l'enfant est bien son enfant, forcé de nourrir, de doter une progéniture équivoque, ou de donner au public l'amusement d'un procès, dans lequel, gagnant, perdant, il assure toujours à son nom une illustration de risée. Il est insensé de dire que la femme n'a pas plus de responsabilité que l'homme. Lui, il est une activité, une force qui soutient la famille, mais elle, elle en est le cœur. Seule, elle garde le secret de la religion domestique, le titre qui fait tout l'avenir. Seule, elle peut affirmer la légitime hérédité. Un mensonge de l'épouse peut fausser l'histoire pour mille ans." (extraits)


NDLR : En résumé un livre fort instructif qu'on emmènera avec soi aussi bien à la messe, dans les lieux d'aisance, dans le lit conjugal ou à la pêche à la ligne, et dont on lira, par à-coups et sans suite nécessaire dans les idées, les passages les plus savoureux dans le désordre le plus total avec toujours grand intérêt et moult instruction sur la femina. Et ce sera, je puis vous l'assurer, la plus agréable des expériences (testé et approuvé par le rédacteur de cette fiche).





Cet exemplaire ayant l'avantage de n'avoir jamais été lu (ou si peu), les préceptes et maximes qu'il contient restent intacts, ou tout comme ...


BEL EXEMPLAIRE. RARE DANS CETTE CONDITION.


VENDU