vendredi 19 avril 2024

Histoire naturelle de Buffon. De l'imprimerie de Crapelet. Paris, Deterveille, An VII (1798-1799). Théorie de la Terre (I et II). Discours Généraux (I) et Quadrupèdes Tomes I à VII (complet). Classée par ordre ; genres et espèces, d'après le système de Linné ; Avec les caractéristiques génériques et la nomenclature linéenne ; par René-Richard Castel, auteur du poème des Plantes. Cartonnage éditeur de l'époque plein papier à la colle rose. Exemplaire non rogné, à toutes marges, imprimé sur beau papier chiffon (la plupart des feuillets sont restés bien blancs immaculés). 74 gravures sont tirées sur papier vélin fort et en coloris d'époque au pinceau, d'une très grande fraîcheur. Bel exemplaire.


BUFFON (Georges-Louis Leclerc, comte de) | CASTEL, René-Richard

 

Histoire naturelle de Buffon. Théorie de la Terre (Tome I et II, complet). Discours Généraux (1 volume complet). Quadrupèdes (Tomes I à VII complet). Classée par ordre; genres et espèces, d'après le système de Linné ; Avec les caractéristiques génériques et la nomenclature linéenne ; par René-Richard Castel, auteur du poème des Plantes.

 

De l'imprimerie de Crapelet, A Paris, chez Deterville, An VII (1798-1799)

 

10 volumes in-18 (15 x 10 cm) de 300 à 400 pages par volumes environ (collationné complet). Avec 74 planches coloriées à l'époque à la main au pinceau (le plus souvent avec deux animaux représentés, dont 3 planches d'humains et le portrait de Buffon).



 

Cartonnage éditeur de l'époque plein papier à la colle rose. Etiquettes imprimées collées aux dos. Exemplaire non rogné, à toutes marges, imprimé sur beau papier chiffon (la plupart des feuillets sont restés bien blancs immaculés). Les gravures sont tirées sur papier vélin fort et en coloris d'époque au pinceau, d'une très grande fraîcheur et restés protégés par des serpentes de papier fin. Très bon état de l'ensemble. Quelques légères marques et usures aux cartonnages, sans aucune gravité sur la beauté de l'ensemble.

 

Nouvelle édition.

 

Il s'agit ici de la tête de série de l'Histoire naturelle de Buffon de l'édition dite Deterville publiée en 80 volumes entre 1798 et 1803. L'impression en fut commandée à Charles Crapelet (1762-1809) illustre imprimeur et les gravures ont été dessinées par De Sève ou Desève (1790-1830) et gravées par Le Villain, Racine, Jourdan, etc. Il a été fait plusieurs tirages différents dont celui-ci colorié à la main, le tirage le plus courtant étant resté en noir.









 

Dans cette courte notice nous ne pouvions montrer la totalité des 74 planches de cette série. La totalité des planches est d'une beauté qui va bien au-delà de ce que peut montrer une vulgaire photographie. Le coloris est précis, juste et net.

 

Cette série, bien que plus modeste que les grandes éditions de Buffon, reliée comme ici en cartonnage d'époque, non rognée, imprimée sur beau papier et en coloris d'époque, n'en n'est pas moins un petit bijou bibliophilique.








 

Bel exemplaire en coloris d'époque.


Prix : 2.500 euros

lundi 15 avril 2024

Laurent Bordelon. GOMGAM, ou l'Homme Prodigieux, transporté dans l'air, sur la terre et sous les eaux. Livre véritablement nouveau. TITETUTEFNOSY. Seconde édition. Augmentée du dénouement de l'histoire du Docteur Dirto, de ses sentences et jugements, de ses bons mots, d'une manière extraordinaire inventée pour punir un Satyrique, d'une Figure qui en représente l'exécution, et de plusieurs autres. A Paris, chez Pierre Prault, en la Boutique de la Veuve Saugrain, 1713 [i.e. 1711]. Bon exemplaire "arlequin".


[Laurent BORDELON, abbé]

GOMGAM, ou l'Homme Prodigieux, transporté dans l'air, sur la terre et sous les eaux. Livre véritablement nouveau. TITETUTEFNOSY. Seconde édition. Augmentée du dénouement de l'histoire du Docteur Dirto, de ses sentences et jugements, de ses bons mots, d'une manière extraordinaire inventée pour punir un Satyrique, d'une Figure qui en représente l'exécution, et de plusieurs autres. Tome premier [Tome second].

A Paris, chez Pierre Prault, en la Boutique de la Veuve Saugrain, 1713 [i.e. 1711]

2 volumes petits in-8 (16,5 x 10 cm environ) de (50)-343-(5) pages pour le premier volume et (8)-488 pages pour le second volume. Le premier volume contient 4 gravures hors-texte. Le second volume contient 5 gravures hors-texte dont une est dépliante (châtiment du satyrique), soit 9 figures en tout.

Reliure plein veau de l'époque. Exemplaire dont les deux volumes ont été réunis mais n'ont pas été reliés au même moment. La différence de décor dans les fers aux dos est minime, les deux volumes ont une pièce de titre en maroquin rouge. Les tranches du premier volume sont mouchetées de rouge tandis que les tranches du second volume ne le sont pas. Reliures frottées avec quelques usures aux coins. Intérieur en bon état malgré quelques légères salissures ou marques. Chaque volume a une provenance différente. Le premier volume provient de la bibliothèque d'un certain François Chabert avec sa signature ex libris sur le titre. Le second volume provient de la bibliothèque d'un certain Potier horloger à Chartres.


Remise en vente de l'édition originale avec ajout d'un dernier chapitre pour le second volume.

En ce qui concerne le premier volume a un nouveau titre portant la date de 1713 chez Pierre Prault tandis que le premier titre portait la date de 1711 et indiquait l'adresse de la Veuve Saugrain. Cependant après vérifaction du volume il s'avère qu'il s'agit bien du même tirage que l'édition originale à l'exception du titre modifié pour annoncer la dernière partie du livre ainsi que des figures. Par ailleurs il a été ajouté à la suite du titre un feuillet d'Avertissement qui indique que "le succès de cet ouvrage engage à ajouter en cette nouvelle édition, la conclusion de l'histoire du Docteur Dirto, pour rendre parfaits les deux premiers volumes." Tout le reste du volume est du premier tirage de 1711 avec d'ailleurs au verso du dernier feuillet de Table des chapitres la mention imprimée "De l'imprimerie de P.-A. Le Mercier, 1711". Concernant le second volume, les exemplaires de la première édition (premier tirage) ont 434 pages. L'auteur a ajouté ici le Chapitre XVI qui occupe les pages 434 à 488 et dernière page. A la fin on lit que l'Approbation par Fontenelle date du 25 octobre 1711.










Plutôt que de succès de l'ouvrage Bordelon 
aurait-il dû écrire que son livre ne se vendait pas si bien en réalité et qu'il a eu rapidement l'idée, cette même année 1711 (sans doute quelques semaines ou quelques mois seulement après la première mise en vente) d'ajouter le dernier chapitre de ce roman.

On sait par ailleurs qu'il existe des exemplaires identiques au nôtre mais avec la date de 1712 sur les titres.

L'année 1713 verra aussi s'imprimer en Hollande une autre édition avec des figures différentes des nôtres.

Dans cette édition de 1711-1713 le nombre de figures varie beaucoup d'un exemplaire à l'autre. Nous avons pu voir des exemplaires sans aucune figures (tout premier tirage), tandis que certains n'en possèdent que 4 ou 6. Le nôtre avec ses 9 figures dont la très belle figure dépliante est parmi les plus complets.





Une grande partie du roman (dans le premier volume) est consacrée à l'ouvrage que Gomgam veut écrire et qui s'intitulera "Le Monde risible ou Bibliothèque comique" et qui sera composé de 100 volumes titrés "L'Agenda de ceux qui n'ont rien à faire" ou encore "A mal enfourner, on fait des pains cornus", ou "Les fantaisies musquées", ou "Les sottises et les folies de l'amour", ou "Les grandes bagatelles", ou " Savonnettes à vilains", ou "Les tragicomédies du jeu", ou "Les Anti-Savants", ou "Le nec plus ultre de la fortune", ou "Examen enjoué des dehors et des dedans du mariage", ou "Les petitesses des grands hommes", ou "Roses devenues Gratte-Cul", ou "Qui sent morveux, se mouche", etc. L'auteur donne à la suite de chaque titre la liste des chapitres à écrire comme autant de canevas possibles. En ce sens Bordelon est un véritable imaginateur à la manière d'un Rétif de la Bretonne qui quelques décennies plus tard, lui aussi, imaginera à l'aide de canevas (histoires racontées par d'autres), toute une série de récits qu'il intégrera dans son oeuvre (comme les Contemporaines par exemple). En son temps Bordelon avait compris qu'un livre tient beaucoup au titre qu'on lui fait porter et que bien souvent tout le reste n'est que du remplissage. Et Bordelon avait de l'imagination pour bien plus que 100 livres !

L'abbé Laurent Bordelon, né à Bourges en 1653 et mort à Paris le 6 avril 1730, était docteur en théologie, dramaturge, polygraphe et utopiste progressiste français. Il a écrit « une centaine de volumes hâtifs ou de compilations sur tous les sujets ». On lui doit notamment L'Histoire des imaginations extravagantes de monsieur Oufle, servant de preservatif contre la lecture des livres qui traitent de la magie, du grimoire, des démoniaques, sorciers ... des esprits-folets, génies, phantòmes & autres revenans; des songes, de la pierre philosophale, de l'astrologie judiciaire​ (1710), Mital ou Aventures incroyables (1708) , La Langue (1705), Les Tours de Maître Gonin (1713) ; etc etc. La plupart de ses ouvrages ne se vendant pas ou très mal, Bordelon a usé et abusé des remises en vente de ses ouvrages avec de nouveaux titres afin d'épuiser les stocks d'invendus. Les libraires devaient souvent maudire Bordelon et ses trop nombreux ouvrages. La plupart de ses ouvrages sont pourtant devenus aujourd'hui de véritables curiosités.

Références : Catalogue La Vallière, 1784, p. 239 (qui est pratiquement le seul à mentionner l'édition de 1713 comme étant la même que la première mais augmentée) ; Tissandier, Bibliographie aéronautique, p. 7 : "Le héros de ce curieux ouvrage, publié sous le pseudonyme de Titetutefnosy, va visiter les nuages et l'arc-en-ciel à cheval sur une flèche d'or qui lui a été donnée par un magicien." ; Caillet, Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, 1422 p. 207 : "Satire des moeurs du temps - Une flêche merveilleuse transporte le héros partout où il désire aller, mais il préfère voyager dans une voiture publique ! On y parle de Pierre Philosophale (II-317 et suiv.) mais de façon peu intéressante." ; La Clef du Cabinet des Princes de l'Europe, juillet 1711, XVII : "L'auteur a eu pour but de réjouir ses lecteurx et d'en instruire la plupart sur le ridicule des hommes [...]" ; Hartig, p. 39 ; Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes, II, 5348 ; absent de Dorbon, Versins, Cohen et Cioranescu.

Bon exemplaire "arlequin" de cet ouvrage curieux et peu commun.

Prix : 950 euros

jeudi 11 avril 2024

Emile Zola. Nana (1882). Première édition illustrée de 66 compositions gravées sur bois, dont 14 en tête de chapitre et 52 à pleine page, d’après les compostions d’André Gill, Bertall, Georges Bellenger, Bigot, Georges Clairin, J. Audy et G. Nielsen. Bel exemplaire relié à l'époque pour E. CAZALS



Emile ZOLA.

NANA par Emile Zola. Edition illustrée par André Gill, Bertall, G. Bellenger, Bigot, Clairin, etc.

Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1882 (imprimerie de Martinet à Paris)

1 fort volume in-4 (27,8 x 19,5 cm) de (4)-456 pages. Illustrations hors-texte et bandeaux.

Reliure strictement de l'époque demi-chagrin bleu nuit, plats de percaline bleue nuit. Exemplaire très frais avec quelques rares rousseurs mais papier de belle qualité et resté bien blanc pour l'immense majorité des feuillets. Les couvertures imprimées illustrées n'ont pas été conservées.

Première édition illustrée.

Tirage ordinaire (bon papier).

Il a été tiré 100 exemplaires numérotés sur papier de Hollande (non mentionnés dans notre exemplaire).



Edition populaire parue en 57 livraisons et ornée de 66 compositions gravées sur bois, dont 14 en tête de chapitre et 52 à pleine page, d’après les compostions d’André Gill, Bertall, Georges Bellenger, Bigot, Georges Clairin, J. Audy et G. Nielsen.




















Nana, neuvième roman des Rougon-Macquart, a été publié sous forme de feuilleton dans Le Voltaire du 16 octobre 1879 au 5 février 1880, puis en volume chez Georges Charpentier, le 14 février 1880.

Née en 1852 dans la misère du monde ouvrier, Anna Coupeau, dite Nana, est la fille de Gervaise Macquart et de Coupeau dont l’histoire est narrée dans L'Assommoir. Le début du roman la montre dans la gêne, manquant d’argent pour élever son fils Louis qu’elle a eu à l’âge de seize ans d'un père inconnu ; elle se prostitue, faisant des passes pour arrondir ses fins de mois. Ceci ne l’empêche pas d’habiter un riche appartement où l’un de ses amants, un riche marchand de Moscou, l’a installée. Son ascension commence avec un rôle de Vénus qu’elle interprète dans un théâtre parisien : elle ne sait ni parler ni chanter, mais l'habit impudique qui cache si peu de son corps de déesse affole tous les hommes. Elle se met un moment en ménage avec un homme qu’elle aime, le comédien Fontan. Mais celui-ci est violent et finit par la battre, la tromper et la mettre à la porte. Elle se met alors à côtoyer la prostituée Satin, avec qui elle entretiendra une liaison (Satin s'installera chez Nana, dans l'hôtel que lui a acheté le comte Muffat). Après avoir épuisé toutes ses économies, elle acceptera la manne financière proposée par Muffat qui désire par-dessus tout en faire sa maîtresse exclusive. Celui-ci met sa fortune à ses pieds, lui sacrifie son honneur et demande en retour la fidélité. Mais cette liaison le mènera au bouleversement total de son être, de ses convictions dévotes, de son comportement probe et de ses principes intègres. Il s’abaissera à une humiliation inhumaine et une complaisance révoltante, contraint d’accepter les moindres caprices de Nana qui lui fait subir les pires infamies, jusqu’à lui faire accepter la foule d’amants qu’elle fréquente, y compris Satin (même si Nana se borne à dire que « cela ne compte pas »), alors que cela représente l'humiliation suprême pour Muffat. Nana atteint le sommet de sa gloire lors d’un grand prix hippique auquel assistent Napoléon III et le tout-Paris. Une jument, nommée Nana en son honneur par son amant le comte Xavier de Vandeuvres, remporte la course. Tout l’hippodrome scande alors « Na-na », dans un délire tournant à la frénésie. Puis le déclin s'amorce. Le comte de Vandeuvres, accusé de tricherie devant la victoire suspecte car trop improbable de sa pouliche, se suicide en mettant le feu à ses écuries. Philipe Hugon est emprisonné après que ses vols dans la caisse de sa caserne ont été découverts. Son frère Georges tente de se suicider chez Nana, après avoir compris qu'elle couchait aussi avec Philippe depuis plusieurs mois. Le comte Muffat se retrouve ruiné et endetté. Accablée de dettes contractées malgré la ruine de ses amants, comprenant qu'elle ne peut pas continuer une telle fuite en avant, elle quitte Paris après avoir vendu aux enchères tous ses biens. Plus personne ne sait rien d’elle pendant plusieurs mois, jusqu’au moment où elle regagne la capitale pour aller au chevet de son fils atteint de la petite vérole. Son fils la contamine et elle tombe à son tour très malade. La nouvelle de son retour se propage comme une traînée de poudre et ses anciens courtisans accourent dans son antichambre. Et c'est son ancienne rivale, Rose Mignon, qui finalement l'assiste dans son trépas, à ses propres risques et périls. Elle qui quelques mois avant affolait encore tous les hommes de Paris meurt défigurée par la maladie, au moment où s'achève brutalement le Second Empire avec la déclaration de guerre à la Prusse.

La publication de Nana fit scandale. L'édition populaire illustrée qui paraît deux ans après la première édition en librairie permet une diffusion massive de ce texte qui devint rapidement l'un des textes phares du chef de file de l'école naturaliste.

Référence : Reverzy, Éléonore. « Littérature publique. L'exemple de Nana », Revue d'histoire littéraire de la France, vol. vol. 109, no. 3, 2009, pp. 587-603.

Bel exemplaire relié à l'époque.

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